lundi 8 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Une séance d'explication ? C'est peut-être trop dire. Pourtant, elle en avait bien l'air. La "séance de travail" que le ministre de l'Intérieur a eue avec les préfets de région, de départements et les sous-préfets ainsi qu'avec les secrétaires généraux de préfecture en présence du Premier ministre. Devant le corps préfectoral, avant-hier samedi à l'hôtel Ivoire, Guillaume Soro et Désiré Tagro, c'est le cas de le dire, ont accordé leurs violons et sauvé les apparences. Le ministre de l'Intérieur était accusé par la Primature de vouloir faire obstacle au redéploiement des préfets, sous-préfets et secrétaires généraux de préfecture dans les zones Forces nouvelles. En présence des membres du corps préfectoral, Désiré Tagro a montré patte blanche et a tenté de se justifier. "L'objectif unique que je poursuis, c'est de faire non pas un redéploiement de façade, mais un redéploiement effectif. De faire, non pas un redéploiement de circonstance, mais une redéploiement définitif. Conformément à la volonté du Président de la République. Et conformément à vos propres instructions. Cependant, il importe que chacun sache que le processus issu de l'accord de Ouagadougou est un processus délicat. Qui a besoin du soutien et de l'attention de tous les Ivoiriens au quotidien. Au moment donc où nous nous engageons avec assurance dans le compartiment du processus de sortie de crise, compartiment certes délicat à notre portée, au regard des résultats déjà obtenus, il y a lieu, M. le Premier ministre, de mobiliser tout le monde. Et de fédérer des énergies à l'effet de garantir le succès de tout le processus". Avant le ministre de l'Intérieur, c'est le préfet d'Abidjan, Jean Baptiste Sam Ettiassé, porte-parole du jour du corps préfectoral, qui a pris la parole au nom de ses collègues. Dans son intervention, il a exprimé les doléances de l'ensemble du corps préfectoral. A savoir les moyens de déplacement, le problème des logements, des bureaux, sans oublier les kits et les perdiems. Mais il s'est plus appesanti sur la question de la sécurité. "() La question sécuritaire est d'autant plus importante qu'elle conditionne la réussite de la mission des autorités préfectorales. Les membres du corps préfectoral estiment qu'ils ont droit à la protection physique de leurs personnes et de leurs biens. De même, la présence à leurs côtés des Forces de défense et de sécurité, est un gage de respect, de leurs instructions et décisions et de sécurisation de leurs activités. Les préoccupations du corps préfectoral du point de vue sécuritaire, trouvent leurs réponses dans l'accord politique de Ouagadougou () qui indique que le centre de commandement intégré devra tout mettre en ?uvre pour sécuriser toutes les opérations du processus électoral. C'est pourquoi, le corps préfectoral suggère qu'au moment où va reprendre la première opération du processus de sortie de crise, le CCI demeure effectivement sur le terrain" a plaidé le préfet Sam Ettiassé. La réponse de Soro aux préoccupations du corps préfectoral
Répondant à leurs doléances et préoccupations, le Premier ministre a dit à ses hôtes qu'il tenait à s'adresser à eux "sans tabou". Avant de se prononcer point par point sur les questions soulevées par le préfet, Guillaume Soro s'est prononcé sur l'accord de Ouaga. Il a demandé aux autorités de faire des sacrifices. Afin que le pays sorte de l'anormalité et retrouve son unité. Qui a déjà débuté. Avec le retour à la confiance. Il a invité tout le monde à suivre l'exemple du chef de l'Etat " qui s'est rendu à Bouaké avant le redéploiement de l'administration". Tout en précisant à l'endroit du corps préfectoral que leurs préoccupations sont partagées par tous. "C'est votre travail et votre rôle. Les préfets et les sous-préfets affectés dans les zones centre nord ouest doivent rejoindre leurs postes. Vous me demanderez à qui vont obéir les chefs militaires ? Le Président de la République vous a donné l'exemple. Le 07 août dernier, les FDS et les FAFN ont défilé ensemble. C'est un exemple à suivre. C'est de travailler avec les chefs militaires à qui nous avons donné des instructions. Je les ai reçus. Le représentant du facilitateur les a reçus. Vous allez et vous y trouverez des frères disposés à travailler. C'est votre tâche. Il vous appartient de le faire. Et le gouvernement vous appuiera. Le gouvernement vous envoie en soldats et en pionniers pour sortir le pays de la guerre. C'est votre part de sacrifice, si on veut que le pays renoue avec la paix"
La sécurité
"ça me préoccupe plus que tout. Le CCI a été instruit pour assurer la sécurité pendant et après les audiences foraines () Je sais ce que c'est que la sécurité. Car j'ai été victime d'un attentat. J'ai pris des dispositions particulières pour que vous soyez en sécurité partout en Côte d'Ivoire. Le pays a besoin de vous, courageux. Parce que le 30 juin, il m'a fallu une petite dose de courage pour continuer () Il ne faut pas que l'histoire retienne que c'est à défaut de préfets et sous-préfets, et secrétaires généraux de préfecture que les audiences foraines n'ont pas eu lieu". Les bâtiments administratifs
"Un rapport a fait état de ce que ces bâtiments ont été libérés () Mais comme solution pratique, il faut qu'on trouve des résidences pour que vous commenciez à travailler (). Certains auront des chambres d'hôtel. Moi-même, je suis dans un hôtel".
Véhicules administratifs
et problèmes financiers
"Le ministre de l'Economie et des finances a été instruit. Il vous faut le minimum. En ce qui concerne les véhicules, on va vous les donner () fin octobre. On va acheter des véhicules de seconde main parce que si on veut tout renouveler, il vous faut 20 milliards. () Vous constituez un maillon incontournable pour la mise en ?uvre de l'accord politique de Ouaga. Nous ferons tout pour que vous puissiez travailler dans de bonnes conditions. Dans les zones CNO, un travail de sensibilisation a déjà été fait. Il faut envoyer dans ces zones, des préfets et sous-préfets expérimentés et pédagogiques () allez-y sans crainte. Travaillez avec tout le monde. Vous représentez le Président de la République. Vous aurez à parler avec les chefs militaires. J'ai les moyens de faire en sorte que cette présence soit acceptée. S'il y a des difficultés, qu'on nous le signale () quand on est préfet, on est préfet pour tout le monde. Ils doivent se reconnaître en vous" a conclu Guillaume Soro, dans cette "forêt" de préfets et sous-préfets vêtus pour la circonstance de leurs tenues d'apparat.
YMA

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