jeudi 4 octobre 2007 par BAD/FAD

Tunis ? Les participants à la conférence de deux jours sur la mobilisation de l'aide pour le commerce : focus sur l'Afrique ont clos leurs travaux mardi à Dar es Salaam, Tanzanie, par un appel aux pays africains à inscrire le commerce et les questions y afférentes parmi les priorités de leurs programmes de développement nationaux.

S'adressant à un auditoire de plus de 300 ministres des finances et du commerce, de hauts représentants des principaux bailleurs, d'institutions régionales et d'acteurs clés du secteur privé, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a estimé que les pays africains pouvaient revendiquer un rôle dans le commerce mondial s'ils l'inscrivaient au frontispice de leurs plans de développement nationaux.
Nous avons atteint un stade où l'Afrique n'est plus entièrement dépendante de l'aide et où elle peut devenir un acteur du commerce mondial à condition que les règles du jeu soient les mêmes pour tous et qu'elle renforce ses capacités commerciales , a-t-il déclaré.

Il a soutenu que la génération actuelle des documents de stratégie de réduction de la pauvreté, un des outils utilisés par les institutions financières internationales (IFI) pour appuyer le développement des pays, n'était pas adaptée aux principaux enjeux commerciaux et au développement du secteur privé. Encore pis, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les IFI ont des démarches indépendantes, ce qui aboutit à une situation où les fonds de développement sont levés verticalement mais dépensés horizontalement.

L'intégration régionale concerne également les marchés et la diversité des exportations en biens et services , a ajouté M. Kaberuka, précisant que le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Bad, devait accroître de 5 % son appui à l'intégration régionale, en le portant à 20 % du montant de ses interventions.

Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a exprimé un point de vue similaire, affirmant qu'il était primordial que les pays maintiennent un intérêt marqué pour une croissance tirée par le commerce. Le message que nous n'avons cessé d'entendre au cours de ces derniers jours , est que nous avons besoin d'une stratégie pour arriver là, que cette stratégie doit être partagée entre le gouvernement et le monde des affaires et qu'elle doit transparaître dans toutes les facettes de la politique nationale , a-t-il noté.

M. Lamy a énuméré un certain nombre de domaines clés prioritaires pour réaliser le potentiel de l'aide pour le commerce. Cela comprend un fort leadership à tous les niveaux, une forte détermination et une orientation pays pour tirer profit de la mondialisation, la définition d'objectifs prioritaires à atteindre, la mobilisation et la canalisation de ressources pour les projets régionaux allant des corridors routiers et la modernisation des douanes à la prévisibilité et à l'accessibilité des ressources en passant par un programme de l'aide pour le commerce motivé par le marché et un rôle accru pour le secteur privé.

Un autre participant de marque, M. Abdoulie Janneh, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), a abondé dans le même sens, en des termes plus généraux. Le commerce, a-t-il indiqué, doit bénéficier d'une place prioritaire dans les programmes de développement, en appelant l'Afrique à rester mobilisée et à approfondir le débat sur l'aide pour le commerce.

La conférence, ouverte par le vice-président tanzanien Ali Mohamed Shein, est organisée par la Banque africaine de développement (Bad), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (ECA) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en coopération avec la Banque mondiale. Parmi les participants de renom, citons l'ancien président mozambicain Joachim Chissano et le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique, Obiageli Ezekwesili. Elizabeth Tankeu, commissaire au commerce et à l'industrie à l'Union africaine, a représenté le président de la commission de l'UA, M. Alpha Oumar Konaré.
La conférence était le dernier volet de trois réunions régionales tenues cette année dans le contexte de l'initiative de l' aide pour le commerce lancée en décembre 2005 à la conférence ministérielle de l'OMC de Hong Kong. Les deux autres conférences ont été tenues les 13 et 14 septembre à Lima au Pérou pour les pays d'Amérique Latine et à Manille, aux Philippines, pour l'Asie et la région Pacifique les 19 et 20 septembre. Les résultats de ces trois rencontres régionales feront partie du programme de la session de l'OMC sur la revue de l'initiative de l'aide pour le commerce, qui aura lieu à Genève les 20 et 21 novembre 2007.

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