vendredi 5 octobre 2007 par Nord-Sud

Confirmez-vous que vous êtes en liberté?

Je reconnais qu'il y a des prisons VIP en Europe, mais je ne sais pas si cela existe en Afrique. Mais je vous rassure que je suis parfaitement dans ma maison dans une petite villa modeste avec certains de mes collaborateurs. Je suis en harmonie avec les autorités béninoises. Il ne faut pas oublier que le Bénin est un Etat démocratique, l'un des temples de la démocratie en Afrique où les droits de l'Homme sont respectés. Je vous donne l'expression de toute ma liberté. Je n'ai pas de problème avec les autorités béninoises, ni avec les populations béninoise parce que je vis normalement. Et ils m'ont bien accueilli dans leur pays. J'ai même introduit un dossier pour avoir le statut de réfugié politique.





?Est-ce qu'il n'y a pas de possibilité pour nous les journalistes ivoiriens de vous rencontrer pour faire une conférence de presse ?

Il n'y a pas de problème à ce niveau. Si vous voulez me rencontrer, je vous donne carte blanche pour vous recevoir ici à Cotonou. Donc il n'y a pas de problème, ce sera quand vous voulez. Dès que vous faites le déplacement je vous reçois.





?Est-ce que vous-êtes est toujours un ennemi de la paix ?

IB n'a jamais été ennemi de la paix. Au contraire je veux l'unité entre tous mes frères Ivoiriens, ainsi qu'avec tous nos frères étrangers. Ce que je recherche, c'est comment nous pouvons vivre en paix et en harmonie, et que chacun se respecte. Et c'est pourquoi j'ai créé un parti politique pour ne pas qu'on dise que je suis toujours militaire et que je suis toujours ancré dans ce esprit. Dans ce cas comment je peux vouloir renverser les institutions en Côte d'Ivoire. Il y a eu un accord de paix à Ouagadougou, et tout le monde attend que cela se concrétise sur le terrain. Pourquoi chaque fois on voit un bouc émissaire a tous les carrefours en disant que IB veut renverser un Etat. Les Ivoiriens sont fatigués de tout ça et veulent du concret. Des gens ont faim et on dit qu'on n'a pas de carte d'identité ; les guichets électoraux ne ramènent pas la cohésion entre les Ivoiriens. Réglez ce problème d'abord. Donnez les cartes d'identité aux Ivoiriens. On parle d'audiences foraines, depuis Seydou Diarra en passant par Banny il n'y a pas d'avancées. Mais c'est IB qu'on voit à tous les carrefours pour faire un coup d'Etat. Mais écoutez, soyons sérieux et qu'on arrête de se foutre des Ivoiriens. La seule chose que je recherche pour mes frères Ivoiriens, c'est la paix et c'est tout. Quel intérêt j'ai à faire la guerre dans mon pays si vraiment mon pays est l'expression d'une démocratie véritable?





?Est-ce que vous avez recours au facilitateur dans ce processus de paix et quelle place occupez vous dans ce dialogue direct ?

Est ce que c'est moi qui dois rencontrer le facilitateur pour qu'il m'introduise dans les accords de Ouagadougou si réellement ils veulent la paix? Moi je pense que tous les fils de la Côte d'Ivoire devraient être associés à ce processus si vraiment on veut aller à la paix. Le facilitateur sait que j'étais chez lui et il sait également comment j'y suis arrivé. Est ce que j'ai besoin de demander pardon pour participer à ce qui pourrait envoyer la paix chez moi. Comprenez que c'est n'est pas à moi de le faire. Si vraiment ils veulent une réconciliation véritable, ils savent où me joindre.





?Est ce qu'il y a eu une rencontre entre le président Gbagbo et vous lors de son dernier passage à Cotonou ?

Vous êtes plus proches de Gbagbo que moi actuellement. Il y a des gens mieux placés qui vous diront s'il m'a rencontré ou pas. Je n'ai pas rencontré le président Gbagbo. Je ne crois pas que Cotonou soit le lieu idéal pour que je le rencontre. Si on doit se rencontrer un jour ce sera à Abidjan, parce que la crise actuelle est un conflit entre Ivoiriens. Gbagbo n'est pas mon ennemi mais mon adversaire politique. Donc je ne vois aucun mal à ce qu'on se rencontre un jour.





?Les Forces nouvelles ont affirmé récemment que vous avez positionné vos hommes en Guinée et à Danané pour attaquer le Côte d'Ivoire et vous n'avez pas réagi. Et une autre rumeur annonce que vous avez été arrêté. Quel commentaire faites-vous sur ces sujets ?

C'est vous qui m'apprenez que les Forces nouvelles m'accusent d'avoir positionné mes hommes aux frontières de la Guinée et du Mali. Je ne connais personne aux frontières de ces deux pays. Allez leur demander pour qu'ils vous en donnent les preuves. Je ne me reconnais pas dans cette accusation. Le pouvoir ne se trouve pas à Bouaké ni à la frontière de la Guinée, mais à Abidjan. Je n'ai pas demandé l'avis de quelqu'un pour fuir le pouvoir tortionnaire.





?Quand est ce que vous allez rentrer en Côte d'Ivoire pour bénéficier de la loi d'amnistie ?

Mon retour au pays dépend de moi. Ne soyez pas pressé, je rentrerai si je veux. Je n'ai pas besoin de faire du tapage autour de mon retour qui ne dépend de personne mais de moi seul et de la volonté de Dieu. Je serai de retour dans mon pays un jour.





?Qu'est ce qui vous oppose fondamentalement à Soro Guillaume?

Je ne veux pas rentrer dans une polémique à propos de ce qui m'oppose à Soro Guillaume. Je n'ai pas de problème avec lui.





?En tant que président de l'Unir que faite-vous pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire ?

J'ai adopté un profil bas pour que l'accord de Ouagadougou puisse s'exécuter comme il se doit. On nous a dit que cet accord pouvait ramener la paix et l'unité entre les Ivoiriens. Mais jusque-là rien ne bouge. Le fait que je ne dise rien est la preuve que j'aime mon pays. On a parlé de la flamme de la paix à Bouaké et de la destruction des armes à l'Ouest. Il faut qu'on arrête de jouer avec les Ivoiriens. On ne peut pas parler de la flamme de la paix alors qu'il n'y a pas eu de désarmement. ()





Propos recueillis par Nomel Essis, coll. F.S.(Stagiaire)

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