mercredi 10 octobre 2007 par Nord-Sud

Le président du Fpi, Affi N'Guessan aborde les questions brûlantes de l'actualité. Notamment le débat sur les audiences foraines qui alimentent le jeu politique. Il donne la position de son parti sur l'état actuel des relations franco-ivoiriennes et décoche des flèches en direction de ses adversaires politiques. Interview.

?Les audiences foraines reprennent. Vous avez indiqué que le mode opératoire vous agrée, doit?on comprendre que vous ne poserez plus d'obstacles au bon déroulement de cette opération ?

Nous n'avons jamais posé de problème pour le bon déroulement. Au contraire, nous avons toujours veillé à ce que les audiences foraines se déroulent normalement. Chaque fois que nous avons émis des réserves, c'est pour empêcher le mauvais déroulement des audiences foraines. Cela a été le cas avec le Premier ministre Banny. Les conditions dans lesquelles, il a tenté d'organiser les audiences foraines nous paraissaient confuses et ne garantissaient pas la transparence. Nous avons tenu à ce que tout soit clarifié. Vous observez qu'à la suite de nos mouvements, un guide a été élaboré. Ce qui signifiait que nous avions raison de demander la transparence. A l'époque, il n'y avait aucune sécurité, dans les zones Centre, Nord et Ouest. L'opération était opaque, il n'y avait aucun texte, précisant la composition des équipes des audiences foraines, le déroulement des audiences, les conditions de témoignage, les possibilités de recours, etc.

?Vos inquiétudes sont-elles maintenant apaisées?

Aujourd'hui, avec l'accord de Ouaga, la sécurité est en train d'être instaurée sur l'ensemble du territoire. La libre circulation des personnes et des biens est en cours. Nous avons effectué plusieurs missions au Nord, au Centre et à l'Ouest. Il y a un mode opératoire qui vient d'être élaboré qui reprend à 90% les acquis de 2006. Les audiences foraines d'aujourd'hui se déroulent dans des conditions meilleures qui garantissent leur transparence et leur fiabilité.

?Vous avez dit que cette opération concerne en principe 300.000 personnes. A partir de quelle référence faites-vous cette estimation ?

Il y a deux éléments qui nous inclinent à avancer cette estimation. D'abord, l'expérience des audiences foraines pilotes. Vous avez observé que dans certaines circonscriptions, il y a eu très peu d'affluence. Souvent même, une seule personne s'est présentée pour l'opération. En moyenne, nous pouvons noter 10 personnes par localité. Si nous rapportons ce chiffre aux 20.000 localités du pays, nous nous retrouvons autour de 200.000 personnes. Ce chiffre arrondi ne devrait pas dépasser 300 000. Secundo, nous considérons que la Côte d'Ivoire a fait suffisamment de progrès en matière d'administration du territoire, d'installation de structures d'état civil, de communes, de sous préfectures. Dans les villages où il n'y a pas de sous-préfet, il y a des auxiliaires de l'administration qui sont détachés dans les villages centres pour recevoir les déclarations de naissance et les transmettre à la sous-préfecture ou à la mairie, une fois par semaine. Sur cette base, on ne peut pas du tout penser qu'un quart de la population ivoirienne n'a pas été déclaré à l'état civil. C'est un chiffre inimaginable compte tenu du degré de modernisation de l'administration ivoirienne.

?Mais l'opposition parle de 3 millions

C'est un chiffre qui est très loin de la réalité ; l'opposition le dit d'ailleurs, sans avancer ses instruments d'évaluation.

?Laurent Gbagbo avançait pourtant, quand il était dans l'opposition, qu'il y a au moins 3 millions de personnes qui n'ont pas de papiers.

