mercredi 10 octobre 2007 par Le Patriote

Le tout nouveau préfet de la ville d'Abidjan annonce les couleurs, depuis peu. Il est un partisan avéré du FPI et ne s'en cache pas. Hier sur RFI et lundi 1er octobre dernier à Yopougon, Sam Etiassé a clairement affiché la mission à lui confiée par le ministre de l'Intérieur et surtout par le camp présidentiel. Il doit faire en sorte qu'Abidjan et alentours, les militants de l'opposition, notamment ceux du RDR, n'aient pas les papiers requis pour participer aux élections. Il fera peser une chape de plomb sur leur nationalité ivoirienne. Prenant le risque de biaiser les prochaines élections et de faire planer des menaces graves sur le précaire processus de paix. Et pourtant, le bourgmestre aurait pu s'inspirer de sorties de route de certains de ses devanciers, pour faire un bon chemin dans sa fonction d'administrateur au service de tous ces concitoyens. Pour mémoire, dans un passé encore récent, des préfets se sont illustrés de la plus mauvaise des manières, en chaussant les bottes des formations politiques au pouvoir, momentanément. Sans être exhaustif, on pourrait citer quelques uns d'entre eux. Le premier, N'zi Paul David, ancien préfet d'Abidjan, aujourd'hui directeur de Cabinet de Laurent Gbagbo, avait fait vivre un véritable calvaire au Front Républicain d'alors, regroupant notamment le FPI et le RDR. A son actif, il faut rappeler sa lenteur dans l'enregistrement des documents qui allaient donner officiellement naissance, en septembre 1994, au rassemblement des républicains. Avec lui, il veut se souvenir de Adahi Bikpo Raymond, ancien préfet de Gagnoa, qui lui aussi a montré des vertes et des pas mûres au Front Républicain. On a encore à l'esprit les attaques que Boga Doudou Emile lançait à l'endroit de cet ancien préfet militant. A ces deux hommes, il faut ajouter le préfet Béhibro d'Abengourou, qui ne cachait pas ses penchants pour l'ancien parti au pouvoir. Dans la cité du fromager, région natale du chef de l'Etat, on a connu également les Préfets Ouattara Mahiri et Nioulé Mohiro. Le premier a tellement bien servi le FPI qu'il est Conseiller du Chef de l'Etat. Quand au second, il s'était mis au service du Général Robert Guéi dont il était le directeur de campagne à Gagnoa, tout préfet qu'il était. Lorsque Guei a été emporté par le soulèvement populaire, le préfet Nioulé Mohiro s'est rangé du côté de Gbagbo et de la refondation. Pour dire que les pratiques du préfet d'Abidjan Sam Etiassé ne sont pas des adjuvants pour le retour de la paix et pour l'organisation d'élections transparentes et démocratiques. Le Premier Ministre, garant du processus de paix, se doit de le rappeler à l'ordre.

B N

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