mercredi 10 octobre 2007 par Le Patriote

Ils ne faut surtout pas permettre que des étrangers se glissent dans le corps électoral. Les Ivoiriens ne votent pas au Mali, au Burkina Faso ou en Guinée. Des élections ont eu lieu dans ces pays dernièrement et nous détenons les listings qui ont permis aux ressortissants de ce pays de voter ici. Ces propos ne sont pas ceux d'individus en mal d'un patriotisme de mauvais aloi. Mais malheureusement, ceux tenus le 1er octobre dernier par le préfet d'Abidjan, Sam Etiassé Jean-Baptiste. On croyait le délit de faciès et de patronyme complètement disparu, mais voilà qu'il ressurgit dans le discours d'une personnalité censée représenter l'Etat de Côte d'Ivoire. Le préfet de la région des Lagunes rappelle étrangement le discours qui a fait plonger ce pays dans une guerre fratricide dont les plaies ne sont pas encore cicatrisées. Venant donc de quelqu'un qui doit arbitrer de façon impartiale le processus d'identification, il faut craindre pour l'avenir. Car ce n'est pas au préfet d'Abidjan, de surcroît porte-parole du corps préfectoral, de brandir le péril étranger . Ce n'est pas cela son rôle. Surtout dans une période aussi sensible où se tiennent les audiences foraines et bientôt l'identification. Tout le monde reste d'accord que les audiences foraines et l'identification ne doivent pas être une occasion de donner des papiers à n'importe qui. Mais tel que présenté par ce serviteur de l'Etat, il faut craindre des abus et des dérapages sur la base de dénonciations calomnieuses ou fantaisistes. On se le rappelle avant le déclenchement de la crise, les discours de ce genre avaient été perçus par le petit peuple, voire certaines forces de l'ordre comme des invites à se substituer aux autorités compétentes. Conséquences : destruction et confiscation de documents administratifs dûment signés par les autorités de ce pays et refus des papiers à des citoyens qui pourtant remplissent toutes les conditions de délivrance. La détection du faux en matière administrative incombe exclusivement à l'Etat et à ses représentants qui sont en général assermentés pour ce travail. Alors, inutile d'ameuter les populations sur une menace qui n'existe que dans l'esprit de ceux qui n'ont peut-être pas intérêt à ce que les choses se déroulent dans la sérénité et la tranquillité. Que le préfet Sam Etiassé se rassure. Le processus d'identification tel que mené fera en sorte que les élections qui arrivent seront l'affaire des Ivoiriens bon teint seulement. Ce n'est pas aux Ivoiriens à qui il demande d'être vigilants d'y veiller. La loi lui en donne déjà les moyens. On ne lui demande qu'une seule chose. L'appliquer en toute impartialité sans tenir compte du visage ou du nom des requérants. Au lieu de déblatérer un discours arrière-gardiste et sectaire qui ressemble curieusement à celui tenu par les pontes de la Refondation.

Jean-Claude Coulibaly

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