Magré Alfred, 32 ans, planteur à Hermakono-Diès dans la sous-préfecture de Guitry, a été condamné le mardi 25 septembre par le tribunal des flagrants délits de Divo à 5 ans de prison ferme, 200 mille francs d'amende et 850 mille francs de dommages et intérêts pour pratique de sorcellerie. Cette affaire remonte au jour du concours d'entrée en 6ème. Ce jour-là, le petit Jean-Lazare quitte le village de Cochem pour se rendre à son centre d'examen à Hermakono-Diès. Après les épreuves de la matinée, il est invité à manger par Magré Alfred, une connaissance de sa maman. Celui-ci lui offre un plat d'attiéké avec un morceau de viande de mouton. Après avoir mangé, Jean Lazare sent des douleurs abdominales qui l'empêchent de prendre part dans l'après-midi, à l'épreuve de mathématique. Interrogé par son tuteur, il a révélé avoir mangé de l'attiéké à la viande offert par Magré Alfred. Ce dernier interpellé par la gendarmerie de Guitry est déféré au parquet de Divo le 17 septembre. Le mardi 25 septembre à l'audience, le prévenu déclare : La viande de mouton qui était sur l'attiéké était de la chair humaine. Avant d'ajouter que c'est un mauvais esprit qui l'a guidé à agir de la sorte. Je voulais seulement l'empoisonner, a indiqué Magré Alfred à la barre. Avant de révéler que c'est en 1992 qu'il a été initié à la pratique de la sorcellerie. Il a promis de soigner l'enfant après l'avoir désenvoûté. La mère de la victime, dame Kebo Nongbouran, s'est constituée partie civile pour la somme de 850 mille francs représentant les frais de scolarité de son enfant qui a eu 95 points à l'examen bien qu'il n'ait pas subi l'épreuve de mathématique. Le procureur a demandé le maintien de Magré Alfred dans les liens de la prévention puisque sa culpabilité ne fait l'ombre d'aucun doute. Pour lui, l'objectif était de donner la mort à l'enfant. Le tribunal, après délibération, a déclaré Magré Alfred coupable de pratique de sorcellerie. En répression, il écope de 5 ans de prison ferme, 200 mille francs d'amende et 850 mille francs de dommages et intérêts.
Soumaïla Bakayoko
Correspondant régional