mardi 2 octobre 2007 par Fraternité Matin

La polémique suscitée par des articles de presse semble s'être estompée après une rencontre au sommet. Le Premier ministre que je viens de rencontrer, m'a demandé de ne rien dire. Je lui ai promis que je ne dirai rien. Et comme je suis un homme de parole, je ne vous dirai rien. Tels sont les propos tenus, hier, à son cabinet, par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro alors que nous voulions avoir sa réaction à la suite d'un certain nombre d'articles de presse. Plusieurs articles publiés lundi, par des confrères avaient, en effet, accusé le ministre de l'Intérieur de saboter l'opération des audiences foraines en retardant le redéploiement des sous-préfets dans les zones centre, nord et ouest, anciennement sous contrôle des Forces nouvelles. Et ce, en prétextant la persistance de l'insécurité, l'occupation prolongée des bâtiments administratifs par les chefs de guerre et l'absence de véhicules pour les commandants alors qu'ils sont chargés de superviser les audiences foraines au même titre que les maires.
A la suite de la publication de ces articles, des discussions ont eu lieu hier, d'abord, entre le ministre de l'Intérieur et des émissaires du Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro. Selon des sources, le chef du gouvernement qui n'aurait pas apprécié ces articles dans lesquels son porte-parole aurait été cité comme l'un des informateurs, aurait envoyé des émissaires pour appeler à l'apaisement. Après quoi, le ministre de l'Intérieur a eu un entretien avec M. Soro Guillaume. La réaction du ministre Désiré Tagro n'a d'ailleurs pas été une surprise. Déjà, à notre arrivée au ministère de l'Intérieur, le conseiller spécial du Premier ministre, Adama Bictogo, qui montait dans sa voiture a lâché quelques mots qui présageaient que tout était réglé. Ne suscitez aucune réaction. Ce n'est pas utile. Nous avons tout bouclé avec le Premier ministre, a affirmé Adama Bictogo, qui venait de raccompagner le ministre. Une décision sage qui donne certainement des chances de survie à l'Accord politique de Ouaga quand on sait le poids des deux personnalités. Si le Premier ministre Guillaume Soro est co-signataire de l'Accord avec le Président de la République, Laurent Gbagbo, le ministre de l'Intérieur en est le principal négociateur puisqu'il était le chef de délégation de la partie présidentielle quand le ministre Dacoury-Tabley Louis André conduisait celle des Forces nouvelles. Ce qu'on pourrait considérer comme une crise de confiance, vient de l'incompréhension dans l'application de certaines dispositions de l'Accord de Ouagadougou. Selon cet accord et pour l'ensemble des Ivoiriens, le redéploiement de l'administration implique dans sa lettre et dans son esprit, le désarmement des forces ex-combattantes. En d'autres termes, le retour des préfets et sous-préfets dans les zones CNO suppose que ceux-ci soient accompagnés par des forces de l'ordre, notamment des policiers et gendarmes. Concernant les Forces nouvelles, 600 policiers formés en Afrique du Sud alors que le Président Thabo Mbeki assurait la médiation dans la crise ivoirienne, et qui doivent être mis à la disposition du Centre de commandement intégré, sont autorisés à porter les armes et à assurer la sécurité du corps préfectoral aux côtés des militaires professionnels. Ce qui implique le désarmement des autres ex-combattants des Forces nouvelles non formés en Afrique du Sud et qui ne sont pas issus de l'armée régulière.
Or, les Forces nouvelles ne l'entendent pas de cette oreille, voulant conserver leurs prérogatives, notamment dans l'administration économique où la réunification n'est pas encore totale.

Paulin N. Zobo



Koné Mamadou explique le mode opératoire

Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Koné Mamadou, a eu une séance de travail, hier, à la Commission nationale de supervision de l'identification (CNSI) pour annoncer la relance des audiences foraines. Absent du pays, le président de la Commission, Yua Koffi, s'est fait représenter par son deuxième vice-président M. Brouho Christian. La tenue des audiences foraines est conduite par un mode opératoire. S'expliquant sur ce mode opératoire, le ministre Koné Mamadou dira qu' il est une garantie de réussite et une entrée certaine aux élections. Fruit d'un consensus avec tous les partis signataires de l'Accord de Ouagadougou et avec la caution du Président de la République, le mode opératoire permettra la bonne tenue des audiences foraines, gage d'un bon processus d'identification. Plusieurs séances de travail ont eu lieu avec les différents services juridiques de la Présidence, la Primature et le ministère de la Justice qui ont contribué à la confection de ce document. 111 équipes visiteront 63 départements durant trois mois dans le but de se rapprocher le plus possible des justiciables. Etant toutefois une ?uvre humaine, le mode opératoire a fait l'objet de critique de la part des membres de la CNSI. Même s'il y a de probables changements quant au nombre des équipes et à la durée des audiences foraines. Le plus important est de commencer, a rassuré le ministre.

Laure S. Diomandé
Stagiaire

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023