mardi 2 octobre 2007 par Fraternité Matin

Yamoussoukro, capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire, n'est plus ce joyau architectural des années 80-90. Comme l'a soutenu un habitant interrogé : Houphouet est mort avec Yamoussoukro. Le disant, celui-ci ne s'est sans doute pas trompé. Parce que, cette plate-forme révolutionnaire, qui abrite des édifices pharaoniques dont la Basilique, la Fondation FHB pour la paix, l'INPHB, l'Hôtel Président, la Maison des Députés et l'Assemblée nationale et le Palais présidentiel qui sortent de terre, est en déliquescence. Cette ville de lumières aux larges rues qui lui sont spécifiques n'est plus que l'ombre d'elle-même.
En plus du bitume qui fout le camp et l'entretien des édifices publics qui pose problème, Yamoussoukro croule sous le poids des ordures. La cité natale du père de la nation ivoirienne qui attire tant de visiteurs devient de plus en plus sale, avec les ordures ménagères qui ne sont plus enlevées. Il suffit de parcourir les quartiers Dioulakro, N'Zuessy, Habitat et autres pour s'en convaincre. Le secteur Mofaitai, sis au quartier Dioulakro, en est une parfaite illustration. En allant vers la Fondation FHB. Non loin du marché, se dresse un dépotoir gigantesque. Les ordures s'étendent sur un diamètre de plus de 30 m. A côté 2 bacs portant l'inscription CIL également remplis de déchets sont affectés par la rouille. Selon les riverains, cela fait près de 10 mois que ces ordures n'ont pas été enlevées. Pis, ces déchets en décomposition dégagent une forte odeur qui pollue l'air et indispose les riverains. De plus, ce dépotoir de fortune obstrue la circulation. Les usagers sont contraints à effectuer plusieurs gymnastiques avant de passer. Le pire, c'est qu'à côté, se trouvent des commerçants de denrées alimentaires. Une situation qui, selon un médecin approché pour la circonstance, menace la santé de la population. Parce que, explique-t-il, non seulement la respiration de cet air pollué a des répercussions néfastes sur la santé, mais ces immondices favorisent la propagation du choléra, de la fièvre typhoïde et autres pandémies.
Le secteur Mofaitai n'est pas la seule localité concernée par cette situation. Il existe divers dépotoirs de ce type disséminés dans tous les quartiers de Yamoussoukro. Sans que personne s'émeuve. Pas même les autorités municipales. Et encore moins, la brigade de salubrité. Tous préférant fouetter d'autres chats.
Et pourtant, 3 sociétés ont été commises pour l'enlèvement des ordures ménagères. A la suite d'un appel d'offres organisé par la Mairie en 2004, après avoir rompu le contrat de la société ASH. Mais 3 ans après, c'est toujours le statu quo. L'une des sociétés à qui est confié le secteur Dioulakro Kokrénou est absente du terrain. Dans l'indifférence totale de la Mairie. Aux dernières nouvelles, une nouvelle société, baptisée Alizée, a été appelée en renfort pour combler la carence. Mais celle-ci, sollicitée depuis plusieurs mois, n'a jamais été aperçue par la population. Malgré cette défection, semble-t-il, leurs mandats sont toujours payés par le Trésor. Il convient de souligner que toutes les sociétés de ramassage d'ordures ménagères qui se partagent la ville de Yamoussoukro sont défaillantes en logistique. Elles ne disposent pas d'assez de camions pour le transport des ordures à la décharge. Il ressort de nos investigations qu'il n'existe qu'un seul camion commis à cette tâche. Et pis, celui-ci tombe régulièrement en panne. Ainsi va la lutte contre l'insalubrité à Yamoussoukro. Jadis propre, elle est devenue la capitale des ordures.

Koffi Kouamé
Correspondant régional

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