De gros nuages planent sur les audiences foraines. Après le lancement officiel, lundi dernier, la première phase qui comporte 25 équipes est sérieusement menacée. Par la faute de Désiré Tagro, ministre de l'Intérieur. Pour des raisons jusque là inavouées, cet acteur du dialogue direct interivoirien, selon nos sources, fait des blocages visant à plomber les audiences foraines et à faire échouer définitivement l'opération pourtant bien partie. De quoi s'agit-il ? La problématique est simple. Depuis quelques temps, des blocages sont organisés à partir du ministère de l'Intérieur pour retarder au maximum le redéploiement des sous préfets sur les 25 sites identifiés pour la première phase de l'opération. Les équipes en question s'apprêtent à prendre la route ce matin. Mais si rien n'est fait pour remédier à la situation, elles risquent de prendre la route sans les sous préfets qui, on le sait, jouent un rôle primordial dans la conduite de l'opération. La cause ? Le ministre Tagro argue que les sous préfets ont peur pour leur sécurité dans les zones Centre, Nord et Ouest, qu'ils n'ont pas de matériel roulant, qu'ils ne savent pas où loger et où établir leurs bureaux pour travailler. Sous prétexte que les bâtiments administratifs seraient toujours occupés par les chefs de guerre et soldats des Forces Nouvelles. Du moins, c'est ce qu'a affirmé Tagro lors de la dernière réunion qu'il a eue le 21 septembre avec l'ensemble du corps sous préfectoral. En raison de ce qui précède, le redéploiement des sous préfets pose problème. Alors que le Groupe de Travail sur l'Identification a déjà tenu trois réunions sur la question, un mode opératoire consensuel a été élaboré et adopté, un schéma de sécurité proposé par le CCI, un plan de travail adopté, des instructions données pour régler les diligences financières. D'où vient alors que Tagro qui est pourtant le ministre de tutelle n'ait pas pu anticiper pour trouver une solution adéquate au problème sécuritaire et logistique posé par les sous préfets? Manifestement, il y a de la mauvaise foi dans l'air. Et une volonté malveillante de nuire à la bonne tenue des audiences foraines là où le chef de l'Etat lui-même affirme vouloir aller le plus vite possible aux élections. Dossier à suivre.
Kara.k