Appareils et autres matériels mégaphones cassés et jetés par terre. Trois blessés, avec des traces de matraques sur tout le corps. C'est l'image que présentait, hier le parlement du Port, situé juste après l'échangeur en allant vers les Grands Moulins, dans la zone portuaire. En effet, les ?'jeunes patriotes'' de ce parlement ont passé un sale temps ce matin-là. Ils ont reçu la visite de gendarmes venus les déloger, sur ordre des responsables du Port Autonome d'Abidjan. Ces jeunes, avec à leur tête un président du nom de Yapi Jonas, que nous avons rencontrés, n'arrêtent pas d'exprimer leur amertume. C'est triste. Après nous avoir utilisés, on nous méprise aujourd'hui, ne cessent-ils de s'écrier. Pour Taki Paul, se présentant comme le Secrétaire général du parlement du Port, tout a commencé dans la matinée du jeudi 27 septembre dernier. Quand ils sont venus, ils ont détruit nos deux hangars, tout en nous menaçant qu'ils reviendraient si nous ne quittions pas les lieux , explique-t-il. Selon lui, cette menace est venue d'un des proches collaborateurs de M. Marcel Gossio, Directeur général du Port d'Abidjan, en la personne de M. Théophile Affro, Directeur du Patrimoine de cette société d'Etat. Il sont revenus à la charge aujourd'hui (hier). Et cette fois-ci, pour nous bastonner , déplore-t-il. Nous sommes ici depuis le 29 mars 2007, poursuit-il. Nous éveillons la conscience des travailleurs exerçant dans la zone Portuaire, entre midi et 14 heures, sur des questions de la politique nationale. Comme cela se fait à la Sorbonne au Plateau et dans les agoras et autres parlements répandus sur le territoire d'Abidjan. Avant d'ajouter que la création d'un parlement au Port a même été approuvée à l'époque par les responsables de cette entreprise. On ne peut nous jeter aujourd'hui comme des malpropres, quand on sait que c'est nous qui avons organisé la résistance pour la patrie et pour le maintien du Directeur général du Port, suite à l'affaire des déchets toxiques , s'indignent Taki Paul et ses camarades. Ces derniers n'ont pas manqué de nous brandir leur carte de docker, soutenant qu'ils travaillent effectivement au Port.
Joint au téléphone dans le souci d'équilibrer l'information, le Directeur de la communication du Port Autonome d'Abidjan s'est montré plutôt catégorique. Je doute fortement de la crédibilité de ces jeunes qui vous ont donné cette information. Puisque j'étais au Port depuis le matin et je n'ai pratiquement rien vu. Aucune perturbation n'a été enregistrée. Le Port a fonctionné normalement. Ce n'est donc lié ni aux agents, ni aux syndicats d'agents du Port. En tout état de cause, que ces jeunes sachent que le Port n'est pas fait pour y animer des meetings ou débattre des questions politiques. Nous sommes tous des patriotes. Le Port est une entreprise d'Etat qui n'a pas besoin de tout ça .
Diawara Samou