mercredi 10 octobre 2007 par Nord-Sud

Pour la deuxième fois depuis le début de son mandat, le président allemand a prononcé le 1er octobre le discours de Berlin, une tradition réitérée chaque année depuis dix ans. Horst Köhler s'est engagé en faveur de la cause des Africains.



L'Europe prive les pays africains de leurs poissons et montrent à ceux qui osent critiquer des contrats en bonne et due forme. Et ensuite, elle réagit avec étonnement, pitié et un sentiment d'agacement quand de plus en plus d'Africains se mettent en route sur leurs radeaux de fortune en quête de quelque chose de mieux que la pauvreté et la misère. Le ton solennel, le discours engagé. Le président allemand a fustigé lundi dernier l'exploitation de l'Afrique qui se cache sous le vocable de mondialisation. C'est ce thème que Horst Köhler a choisi de développer dans le cadre de son deuxième discours annuel. Les risques liés à la mondialisation, l'on en trouverait à la pelle au besoin, a-t-il affirmé. Pour espérer contrer ces conséquences négatives, les pays en développement, propose l'ancien directeur du Fonds monétaire international, doivent avoir leur mot à dire au sein des institutions financières mondiales. Il a toutefois insisté sur la nécessité, tant pour l'Afrique que pour l'Allemagne de ne pas rester à l'écart de la mondialisation. C'est un impératif de l'autodétermination politique de contribuer avec nos intérêts et nos valeurs au changement international qui s'opère, faute de quoi nous perdrons notre influence. Un autre impératif est d'adapter l'Allemagne à la mondialisation en répartissant équitablement les chances et les contraintes. Sinon, ce sont nos manquements qui décideront pour nous, a-t-il averti. D'après le président, la mondialisation représente une chance pour des pays tels que la Chine ? depuis 1980, un demi milliard de Chinois seraient sortis de la pauvreté grâce à ce processus ? mais aussi pour les pays en développement : Même s'il reste encore beaucoup de choses à faire, la mondialisation est à l'origine de grands progrès dans les pays pauvres. C'est, pour un nombre incalculable de gens, une bénédiction. Le discours du président allemand a été convaincant puisque les 350 invités lui ont réservé une standing ovation de plusieurs minutes. Il a par ailleurs plaidé en faveur d'un contrôle politique des marchés financiers après la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis. Horst Köhler a déclaré que le Fonds monétaire international (Fmi) devrait se voir accordé plus de pouvoir pour réglementer les marchés financiers mondiaux. Le monde a besoin "d'une institution indépendante et compétente ayant des responsabilités au-dessus des frontières nationales pour la stabilité du système financier international. Cette tâche pourrait être donnée au Fmi," a-t-il déclaré. Il a suggéré que les Nations unies, le Fmi, l'Organisation mondiale du commerce et l'Organisation internationale du travail se penchent sur la question.





Djama Stanislas

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