mercredi 10 octobre 2007 par Nord-Sud

Dans le message qu'il a livré à l'occasion de la Nuit du destin, le guide suprême de la communauté musulmane a, sans faux fuyants, dénoncé les détournements des deniers publics en Côte d'Ivoire.


La paix est de retour, mais ce que nous vivons est pire que la guerre , constate le président du Conseil supérieur des imams (Cosim). Au cours de la cérémonie officielle de la Nuit du destin organisée lundi soir à la mosquée de la Riviera golf, le Cheick Aboubacar Fofana Aïma a affirmé que la Côte d'Ivoire ne connaîtra pas une réelle reconstruction socio-économique tant qu'elle ne sera pas débarrassée des maux qui la gangrènent aujourd'hui. Le premier mal est selon lui la corruption qui s'est installée dans toutes les institutions. L'imam a ensuite déploré les détournements des fonds publics. Depuis dix ans, a-t-il déclaré, les budgets sont réalisés sur les papiers mais jamais sur le terrain. Il n'y plus de valeur républicaine, plus de valeur nationale et plus de valeur morale , a ajouté le Cheick Fofana. Pour lui, les chefs religieux ne doivent pas rester indifférents devant une telle situation. En tant que conscience du peuple, ils doivent, estime-t-il, défendre l'intérêt général de la population sans parti pris. Selon le guide suprême de la communauté musulmane, le développement harmonieux du pays et la communication intercommunautaire se sont arrêtés depuis 20 ans : Nous avions prévenu que les conséquences pouvaient être désastreuses. Nous n'avons pas été écouté jusqu'à ce qu'arriva ce que nous vivons aujourd'hui. Le guide a juré que la paix ne sera réelle que si les Ivoiriens s'acceptent sincèrement malgré leurs différences. Dieu a voulu que notre pays soit une mosaïque ethnique comprenant différentes opinions politiques et différentes nationalités. La problématique, c'est la gestion de cette diversité. Faut-il la gérer négativement et le résultat est connu d'avance ; ou faut-il la gérer de manière constructive et dans ce cas, nous allons vers le développement , s'est interrogé l'imam. Il a invité la communauté islamique à s'inscrire dans le second schéma. Le Cheick Fofana a demandé à ses fidèles de rester unis et d'avoir de bons rapports avec les membres des autres communautés. C'est cette quête de paix, a-t-il dit, qui explique le choix du thème du jour : Nuit du destin et paix universelle. En retenant ce thème, le Cosim a voulu rappeler que l'islam est synonyme de paix et que la paix est un devoir pour le musulman. Parlant de l'aspect religieux de la Nuit du destin officiellement célébrée dans la nuit du 26ème au 27ème jour du mois de jeûne (Ramadan), le guide suprême a indiqué qu'elle a la valeur de mille mois soit 83 ans d'adoration : C'est une nuit où il faut poser des actes d'adoration qui attirent la satisfaction d'Allah. Il a ouvert une brèche sur les préparatifs du hadj 2007, certifiant que tout est fin prêt pour que cette édition soit un succès. Le Cheick n'a cependant pas caché que certaines personnes tentent de mettre des bâtons dans les roues des organisateurs en proposant des voies parallèles aux candidats. Il a recommandé aux candidats au hadj de s'inscrire exclusivement au trésor public. L'imam de la mosquée de la Riviera golf a déploré la dégradation de cet édifice bâti depuis 20 ans par le président Houphouët Boigny. L'imam Koné Ibrahim a animé un bref exposé sur le thème de la nuit. Son intervention a été suivie de celle de l'imam de la communauté libanaise qui est revenu, en arabe, sur l'importance de la célébration de la Nuit de la destinée. Plusieurs personnalités politiques et administratives ont pris part à la cérémonie. Parmi elles, le président du Rassemblement des républicains, Alassane Dramane Ouattarra.





Cissé Sindou

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