ADO Gossan, le directeur général de l'INP-HB, était un enseignant chercheur dans ledit institut. Il avait un bureau modeste dans lequel était en permanence un lit picot sur lequel il dormait. Ses anciens élèves retiennent de lui un enseignant qui n'avait pas beaucoup de zèle pour le travail. Il aurait fait la connaissance de Laurent Gbagbo lorsque ce dernier était opposant. Ce serait dans son village à Grand Alépé où il est chef du village. A l'avènement de Laurent Gbagbo, il a été nommé directeur général de l'INP-HB. En remplacement du Pr Nahounou Bobouo, premier directeur général de l'institut. A cette époque, le Pr Ado Gossan prétendait pouvoir transformer le cacao en liqueur. L'on n'a jamais vu une seule goutte de cette fameuse liqueur. Ce que l'on voit cependant, c'est l'aisance ostentatoire qu'affiche le directeur général. Le véhicule poussif qu'il avait a fait place à un parc auto. Tous les agents qui se sont rendus chez lui à son domicile à Abidjan, tout comme au village, ont pu voir sa résidence et son superbe château sorti de terre en moins de cinq ans de présence à la tête de la direction générale. L'on imagine aisément d'où vient cette fortune subite. Le directeur général de l'INP-HB ayant rang de directeur général d'administration centrale. Le déclin de l'INP-HB est dû en grande partie au manque criant de vision de son directeur général. Celui-ci se comporte comme un manager insouciant, peu préoccupé par l'essor de l'école dont il a la charge. Pour tout dire, sa gestion est pour le moins hasardeuse qui fait conclure que la tâche dépasse ses compétences intrinsèques. Exemples concrets. Le directeur général est plus présent à Abidjan qu'à Yamoussoukro où se trouve le siège de l'école. Les rumeurs des plus persistantes font état de recrutements parallèles sans que personne ne puisse cependant nous le prouver. Ce qui est établi, c'est le recrutement pour la formation initiale de titulaires du Baccalauréat ou du BTS. Ce qui est contraire à l'esprit et à la lettre de création de l'école qui devrait recruter les étudiants par sélection rigoureuse de dossiers. L'énorme cancer des universités publiques ivoiriennes, à savoir le calendrier scolaire, a touché l'INP-HB. Le calendrier scolaire n'est pas clairement défini. Conséquence : les programmes sont mal exécutés. La gestion des ressources humaines du Pr Ado Gossan n'obéit à aucune règle managériale. Des agents qui devraient aller à la retraite qui sont encore en fonction, des fonctionnaires qui sont recrutés et qui ne sont pas affectés, des chefs de service tout puissants qui refusent de recevoir dans leur service des agents à eux confiés par la direction des ressources humaines. Etc. c'est la cour du roi Pétaud. Où la démotivation est devenue la mère de tous les vices. Une démotivation née du non paiement dans les délais des salaires mensuels, de la suppression de certaines primes comme celles de billeteur et de technicien, de la centralisation de la gestion financière, de l'absence de politique sociale, etc. Heureux qui comme le Pr Ado Gossan peut réussir par son insouciance assimilable à de l'incompétence, à "assassiner" une école de référence, sans que cela ne soulève émotion au sommet de l'Etat.
André Silver Konan
Envoyé spécial