Oui, mais il ne faut pas confondre les personnes qui n'ont pas de carte nationale d'identité et ceux qui n'ont jamais été déclarés à l'état civil. Ce sont deux réalités différentes. On crée un amalgame quand on assimile les sans-papiers aux personnes sans acte de naissance. Ceux qui ont des jugements supplétifs mais qui n'ont pas de carte nationale d'identité valable, compte tenu des dysfonctionnements de l'administration, ceux-là sont, effectivement, très nombreux. Je ne peux pas avancer de chiffres mais je sais qu'ils sont nombreux. L'opération d'identification qui va démarrer après les audiences foraines devrait permettre à tous ceux là de disposer de papiers. Il ne faut donc pas confondre ceux qui sont concernés par les audiences foraines et ceux qui sont concernés par l'identification. Ce sont deux réalités différentes. Il y a très peu de gens qui n'ont jamais été déclarés à l'état civil. Nous considérons qu'ils ne peuvent pas dépasser le chiffre des 300.000. Mais, il y a effectivement de nombreuses personnes en Côte d'Ivoire, qui ont des actes de naissance ou des jugements supplétifs mais qui n'ont pas de carte nationale d'identité ou de document administratif attestant leur identité.

?L'année dernière, lorsque vous aviez lancé le boycott des audiences foraines par tous les moyens, vous suspectiez l'opposition de vouloir tricher. Maintenez-vous cette suspicion ?

Bien sûr, vous savez l'opposition ivoirienne a une caractéristique principale. Elle est convaincue qu'elle ne peut jamais pouvoir gagner une élection contre le Fpi. Elle est donc engagée, depuis les années 93-94, dans une logique de maintien ou d'accession au pouvoir par des voies anti-démocratiques.

?Vous dites bien 93-94 ?

Bien sûr. Je dirai même depuis l'instauration du multipartisme en 1990. Le Pdci d'abord, le Pdci et le Rdr ensuite sont restés dans une logique anti-démocratique. D'abord, ils se sont battus au sein du Pdci pour étouffer la démocratie. Rappelez-vous des événements du 18 février 1992. Et même quand ils ont été contraints de laisser le jeu démocratique se développer, de laisser les partis politiques s'exprimer librement, ils se sont rabattus sur le processus électoral pour le prendre en otage. Vous vous rappelez toutes les actions que nous avions menées autour de la mise en place de la commission électorale indépendante, du vote à 18 ans. Ce sont des batailles que le Front populaire ivoirien a menées. C'est cette volonté d'étouffer le jeu démocratique qui a entraîné le coup d'état de 1999 dans un contexte de lutte pour la succession d'Houphouët Boigny entre Ouattara et Bédié, avec l'arrestation de toute la direction du Rdr, quelques semaines avant. Depuis l'instauration du multipartisme, le Pdci et ses démembrements se sont toujours opposés à un processus électoral clair. La tentative de coup d'état de septembre 2002, vous savez bien que c'est le Pdci et le Rdr, les principaux commanditaires internes. Face donc à l'échec de la voie armée, de la violence politique, ils se rabattent naturellement sur la tricherie, sur la manipulation de l'électorat, sur tout ce qui peut leur permettre de gagner dans la fraude. C'est une logique de fraude qui caractérise ces partis, c'est le refus systématique d'aller à des élections transparentes. Vous observez aussi que leurs dirigeants ne sont jamais sur le terrain. Or le terrain est l'espace de l'homme politique qui adhère au principe démocratique et qui considère que le pouvoir appartient au peuple et qu'il faut aller sur le terrain pour solliciter les suffrages des populations afin d'être investi démocratiquement de l'autorité de commander. Mais les autres, c'est quand ils sont contraints qu'ils descendent dans le peuple. Aujourd'hui, c'est parce qu'ils se sont rendus compte que toutes les voies ont échoué, la voie armée a échoué, la voie de la fraude ne semble pas garantie, qu'on les voit sortir le bout du nez.

?Vous estimez que le coup d'état de 99 est consécutif à la guerre de succession. Mais l'on se souvient que ce putsch a été salué par Laurent Gbagbo, l'opposant de l'époque...

Laurent Gbagbo avait pris acte. Il faut se rappeler que Laurent Gbagbo n'était pas en Côte d'Ivoire au moment de ce coup d'état. Quand il est rentré, il s'est engagé pour que la transition dure le moins longtemps possible

?L'opposition pense que le Fpi est minoritaire et q'il n'irait jamais aux élections tant qu'il n'est pas convaincu de les gagner. Qu'en dites vous ?

