mercredi 3 octobre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Porté sur les fonts baptismaux le 12 décembre 2004, le Purci (Parti pour l'Unité de la République de Côte d'Ivoire) semble avoir du plomb dans l'aile. Pour en savoir davantage sur cette formation politique nous nous sommes entretenu avec sa fondatrice, Mme Djibo Aya martine, transfuge du PDCI-RDA.
Comment va le PURCI ?
Il se porte bien. Ce parti a été créé pour combler un vide au moment où les ivoiriens se méfiaient les uns des autres, où la haine a pris le pas sur l'amour pour donner la guerre que nous avons connue le 19 septembre 2002. le PURCI est donc né pour amener les Ivoiriens à s'unir autour des valeurs de tolérance, de fraternité, d'amour et de paix. Au-delà, il veut promouvoir le respect de la Constitution, chose sacrée. Aujourd'hui, quand on fait un bilan à mi-parcours, loin de baigner dans l'auto satisfaction, on peut admettre que le PURCI se porte bien. Peut-on connaître votre programme de gouvernement ?
Le PURCI est un parti centriste. Nous sommes à cheval entre la droite ,capitaliste et la gauche socialiste. Notre programme de gouvernement s'articule autour de six grands piliers. Premièrement, le libéralisme économique avec pour objectif de promouvoir l'investissement privé. Deuxièmement, la bonne gouvernance. A ce sujet, le parti propose que toute autorité ou citoyen qui sera coupable de malversation et de détournement de deniers publics subisse la rigueur de la loi. Troisièmement, la mise en place de procédures fiables pour assurer le suivi dans l'exécution des projets au niveau de l'Etat. Quatrièmement, la redynamisation de l'activité des banques et établissements financiers par la mise en ?uvre de mesures incitatives à l'octroi de prêts. Cinquièmement, l'allégement fiscal des sociétés pour booster l'économie. Sixièmement, pour les jeunes et les femmes, création de grands chantiers générateurs d'emplois avec la mise à disposition de fonds de garantie pour la création des P.M.E et P.M.I Votre parti semble perdre du souffle actuellement, qu'en est -il exactement ?
C'est parce que la présidente est restée malade quatre à cinq mois. Je suis convalescente actuellement et je remercie le seigneur de m'avoir débarrassée de cette maladie.
Certains taxent le Purci de parti satellite au Fpi. Que répondez-vous à ceux-là ?
(sourire) Si en créant ce parti, j'ai dit que j'aiderai, et soutiendrai celui du Président Laurent Gbagbo, je le fais et je ne m'en cache pas ! C'est pourquoi, on traite le Purci de parti satellite. Mais, il faut savoir que notre parti a sa personnalité. Avez-vous pu donner une assise à votre parti à Bouaké, votre fief ?
Oui ! Le Purci veut aller au delà de Bouaké pour conquérir toutes les zones Centre, Nord et Ouest. Mais, le point de départ de cette offensive est Bouaké. A cet effet, nous avons organisé un séminaire de formation le 1er septembre 2007 à Bouaké, qui a enregistré la participation d'une centaine de personnes venues de Bouaké ville et des villages environnants. L'objectif de ce séminaire était de jeter les bases de la création de sections du Purci dans la Vallée du Bandama et partout, puis préparer la prochaine rentrée politique prévue pour ce mois d'octobre. Ce sera une messe politique. Quels commentaires ou analyses faites-vous de l'Accord de Ouaga ?
Nous avons fait des déclarations pour féliciter le Président Gbagbo d'avoir eu cette très belle idée. Nous prions Dieu pour que cet accord nous conduise à la paix. Il fallait absolument que le Président tende la main à son jeune frère. Actuellement, Guillaume Soro fait bien son travail par rapport à d'autres Premiers ministres qui l'ont précédé. Nous prions Dieu pour que tout aille bien. Je voudrais saisir l'occasion pour exprimer la satisfaction du Purci à voir le processus avancer. Le 30 juillet dernier il y a eu la Flamme de la paix. Aujourd'hui, ce sont les audiences foraines, porte d'entrée des échéances électorales. Quels sont vos objectifs immédiats ?
Dans ce mois d'octobre, le PURCI organise sa rentrée politique à Bouaké. Ce sera l'occasion pour lui d'affirmer sa présence sur le terrain. Je ne suis pas très heureuse quand on dit qu'il faut remettre les élections à octobre 2008. Je trouve qu'il faut aller vite pour que les Ivoiriens choisissent leur président et on saura désormais qui est qui. Et la paix va revenir. Vous revendiquez combien de militants, de comités de base et de sections ?
Nous revendiquons un taux de 45% de couverture du territoire national avec vingt mille militants. Je me battrai pour conquérir Bouaké, toute la région de Djébonoua d'où je suis originaire et le canton Saha. Parce que nous voulons faire de Bouaké le fief du PURCI et préparer la victoire de notre candidat Gbagbo.
Pourquoi avez-vous quitté le Pdci ?
Les journalistes de tout temps me posent cette question et je ne sais pas pourquoi ! J'ai quitté parce que je ne me sentais plus. Le Pdci a trop changé ! Ce n'est plus le Pdci du Président Houphouët-Boigny qui m'a élevée. C'est le Pdci d'autres personnes qui n'aiment pas ce parti. Quel est votre regard sur Gbagbo, Bédié et Ouattara ?
C'est délicat ! Mon regard sur Gbagbo, c'est un Monsieur que J'apprécie bien et que j'ai beaucoup admiré depuis l'Assemblée nationale, quand il était député. J'admire son courage. Le fait qu'il soit revenu en Côte d'Ivoire, quand il était en Italie pendant le déclenchement de la guerre, est un acte de bravoure. Combien de fois n'a-t-on pas voulu l'éjecter du pouvoir et même le tuer, mais il n'a jamais fui. Le capitaine ne doit jamais être le premier à partir mais le dernier. Je prie Dieu pour qu'il puisse avoir un autre mandat pour mener à bien son programme. Quant à Bédié, j'avais beaucoup d'estime pour lui. Ces temps-ci, je suis étonnée de certaines réactions de mon frère. Le fait que lui et Ouattara ne soient pas allés au bûcher de la paix, m'a choquée. Il est vrai que j'étais malade mais, ne pouvant pas monter les gradins du stade à cause de mes jambes, j'étais à l'aéroport pour accueillir les officiels. Une question indiscrète : la crise entre votre frère Nicolas Djibo et vous est-elle terminée ?
C'est terminé pour moi. Je n'ai rien contre lui. C'est la politique qui quelquefois divise les familles (sourire). Actuellement, il n'y a plus de problème. Votre dernier mot ?
Que la flamme du bûcher de la paix reste toujours allumée dans le c?ur de chaque Ivoirien. Nous nous sommes insultés, tués. Maintenant, il faut aller à la paix. Je dis qu'après une guerre, on ne fait pas de revendications intempestives. On attend. Il faut tolérer. Deux mois après l'Accord de Ouaga, des grèves partout, ce n'est pas normal. Prions que la paix que nous avons actuellement, ne soit pas celle des hommes, mais de Dieu.
Réalisée par M.O
Coll : KDM

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