mercredi 10 octobre 2007 par Notre Voie

Monsieur le Président,

Dans la nuit du 7 décembre 1993, vous aviez enjambé le corps encore chaud de feu Félix Houphouet-Boigny, pour aller vous autoproclamer Président de la République de Côte d'Ivoire. Dans un discours martial, vous aviez demandé aux Ivoiriens de se mettre à votre disposition et que le pays serait gouverné. Malgré votre manque de tact, le peuple Ivoirien s'est mis à votre disposition, parce que les Ivoiriens, très respectueux de la Constitution de leur pays, avaient aussi cultivé en eux depuis plusieurs décennies, l'esprit de Paix, de Tolerance et du vivre ensemble malgré les diversités d'opinions, de vues et d'origines. A priori, tout était bien tracé sur votre chemin, pour que vous dirigiez le pays sans beaucoup de difficultés; surtout que les semaines qui suivirent votre prise de pouvoir, le franc cfa fut dévalué et la Côte d'Ivoire fut l'un des pays qui en tira le plus de profit. Vous étiez très fier de dire en longueur de temps que votre présence à la tête de l'Etat était signe de prospérité pour le pays et votre slogan consistait à dire qu'il pleuvait des milliards sur la Côte d'Ivoire. Tout était bien, tout était beau sauf un petit problème qui vous empêchait de dormir : Alassane Dramane Ouattara. Ce petit problème commença à devenir grand dans votre tête, de sorte qu'il vous détourna de vos objectifs principaux qui était de maintenir la cohésion sociale, d'alimenter le flamme de la paix qu'avait allumé le Président Houphouet-Boigny et de donner le bonheur au peuple ivoirien. Ce problème générera en vous, au fil du temps un sentiment de peur, de sorte qu'il devint une obsession. Donc pour régler une bonne fois celui-ci et clore le chapitre ADO, une idée géniale vous vint en tête : l'ivoirité. Avec l'avènement de ce monstre que vous aviez créé, la Côte d'Ivoire, jadis terre de paix, d'unité et de tous les espoirs, plongea brutalement dans un coma très profond. Votre ostination à vous debarrasser d'un seul individu, a plongé le pays dans l'inconnu avec son lot de désolations et de souffrances. Grâce à DIEU et aussi avec l'aide de la communauté internationale, la Côte d'Ivoire sort petit à petit du coma dans lequel vous, Monsieur le président l'aviez plongé. Une lueur d'espoir commence à poindre à l'horizon ; des promesses d'élections se profilent et que constatons nous ? Que vous avez l'intention de solliciter le vote des Ivoiriens pour retrouver le fauteuil Présidentiel ; vous voulez vous soumettre au suffrage de ceux que vous avez tant fait souffrir, sans un seul mot de regret, sans un seul mot de compension. Si vous n'êtes animé d'aucun sentiment de culpabilité, alors vous constituez encore un danger pour la Côte d'Ivoire. Un dicton populaire dit qu'une faute avouée est une faute à moitié pardonnée et un autre dit qu'il n'est jamais tard pour mieux faire, alors Monsieur le Président, nous vous demandons de faire taire votre orgueil et de demander pardon au peuple ivoirien pendant qu'il est encore temps ; demandez pardon pour vous réconcilier avec vous-même et vous réconcilier avec le peuple de Côte d'Ivoire.

Ouattara Adama Présdent de A.C.T.I.I.F
oactiif@gmail.com

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