Nous disons que nous sommes le parti des élections, nous sommes le parti de la démocratie. En la matière, nous n'avons rien à démontrer, tout le monde le sait. C'est le Fpi qui s'est battu pour que le multipartisme soit instauré en Côte d'Ivoire, c'est le Fpi qui s'est battu pour qu'il y ait des élections justes et transparentes en Côte d'Ivoire. Nous n'avons donc aucune crainte d'affronter qui que ce soit sur le terrain des élections. C'est pour cela que le Fpi est un parti de terrain parce qu'il sait, et il est convaincu que c'est par le terrain que l'homme politique doit s'affirmer, qu'un parti politique construit sa légitimité. Certains disent effectivement que le Fpi est minoritaire sociologiquement

? C'est Bédié qui le soutient, il estime que le Fpi ne peut pas sociologiquement gagner une élection et Alassane d'ajouter que le Fpi ne peut pas avaler à la fois le Rdr et le Pdci au risque d'avoir une indigestion ?

C'est une affirmation qui traduit une certaine vision, une certaine culture de la politique en Côte d'Ivoire. Ce que ces deux leaders veulent dire, c'est que le Pdci est le parti des Baoulés, le Rdr, le parti des hommes du Nord. A partir de ce moment, le Fpi ne reste que le parti des Bété ou le parti des gens de l'Ouest donc sociologiquement, ils ne sont pas suffisamment nombreux pour pouvoir gagner une élection. C'est une vision erronée, rétrograde, féodale et dangereuse politiquement. Il est dangereux de croire que les Baoulé et les Nordistes sont le bétail électoral du Pdci et du Rdr, sont la chasse-gardée de ces partis. C'est même un mépris pour le peuple Baoulé et les Nordistes. Car c'est, les considérer comme une secte incapable de s'engager sur la voie démocratique, incapable d'épouser les valeurs de la République. C'est de l'ignorance de la nature humaine et de la réalité ivoirienne. Ceux qui se sont engagés dans la défense des Institutions de la République depuis 2002, se recrutent dans toutes les ethnies. La jeunesse ivoirienne a totalement tourné le dos à toutes ces considérations rétrogrades, tribalistes et anti-démocratique. La Côte d'Ivoire a changé. Lorsque vous voyez ces populations qui affluent à l'occasion des tournés du Fpi dans le N'Zi-Comoé et un peu partout, ce ne sont pas des Bété qu'on a transportés de l'Ouest. Ce sont des Akans bon teint qui adhèrent au Fpi. Même à l'Ouest dans les campements qui nous étaient fermés, il y a 5 ou 10 ans, aujourd'hui des sections du Fpi y naissent, avec des clubs de soutien à Laurent Gbagbo. Cela signifie que nos opposants sont dépassés. Ce sont des décombres du parti unique qu'il faut balayer pour faire fleurir la démocratie, la paix et le progrès.

?Les partisans de Bédié et de Ouattara brandissent pourtant les chiffres des dernières élections pour attester votre caractère minoritaire.

Un homme politique ne doit pas s'appuyer sur les chiffres du passé. Et aujourd'hui ? Les dernières élections ont eu lieu en 2002. Aujourd'hui, nous sommes en 2007. Beaucoup d'eau a coulé sous le pont entre-temps. Il faut prendre en compte tout ce qui s'est passé. L'échec même du coup de force de 2002 devrait interpeller ces dirigeants politiques. En ce sens que le pouvoir Fpi bénéficie du soutien de la population et d'une forte légitimité. Eux, ils ont une majorité utopique, imaginaire nourrie à la sève du tribalisme,du communautarisme et du sectarisme.

?Partout au monde, c'est l'opposition qui crie au vol. Comment se fait-il qu'en Côte d'Ivoire ce soit le parti au pouvoir qui accuse l'opposition de vouloir frauder ?

