vendredi 5 octobre 2007 par Notre Voie

L'adresse du Président Laurent Gbagbo au monde entier, le 26 septembre 2007, lors de la 62ème Assemblée générale de l'ONU suscite une haine melée de jalousie au PDCI. Henri Konan Bédié et ses thuréféraires ruent dans les brancards en guise de critique, prétendent-ils.

Dans une tribune aux allures de pamphlet publiée hier, dans Le Nouveau Réveil, quotidien du PDCI, le professeur Niamkey Koffi alias Doubé Binty, porte-parole de Henri Konan Bédié, président du vieux parti, expose les ranc?urs de son patron. Des rancoeurs enrobées de démagogie au sujet de l'adresse réussie du chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbgabo, à New York, lors de la 62ème Assemblée générale des Nations Unies, le mercredi 26 septembre 2007. Ce texte fleuve du porte-parole de Bédié s'articule autour de trois axes fondamentaux: le dialogue direct, la levée partielle de l'embargo sur les armes et celle liée aux sanctions individuelles qui frappent Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou. Doubé Binty qui n'avait pas besoin de se cacher derrière un pseudonyme pour s'exprimer et son parti, le PDCI, on le savait, soutiennent du bout des lèvres, l'accord de Ouagadougou. Maintenant, on est convaincu qu'ils ne soutiennent pas cet accord politique. C'est la première certitude qui se dégage de leur écrit. Le reste, c'est-à-dire l'argument selon lequel cet accord constitue un leurre à leurs yeux, n'est rien d'autre qu'une contrevérité grotesque mue uniquement par des considérations démagogiques. Tous les acteurs politiques honnêtes en Côte d'Ivoire et les membres de la communauté internationale savent que l'accord de Ouagadougou constitue une aubaine pour la sortie de crise dans notre pays. Après les turpitudes et l'échec de l'accord de Linas-Marcoussis signé en janvier 2003 en banlieue parisienne, l'on savait que le processus de paix était dans une impasse accentuée par la première résolution onusienne que la France chiraquienne avait inspirée. Tout était bloqué. Evidemment, à la grande joie du PDCI et de ses alliés. Face à la souffrance du peuple ivoirien qui perdurait, le président de la République, Laurent Gbagbo, a initié le dialogue direct avec la rébellion armée. Une idée qu'il avait eue au début du coup d'Etat avorté qui s'est transformé en rébellion. La première manifestation concrète du dialogue direct fut la rencontre de Lomé (Togo) où l'Etat ivoirien représenté par Laurent Dona Fologo avait engagé directement des négociations avec la rébellion conduite par Guillaume Soro sous les auspices du chef de l'Etat togolais d'alors, le regretté Gnassingbé Eyadema. Ce premier dialogue direct a été court-circuité par la France avec la complicité de certains chefs d'Etat de la CEDEAO à la grande joie de plusieurs partis politiques de l'opposition.

Bédié a applaudi
Linas-Marcoussis

Ce sont d'ailleurs eux que la France a utilisés pour donner corps à sa fameuse table-ronde de Linas-Marcoussis. Qui a accouché du très controversé accord du même nom. C'est donc archifaux d'écrire, comme l'a fait Doubé Binty ou Niamkey Koffi, que le dialogue direct était une proposition de Bédié faite à Gbagbo. C'est ce qu'il (Gbagbo) est supposé avoir fait en engageant le dialogue direct avec la rébellion qu'il veut faire passer pour une idée à laquelle personne avant lui n'avait pensé alors qu'il fait l'impasse sur le fait que trois jours après le déclenchement du conflit, le véritable homme d'Etat qu'est le Président Bédié lui avait fortement conseillé d'emprunter cette voie?, écrit Doubé Binty. Si le dialogue direct est une idée de Bédié comme le prétend Niamkey Koffi, pourquoi N'Zuéba n'a-t-il pas soutenu cette idée jusqu'au bout ? Pourquoi a-t-il applaudi alors la table-ronde de Linas-Marcoussis qui était une antithèse du dialogue direct ? Pourquoi combat-il aujourd'hui l'accord de Ouagadougou qui constitue pourtant la résultante du dialogue direct ? Bédié, si fier de son ego, se serait-il tu s'il était en réalité le père du dialogue direct ? Non, pas du tout. Cela aurait été une occasion pour lui de pavoiser. Le Président Laurent Gbagbo n'a jamais approuvé l'accord de Linas-Marcoussis. Il l'a dit à la face du monde. Mais il a honnêtement joué, en tant que chef de l'Etat de Côte d'Ivoire, sa partition dans l'application de cet accord. Un accord que tous les observateurs savaient pourtant suicidaire pour son régime puisqu'il prônait l'exécution d'un coup d'Etat constitutionnel. C'est ce qui justifiait la joie débordante et le soutien indéfectible du PDCI, du RDR et de leurs alliés à cet accord. On se souvient encore des propos tenus en marge de la table-ronde de Linas-Marcoussis par Ally Coulibaly, porte-parole du RDR. Gbagbo va inaugurer les Chrysanthèmes?, se réjouissait-il. S'agissant du soutien de la communauté internationale qu'a demandé le Président Gbagbo, Niamkey Koffi s'interroge : Pense-t-il (Gbagbo) que l'ONU et la France n'ont pas mieux à faire qu'à venir claquer des milliards de dollars et d'euros pour chercher à régler un conflit ivoirien né uniquement de l'incompétence et des turpitudes des dirigeants de la Côte d'Ivoire??. S'il existe une incompétence et des turpitudes qui sont à la base de cette longue crise que nous vivons depuis décembre 1999, c'est bien celle de Konan Bédié et de ses thuriféraires au nombre desquels Niamkey Koffi. D'abord, c'est parce que Houphouët-Boigny les a trouvés incompétents pour insuffler un certain dynamisme à l'économie ivoirienne qu'il est allé chercher ailleurs. Ensuite ce sont eux qui ont échafaudé l'ivoirité, cette hydre dont s'est servi Alassane Ouattara pour justifier son plan macabre contre la Côte d'Ivoire. Niamkey Koffi a même fait partie d'un comité scientifique sur l'ivoirité. Le livre-entretien de Henri Konan Bédié "les chemins de ma vie", est apparu comme un bréviaire de l'ivoirité. Les rebelles ont dit avoir pris les armes contre l'ivoirité et l'exclusion ; deux notions floues dont Laurent Gbagbo n'est ni de près ni de loin le concepteur. Les populations ivoiriennes qui n'ont pas compris que les rebelles deviennent les alliés de Bédié, le père de l'ivoirité et de l'exclusion, pour faire la guerre à l'innocent Gbagbo, ont fait bloc autour de leur chef d'Etat. D'où cette symbiose entre le Président Gbagbo et son peuple depuis le déclenchement de la crise.

