mardi 2 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Au point où en sont les choses, la réussite comme l'échec des audiences foraines, et donc du processus électoral, engage la responsabilité de Soro Guillaume en tant que Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Sur la foi de ce qu'a rapporté la presse hier, l'opposition ferme du ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, au redéploiement des sous-préfets et maires dans les zones CNO pour la validation des audiences foraines, constitue à la fois une défiance à l'autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et un frein au processus de sortie de crise dont les audiences foraines et l'identification sont des pierres angulaires. De fait, on se surprend à constater un bras de fer entre le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Soro Guillaume, et son Ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, qui plus est le chef de la délégation du camp présidentiel qui a discuté et obtenu la signature de Ouagadougou. Le dernier s'oppose aux décisions du premier sans s'embarrasser de fioritures, encore moins de complexe. C'est à se demander qui du Premier Ministre et du Ministre de l'Intérieur dirige le Gouvernement et partant, le processus. Si les sous-préfets ne sont pas redéployés, les audiences foraines n'auront pas lieu. Si les audiences n'ont pas lieu, on ne saurait parler d'identification. Sans identification, pas d'élection. Pour l'instant, le bras de fer engagé autour du redéploiement des sous-préfets semble à l'avantage de Tagro Désiré qui est parvenu à faire reporter l'importante réunion entre le Premier Ministre et les sous-préfets à redéployer. Dans une réplique citée hier par le confrère l'Inter, le porte-parole du Premier Ministre, Méité Sindou, dit : " On veut booster le processus et lui (Tagro Désiré), il fait obstacle. Il estime que les sous-préfets sont de sa compétence exclusive. Il voudrait faire du dilatoire qu'il ne se prendrait pas autrement. Même pour les nominations des sous-préfets, il a fallu qu'on lui mette la pression. Aujourd'hui, s'il n'y a pas de sous-préfet dans certaines zones, on risque d'avoir un processus qui n'irait pas à son terme. On est inquiet, et au cas où ça va foirer, le Premier Ministre va invoquer la responsabilité du ministre de l'intérieur " Voilà qui constitue un aveu de taille. Faut-il attendre que ça foire pour invoquer la responsabilité de Tagro ? Qui de Tagro et de Soro est le patron ? Si la Primature est inquiète, c'est qu'elle a du mal à maîtriser un ministre. Pourquoi ? Le Premier Ministre manque-t-il d'autorité sur le Ministre de l'Intérieur, ou manque-t-il d'argument pour le convaincre ? Si ça foire, le premier responsable connu de tous est Soro Guillaume. Tagro Désiré est un des barons du camp présidentiel, certes. On sait que des têtes fortes de ce camp et du FPI, n'étant pas d'accord avec le Premier Ministre Charles Konan Banny, ont tout mis en ?uvre pour le voir échouer et pour le pousser à la porte. La pomme de discorde était le processus d'identification. Voilà que le camp présidentiel, dont Tagro est un pion essentiel, revient à la charge en s'opposant à Soro sur les audiences foraines. Nonobstant l'accord de Ouagadougou qu'ils ont eux-mêmes pensé et conçu. Ce couac apporte de l'eau au moulin de tous ceux qui, au lendemain de l'accord de Ouagadougou, se demandaient si cette fois, le camp présidentiel est sincère. Mais en définitive, c'est vers Soro que tous les yeux se tournent.
Eddy PEHE

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