C'est cela un élément de l'exception ivoirienne. En Côte d'Ivoire, c'est le pouvoir qui est pour la démocratie et qui travaille pour la transparence. Quant à l'opposition, elle est viscéralement et systématiquement accrochée à la fraude et à la tricherie. C'est pour cela que le Fpi ne peut pas être considéré comme le parti qui dispose de l'intégralité des instruments de la gouvernance. Bien qu'ayant notre candidat à la présidence, nous partageons l'action gouvernementale avec plusieurs partis politiques d'ailleurs opposés au Fpi. Nous n'avons pas la primature depuis 1993. Nous avons donc de bonnes raisons d'être vigilants. Les audiences foraines ne sont pas conduites par un ministre du Fpi. Mais par quelqu'un de l'opposition.

?Mais avec un ministre de l'Intérieur Fpi, Désiré Tagro, qui ne semble pas suivre le mouvement ?

Non, il suit le mouvement. Mais il souhaite que tout le monde étant attaché à la transparence des élections, que les choses se passent dans la clarté. De manière à ce qu'il n'y ait aucune contestation.

?On lui reproche notamment de retarder l'affectation des sous-préfets.

C'est une question qui relève du gouvernement. L'affectation des préfets et sous-préfets ne relève pas intégralement de l'action du ministre de l'Intérieur. Les sous-préfets vont dans des régions où ils doivent avoir des moyens d'exercer leur autorité. Et ce moyen-là, c'est la force publique. Il y a aussi les conditions matérielles. Et je pense que se préoccuper de cela n'est pas agir contre le processus de paix.

?Pourquoi le Fpi se réjouit-il de la suppression du poste de Haut représentant pour les élections ?

Nous n'avons pas à nous réjouir. Nous avons seulement pris acte. Nous avons aussi revendiqué cette suppression parce que le sort de l'élection en Côte d'Ivoire ne doit pas dépendre d'un individu, de surcroît un étranger. Nous sommes un pays souverain. Nous avons des institutions qui sont chargées de ces questions. Je préfère faire confiance aux institutions de mon pays plutôt que de confier des élections de mon pays à un individu venu d'ailleurs. C'est même une insulte à notre souveraineté nationale et je ne peux pas comprendre l'attitude de certains leaders qui souhaitent que ça soit un Européen qui vienne certifier nos élections. Nous pensons que c'est une situation inacceptable parce que un individu est manipulable et peut causer de grands dommages au pays s'il est manipulé.

?L'opposition pense justement que les institutions sont manipulées.

Une institution est une institution, elle est composée de plusieurs personnes. Aujourd'hui, lorsqu'on regarde les institutions chargées des élections, le Front populaire ivoirien a de bonnes raisons d'être prudent et méfiant puisque la Cei est dominée par cette même opposition. Le président de la Cei est du Pdci, la grande majorité des membres de cette institution sont issus de l'opposition. Le Fpi préfère être là dans un esprit républicain et patriotique. Nous préférons cela plutôt que de laisser notre sort entre les mains de l'extérieur.

?Le président Tia Koné de la Cour suprême qui est accusé par nombre de personnes d'avoir favorisé le climat qui a créé les dernières élections calamiteuses, est encore là, et vous évoquez la crédibilité des institutions. Là par exemple il y a problème ?

La Cour suprême peut connaître du contentieux électoral. Mais c'est la Commission électorale indépendante qui est la cheville ouvrière du processus électoral. Si l'opposition n'avait pas organisé la déstabilisation, toutes les institutions au niveau judiciaire auraient été mises en place depuis 2002-2003.

?Est-ce que le Fpi est prêt à reconnaître une victoire de l'opposition ?

Si l'opposition gagne dans la transparence, nous n'aurons aucune gène à reconnaître cette victoire. Mais nous savons que dans la situation actuelle, l'opposition n'a aucune chance de gagner.

?Votre slogan ?'On gagne ou on gagne'' ne laisse aucune place à un éventuel échec. C'est ce qui dérange les démocrates.

