mercredi 10 octobre 2007 par Fraternité Matin

Après les localités de Bouaké, Boundiali, Katiola et Korhogo, le représentant spécial du facilitateur, M. Bouréima Badini a consacré la journée du dimanche dernier à l'étape suivante. Faire l'état des lieux des bâtiments administratifs et des résidences des préfets, sous-préfets et secrétaires généraux de préfecture des villes de Séguéla, Man et Danané, toujours sous contrôle des Forces armées des Forces nouvelles. Le constat dans ces différentes localités est le même. A Séguéla, c'est une sous-préfecture démeublée qui nous accueille. Les plafonds, quasiment inexistants, et les murs sont recouverts d'une épaisse couche de poussière rougeâtre, à la couleur du sol de cette zone du Worodougou. L'intérieur de ce qui reste des bureaux, montre bien qu'un effort a été fait pour les rendre un peu plus présentables, pour la visite du représentant du facilitateur. Dans la dizaine de pièces que compte le bâtiment, seulement un placard, dans lequel a soigneusement été rangée de la paperasse a été épargné du pillage aux premières heures de la guerre. Autre lieu, même constat. La préfecture, qui tenait lieu d'état-major du commandement de la zone centre-Séguéla, sous les ordres de Koné Zacharia, manque cruellement d'entretien. En témoigne les dossiers qui jonchent le sol, ajoutés à la puissante odeur de moisissure qui se dégage de la bâtisse, symbole de la présence et de l'autorité de l'Etat de Côte d'Ivoire. Ici encore, les murs, les portes, les fenêtres n'existent que de nom. A un kilomètre environ de là, l'ancienne résidence du sous-préfet gardée?, dit-on, par des Dozo (chasseurs traditionnels), a perdu toutes ses commodités. Seul le carrelage intact donne une idée de la fière allure que devait avoir cette villa avant la crise. La présence sans doute, des Dozo et leurs familles dans ce qui reste du bâtiment, lui évite l'écroulement. Bienvenu au paradis de la paix?. C'est cet écriteau qui vous accueille à l'entrée de ce qui était le domicile du préfet. Un jardin fleuri et bien entretenu contraste avec ce qui a été donné de constater auparavant. Une visite plus profonde finit de convaincre que la résidence est habitée. Notamment par l'Onuci qui, semble-t-il, a l'aval du gouvernement ivoirien.
Avant que l'Etat ivoirien ne procède à la réhabilitation ou à la construction d'autres bâtiments d'accueil pour ses représentants, des résidences provisoires ont été mises à la disposition des préfet, sous-préfet et secrétaire général de préfecture. Il s'agit là d'une initiative des Forces nouvelles de Séguéla qui entendent contribuer ainsi à la réussite du redéploiement de l'administration comme inscrit dans le compromis de Ouaga. Nous avons libéré les bâtiments des préfet et sous préfet et nous leur avons trouvé d'autres locaux. Nous avons fait tout cela parce qu'il s'agit de nos frères et nous voulons que la paix revienne en Côte d'Ivoire. Mais nous avons été surpris de lire dans la presse que Zacharia a chassé les préfet et sous-préfet. Nous demandons à nos frères de la presse de s'inscrire dans la voie de la paix tracée par Ouagadougou?, s'est exprimé le chef de la zone centre-Séguéla, Koné Zacharia. A Man où les audiences foraines ont repris depuis vendredi dernier, l'état des lieux des bâtiments servant de bureaux et de résidence aux autorités administratives, n'est guère reluisant. La visite guidée par le sergent-chef, Diarrassouba Adama Tuo, a permis de le constater. La particularité, à Man, reste que les patrons de la préfecture et de la sous-préfecture ont élu domicile dans un hôtel de la place, espérant que le gouvernement tienne sa promesse d'?uvrer au mieux en vue d'améliorer très rapidement leurs conditions de vie et de travail. Pour l'instant, tout semble bien se dérouler et aucun incident n'a encore été relevé. Je peux vous assurer que les audiences foraines ont déjà commencé. Vous avez pu vous assurer par vous-mêmes que les bâtiments occupés par nos forces ont été libérés. Il ne devrait pas y avoir d'incident dans la cohabitation avec les autorités qui arrivent, sinon on n'aurait pas libéré les bâtiments. Côté sécurité, il n'y a également pas de problème?, a rassuré Diarrassouba Adama en l'absence de son supérieur, le commandant Losseni Fofana. A Danané, la maison du préfet est en ruine. Elle est inondée de partout. Ici, la visite fut très brève. Sécurité oblige, M. Bouréima Badini n'a pu avoir accès à l'intérieur des locaux. Pareil pour la résidence du secrétaire général de préfecture qui, sans toiture, ni fenêtre, ni porte est envahie par les broussailles. Pour l'heure, le préfet a choisi de poser sa valise chez un ami. Non sans avoir résidé quelques jours dans une chambre d'hôtel mise à sa disposition par le Com-secteur de Danané. A Danané, aujourd'hui, tous les bâtiments sont libérés. C'est la préfecture qui était réellement habitée et qui nous servait d'état-major; mais depuis un moment, nous l'avons laissée au profit du préfet qui va venir travailler?, a indiqué le capitaine Eddy (commandant du secteur de Danané), pour qui, les bâtiments administratifs détruits ou délabrés ne doivent pas être un frein au redéploiement de l'administration. N'importe quel bâtiment peut être attribué afin que les autorités administratives commencent le travail. Il y a d'autres bâtiments que nous pouvons mettre à leur disposition en attendant que ceux commis d'office par l'Etat soient rénovés?, a-t-il indiqué avant de rassurer les administrateurs de l'Etat que leur sécurité sera garantie. Le représentant du facilitateur était accompagné dans cette mission par le ministre Konaté Sidiki, des membres du cabinet du Premier ministre, d'un représentant de Centre de commandement intégré (CCI) et des observateurs des Nations unies en Côte d'Ivoire.

Louis B. Parfait
Envoyé spécial

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023