Sur les trois équipes ivoiriennes ayant participé à la 29e Coupe d'Afrique des Clubs champions à Cotonou, seule l'Africa Sports est montée sur le podium. Les Aiglonnes ont occupé la troisième place synonyme de médaille de bronze derrière le Petro (qui s'est succédé) et l'Asa (vice-champion) d'Angola.
Malgré ses problèmes internes, l'Africa a su se battre pour s'offrir une place honorable. Tombées dans une poule difficile au premier tour, les Aiglonnes ont dû sortir leurs tripes dans le match décisif contre le Tonnerre Kalara Club du Cameroun (28-26) pour occuper la deuxième place derrière l'ASA d'Angola, la seule équipe à les avoir épinglées (29-30) dans la poule A.
Au deuxième tour, l'Africa tombe, à nouveau, dans une poule difficile avec pour redoutable adversaire le Petro, l'ogre venu de Luanda. Pendant ce temps, le Rombo, l'autre équipe féminine de Côte d'Ivoire, sortie première d'une poule faible, partage, au second tour, le groupe avec l'Inter du Congo et l'ASA de l'Angola. Ce deuxième tour étant considéré comme des demi-finales, les premiers des deux poules s'affronteront en finale. Cette modification des règles du jeu par la volonté de la Confédération africaine de handball (CAHB), perturbe la stratégie des équipes.
L'Africa ayant perdu son duel face au Petro, ne peut se qualifier pour la finale. Cependant, avec leur victoire devant Baobab du Bénin, Mwasesa Christiane et ses coéquipières disputent le match de classement contre le Rombo, la déception de la poule B. Qui a laissé échapper sa chance de disputer la finale en s'inclinant devant l'ASA (22-27). Dans ce face-à-face ivoiro-ivoirien, l'Africa, plus armée physiquement et moralement, l'a emporté (24-23).
Au-delà de cette bonne prestation, c'est la force morale et physique des Aiglonnes qu'il faut saluer. Compte tenu de nos conditions de préparation, j'avoue être satisfait, dans l'ensemble, de mon équipe. En match de classement, l'équipe a gagné en puissance et le Rombo n'a pas pu tenir. La rage de vaincre de mes joueuses a payé, souligne l'entraîneur Eddy Gros.
Dans cette équipe de l'Africa, Mwasesa Christiane a confirmé sa grande valeur. Elle fut parmi les cinq meilleures joueuses du tournoi. Pia Lou Véronique aura été la grande révélation dans le camp de l'Africa. La gardienne Zady Edwige, Abogny N'Guessan Robeace, à un dégré moindre Mariam Traoré et Guédé Christiane, ont tiré leur épingle du jeu. Ma satisfaction est générale mais ces filles auront été les grandes satisfactions, soutient l'entraîneur.
Pour moi, la meilleure joueuse ivoirienne du tournoi, c'est le n° 5 de l'Africa (NDLR :N'Guessan Robeace). Sans oublier Mwasesa. Elles ont du c?ur et de la classe à revendre, fait remarquer Alberto Perreira, ancien coach du Petro de Luanda.
Cependant, l'arbre ne doit pas cacher la forêt. L'avenir de l'Africa section handball s'annonce sombre. Entre le président Zéhi Sébastien et ses joueuses, ce n'est plus le parfait amour. La plupart menacent de partir si Zéhi demeure président de l'équipe. Lasse de ses promesses non tenues, la Nigériane de l'équipe, Stella, a claqué la porte avant la fin de la compétition, à Cotonou. Elle n'a pas disputé les deux derniers matches et est retournée au Nigeria. Ses autres coéquipières grognent et entendent rencontrer le président central Kuyo Téa Narcisse, incessamment.
Jean-Baptiste Béhi
Envoyé spécial au Bénin