Je regrette mais nous, On gagne ou on gagne ! (Rire) Dans tous les cas de figure, on va gagner parce que nous avons gagné la bataille contre la déstabilisation. Aujourd'hui, nous sommes très fiers de ce que nous avons vécu au cours de notre tournée dans le Nzi -Comoé. Nous allons poursuivre ces tournées dans la région des Lacs. Nous sommes en train de gagner, également, la bataille du Nord parce que les échos qui nous parviennent sont très encourageants. Je ne vois donc pas ce que le Pdci et le Rdr peuvent réaliser de mieux qu'en 2000.

?Il y a certains de vos camarades comme Ben Soumahoro qui exhument la question de la citoyenneté de Ouattara encore. Est-ce que le Fpi a toujours peur de l'affronter ?

Mais vous parlez de Ben Soumahoro et du Fpi ?

? comme il est proche du Fpi ?

Il est certes proche du Fpi mais c'est un homme politique qui s'est exprimé donc si vous avez une question vous la lui posez directement.

?Comptabilisez-vous, la guerre dans le bilan de votre gestion ?

Nous comptabilisons plutôt la résistance et la défense des institutions. C'est plutôt au Rdr et au Pdci de comptabiliser la guerre dans leur bilan.

Nous avons été attaqués et nous avons résisté. Ce que nous avons fait, c'est de résister à l'attaque.

?Vous avez vu l'attaque venir. Vous avez même annoncé que vous saviez à quel carrefour s'arrêtaient ceux qui préparaient l'attaque ?

Oui, mais ce n'est pas nous qui avons attaqué. Ce sont ceux qui ont attaqué qui comptabilisent la guerre dans leur bilan. Et nous qui avons lutté pour neutraliser cette attaque, c'est nous qui comptabilisons cette action de résistance, ce combat en faveur de la légalité et de la démocratie.

?On vous rétorquera que c'est vous qui avez l'appareil d'Etat pour protéger la République ?

C'est ce que nous avons fait. C'est pourquoi, je dis que nous comptabilisons la protection de la République. Et les autres comptabilisent l'agression contre les institutions de la république.

?Henri Konan Bédié estime qu'il vous avait proposé le dialogue direct 3 jours après le déclenchement des hostilités et le président de la République ne l'a pas suivi ?

Il aurait dû proposer le dialogue direct le 24 décembre 1999 aux jeunes gens? de la junte militaire au lieu de prendre la fuite et abandonner le pays au pillage et à la pagaille, il a trahi la République, il a trahi les Ivoiriens. Aujourd'hui, il est mal placé pour donner des conseils. Je m'étonne d'ailleurs qu'il vienne encore solliciter les suffrages des Ivoiriens après avoir laissé basculer le pays. Décidément, il y a des gens dans ce pays qui prennent les Ivoiriens pour des abrutis.

?Vous donnez maintenant le sentiment de soutenir le coup d'état qui fait avancer la démocratie

Je vous dis que nous avions seulement pris acte du coup d'état de décembre 99.

?N'est-ce pas Laurent Gbagbo qui a dit qu'il y a des coups d'état qui font avancer la démocratie ?

Le mal était déjà fait. Nous avons pris acte et nous nous sommes évertués à sortir le pays de cette situation d'exception.

?Quelle est votre part de responsabilité dans les événements du 19 septembre 2002 ? Vous êtes la première personnalité du pays à avoir annoncé sur les radios internationales que le général Gueï allait prendre le pouvoir à la télévision ; et après on a découvert son corps, comment vous expliquez cette coïncidence ?

Là vous avez deux questions. Au niveau de notre responsabilité dans les événements du 19 septembre2002, je crois que j'y ai déjà répondu. Pour ce qui concerne la deuxième question, elle ne me paraît pas opportune dans le contexte actuel.

Ce n'est pas parce que nous n'avons pas une réponse ; mais aujourd'hui, nous sommes dans un contexte particulier. Il n'est donc pas opportun de ressortir les questions qui peuvent susciter une polémique inutile. Il vaut mieux en faire l'économie. Ce qui est important aujourd'hui, c'est le consensus autour de l'accord de Ouagadougou ; ce sont les actions en faveur de la paix et de la réconciliation. Au nom de ces principes, il faut éviter les questions qui fâchent.

Réalisée par Traoré M. Ahmed, Coll. Moussa Ouattara (stagiaire)

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