Les incompétents, c'est Bédié et ses thuriféraires

Le discours du chef de l'Etat ivoirien devant la 62ème Assemblée générale de l'ONU avait pour but de faire partager l'expérience du dialogue direct comme un exemple pour le règlement des conflits en Afrique. Mais il visait aussi à remercier la communauté internationale et lui demander de poursuivre son appui à la Côte d'Ivoire afin que le pays sorte de la crise. La Côte d'Ivoire étant membre à part entière de l'ONU, elle est dans ses droits quand elle demande le soutien de cette institution qui appartient à tous les pays membres. Niamkey Koffi le sait bien pourtant ! Enfin, passons ! A cette tribune, Laurent Gbagbo ne pouvait pas ressasser la pauvreté en Côte d'Ivoire, comme l'aurait souhaité le PDCI et Doubé Binty, d'autant que la communauté internationale sait qu'un pays en crise connaît ce genre de problème. Et surtout lorsqu'il s'agit d'un pays africain, la situation est généralement dramatique. On a les exemples du Libéria, de la Sierre Léone, de la Somalie, de l'Ethiopie etc. Ce qui force l'admiration, c'est quand un tel pays demeure debout, paie ses fonctionnaires, paie tant bien que mal ses dettes C'est ce que Laurent Gbagbo a tenu à faire partager au monde entier.
La Côte d'Ivoire sort progressivement de la crise. Il apparaît donc nécessaire que la communauté internationale l'aide à faire face aux besoins primaires des populations comme la sécurité. Le Président Laurent Gbagbo a donc demandé solennellement la levée partielle de l'embargo sur les armes. C'est à dessein que le terme partiel a été choisi. Il ne s'agit pas, comme l'a dit Doubé Binty dans son texte qui pue la haine, d'achat d'avions de guerre, d'hélicoptères et de chars pour reprendre la guerre. Le chef de l'Etat l'a dit à Bouaké, lors de la Flamme de la paix, le 30 juillet dernier : La guerre est finie !?. Il suffit de suivre attentivement l'évolution du processus de paix pour s'en convaincre. La levée partielle de l'embargo sur les armes que demande le chef de l'Etat, c'est pour équiper notre police et notre gendarmerie pour l'accomplissement des tâches domestiques de sécurisation des biens et des personnes sur toute l'étendue du territoire. Doubé Binty devrait le savoir, les sorties de crise armée sont extrêmement difficiles à gérer sur le plan de la sécurité à cause des armes de tous les calibres qui circulent. Si les forces de l'ordre ne sont pas équipées comme il se doit pour faire correctement le travail de surveillance de la population, c'est le même Niamkey Koffi qui se cacherait encore derrière un article de journal pour insulter ses dirigeants. Il s'agit donc de permettre que ces forces de sécurité s'équipent par exemple en matériels militaires roulants, en grenades lacrymogènes, pistolets automatiques (P.A).

Apès l'accord de Ouaga, Bédié fait campagne

Depuis la signature de l'accord de Ouagadougou, les choses semblent évoluer positivement pour les uns et les autres, si bien que le PDCI s'est lancé en pré-campagne électorale à l'Ouest, au Centre et au Nord. Sans que ses cadres soient l'objet d'agression. Même pas à l'Ouest où Bédié est fortement soupçonné par les uns et gravement accusé par les autres d'avoir financé le mouvement rebelle, MPIGO, dirigé à l'époque par N'Guessan Saint-Clair alias Doh Félix. Cette révélation faite par Vincent Kacou, responsable du mouvement international de lutte contre le terrorisme, n'a jamais été formellement démentie par le PDCI. C'est pour combattre le MPIGO qui massacrait leurs parents que les jeunes hommes, originaires de l'Ouest, se sont rassemblés en mouvements d'autodéfense pompeusement appelés milices. Depuis quelques mois, ils ont entamé leur désarmement volontaire. Le bûcher de Guiglo (Ouest) a précédé la Flamme de la paix à Bouaké.
Patriotes, ex-rebelles, jeunes de toutes les régions de Côte d'Ivoire, se sont engagés dans la sensibilisation pour la paix. Blé Goudé s'est même rendu à Bouaké et à festoyer avec Wattao. C'est au vu de tout cela que le Président Gbagbo a demandé à l'ONU de lever les sanctions individuelles contre Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou. Cette levée constituera un signal fort et un encouragement à ces personnes afin qu'elles poursuivent leur action en faveur de la paix. Toute autre interprétation de l'initiative du chef de l'Etat ne peut être qu'erronée.




Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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