lundi 1 octobre 2007 par AFP

ABIDJAN - La campagne cacaoyère 2006/2007 qui vient de s'ouvrir en Côte d'Ivoire devrait se solder par des exportations ne "dépassant pas les 950.000 tonnes", en baisse de 22,9% par rapport à la campagne précédente, a indiqué lundi à l'AFP la Bourse ivoirienne du café cacao (BCC).

"Selon nos prévisions, pour la campagne principale, la production ivoirienne (2007/2008) exportée ne pourra pas dépasser 950.000 tonnes", a estimé Lucien Tapé Doh, président de la BCC, structure de commercialisation du cacao en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de la fève.

Le cumul des exportations de cacao ivoirien avait déjà baissé de près de 10% en 2006/2007 à 1,16 million de tonnes, après 1,29 million de tonnes en 2005/2006, a-t-il rappelé.

Au total, 1,18 million de tonnes de cacao ont été achetés en 2006/2007, contre 1,37 en 2005/2006 (-13,66%), selon un bilan provisoire fourni par M. Tapé Doh.

Par ailleurs, la BCC a fixé pour la campagne 2007/2008 à 450 francs FCFA (0,68 euro) le kilo le "prix minimum d'achat bord champ" du cacao payé aux planteurs de Côte d'Ivoire, en hausse de 12,5% par rapport au prix de 400 FCFA/kg fixé pour la campagne précédente (2006/2007), a-t-il annoncé.

Ce "prix de référence", "en dessous duquel le producteur peut se sentir grugé", s'appliquera pendant le premier trimestre de la récolte, soit entre octobre et décembre prochain, a précisé M. Tapé Doh.

Le marché international du cacao se "comporte assez bien ces jours-ci", a-t-il expliqué, pour justifier cette hausse du prix.

La campagne précédente s'est déroulée "dans des conditions difficiles mais acceptables", a indiqué M. Tapé Doh, en soulignant toutefois "le faible niveau de la pluviométrie" et l'apparition "de la pourriture brune, une maladie qui a attaqué des cabosses dans de nombreuses zones de productions".

Comme souvent à l'approche d'une nouvelle campagne, la filière café/cacao ivoirienne est en proie à l'agitation sociale ces dernières semaines, une partie des planteurs accusant les responsables des structures de gestion de la filière, dont la BCC, de "détournements de fonds" et de "pillage systématique".

Ces planteurs ont convoqué début septembre des assemblées générales de ces structures, au cours desquelles ils sont désigné de nouveaux administrateurs en remplacement des dirigeants actuels, dont M. Tapé Doh, jugés illégitimes.

Les responsables mis en cause ont rejeté les convocations des producteurs, en affirmant n'avoir de compte à rendre qu'à l'Etat ivoirien, traditionnellement très lié à cette juteuse filière aux revenus très opaques.

Lundi à Abidjan, un groupe de planteurs a tenté, en vain, de prendre le contrôle du siège du Fonds de développement des activités des producteurs de café cacao (FDPCC), une des structures de gestion de la filière.

Ils ont indiqué dans la soirée être dans l'attente d'une décision judiciaire pour faire appliquer les décisions prises en septembre et remplacer les responsables des structures de gestion du cacao.

Le café et le cacao représentent 40% des recettes d'exportations de la Côte d'Ivoire et 20% de son PIB selon le Fonds monétaire international.

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