Abidjan a mal de son assainissement. La Société de distribution d'eau en Côte d'Ivoire (Sodeci) qui, par un contrat d'affermage, gère cet assainissement pour le compte de l'Etat de Côte d'Ivoire n'a pas voulu se priver de l'occasion que lui offre le premier salon de l'architecture et du bâtiment (ARCHIBAT) pour stigmatiser les problèmes qui se posent et qui ont pour noms : le manque de moyen financier, le désordre qui a cours dans le raccordement des réseaux après les implantations des nouveaux quartiers, les constructions sur les réseaux d'assainissement, les confusions dans le raccordement des différents réseaux faute de s'adresser à la Sodeci, la caducité du schéma directeur de la ville d'Abidjan, la surexploitation des infrastructures existantes ( 9 cureuses pour 10 communes), la vétusté des ouvrages, les actes de vandalisme sur les ouvrages,le trop plein d'intervenants, etc. Une peinture sombre qui n'honore pas la perle des lagunes qui, depuis son premier plan d'assainissement d'un coût de 100 milliards livré dans les années 90, attend qu'il plaise aux politiciens de la doter d'un second plan. Un plan qui devra prendre en compte les nouvelles frontières d'Abidjan. A en croire Pascal Tapé Zekré, Directeur de l'assainissement à la Sodeci, Abidjan a un besoin urgent d'investir pour assainir son cadre de vie. Le coût de cette opération d'urgence se fixe à 50 milliards de FCFA. Quant à l'entretien de l'existant, ce sont 4, 360 milliards dont avait besoin la Sodeci en 2000 et par an pour maintenir en bon état ce qui existe. Malheureusement les moyens font défaut. Même la redevance Sodeci, payée uniquement par les clients Sodeci d'Abidjan, ne suffit plus à y faire face puisqu'elle ne couvre que 54% des besoins. L'Etat devant apporter le reliquat de 46% à l'effet de permettre au bénéficiaire du contrat d'affermage de garantir un meilleur entretien du réseau. Toute chose qui fait que l'entretien n'est fait qu'à hauteur de 70%. Le comble dans cette situation, c'est que la Sodeci a dépensé près de 3 milliards de FCFA, rien que pour déplacer le réseau parce que devenu inaccessible à cause des constructions anarchiques sur le réseau qui enclavent les zones de servitude. Conséquences : les réseaux ne suffisent plus pour évacuer les eaux usées dans tout Abidjan. Et pourtant, un assainissement adéquat n'est pas moins synonyme d'un meilleur cadre de vie qui préserve la santé.
Georges Kouassi