mercredi 10 octobre 2007 par Le Patriote

Les cris de réjouissance qui tonnent depuis Luanda en disent long sur le règne du handball angolais sur le continent. Trois podiums sur six et les deux trophées (dames et hommes) remportés traduisent davantage cette suprématie d'un jeu angolais qui s'est donné le temps et les moyens de travailler, murir et devenir aujourd'hui, une véritable machine à gagner. Ce 29ème championnat d'Afrique, qui vient de fermer ses portes au Palais des Sports de Kouhounou, a rendu un verdict sans précédent. Le Petro de Luanda, chez les dames et le Primero d'Agosto chez les hommes sont sur le toit de l'Afrique. Si pour les filles du Petro, ce sacre était attendu (les angolaises s'imposent pour la douzième fois d'affilée) par contre le triomphe de leurs hommes ressemble à un hold up. Mais pas totalement. Car en réalité, tous ceux qui suivent régulièrement le handball africain ont vu venir ces Angolais. Le Primero, retranché dans ses bases comme en service militaire, a préparé lentement certes, mais sûrement cette ascension. Il a gravi les échelons pour, aujourd'hui, s'offrir le toit de l'Afrique. Au nez et à la barbe des Algériens de Mouloudia et surtout des Camerounais de MINUH, qui croyaient que leur heure avait sonné. En finale, MINUH a été tout simplement surpris par la technicité et la tactique collective du jeu des militaires d'Agosto. Ce sacre du handball angolais doit donner à réfléchir aux autres nations. Et à tous les niveaux. D'abord au niveau politique. Car en réalité ce sacre angolais est le fruit d'un engagement véritable et franc des autorités angolaises qui ont voulu porter leur handball à un très haut niveau. En plus d'appuyer les équipes et les clubs, l'Etat leur a affecté des sponsors et pas n'importe lesquels. Le Petro est pris en charge par la SONAGOL, l'équivalent de la SIR en Côte d'Ivoire. Ses athlètes sont de véritables professionnelles qui ont un salaire mensuel qui flirte les sept chiffres. A mille lieux des 75000 ou 150000 F CFA que perçoivent, avec souvent de nombreux arriérés, leurs homologues ivoiriens. Sinon pour la grande partie des autres pays, les joueurs n'ont aucun salaire. Ils doivent attendre les compétitions pour percevoir la prime olympique. L'ASA est financée par la compagnie nationale aéroportuaire et le Primero émarge sur le budget général de l'Armée. Les techniciens angolais sont régulièrement au Brésil et au Portugal par parfaire leur science et les clubs sont le plus souvent en stage en Europe. Voici le secret de la réussite angolaise. Si les autres pays veulent suivre, ils doivent s'inspirer de l'exemple angolais. Sinon ils ne se contenteront que des troisièmes places du podium. Et leur participation aux compétitions ne servira qu'à renflouer les caisses de la Confédération africaine de handball (CAHB). Autant dire que les autres, la Côte d'Ivoire en tête, doivent se remettre en cause au risque de laisser l'Angola définitivement creuser l'écart.
Koné Lassiné Envoyé spécial à Cotonou

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