samedi 29 septembre 2007 par Notre Voie

Dans la seconde partie de la conférence de presse tenue par le chef de l'Etat à son hôtel de New York, le mercredi dernier, Laurent Gbagbo parle du redéploiement de l'administration qui a connu un arrêt, de la nomination du nouveau représentant en Côte d'Ivoire de Ban Ki-Moon et de bien d'autres questions que vous vous posez. Le vaste chantier du redéploiement de l'administration
Oui le redéploiement est fait puisque chaque localité a aujourd'hui son préfet. C'est moi-même qui ai signé de décret d'application. Elle a aussi son secrétaire général de préfecture. Chaque localité doit recevoir un préfet de région selon qu'elle est capitale régionale. Vous avez un préfet de département selon que la ville est simplement capitale départementale. Quand je dis que parmi les personnalités qui doivent faire les audiences foraines, certaines ont un peu peur, c'est d'elles que je parle. Il faut les déployer. Quand on va, on les trouve en place. Quand je suis allé à Bouaké, j'ai été accueilli par le préfet de Bouaké. Quand les gens viennent de Gbon, qui est dans le département de Boundiali, pour me rendre visite, ils sont accompagnés du préfet de Boundiali. Donc, on commence à retrouver une vie normale. Mais il faut sécuriser tout cela. Et surtout, pour les audiences foraines, il faut en plus du corps préfectoral, des magistrats. Car une audience foraine, elle est foraine mais elle est une audience avant tout. Donc il faut des magistrats, des greffiers, et surtout des médecins. Parce que quand quelqu'un se présente et qu'il est incapable de dire sa date de naissance, il y a problème. A ce moment-là, on a recours au service du médecin pour lui donner une date de naissance approximative. S'il dit : J'ai 18 ans? pour pouvoir voter alors que, manifestement, il en a 14 ans, il y a un problème. S'il dit : J'ai 18 ans alors que, manifestement, il en a 50, il y a un problème. Il faut avoir recours à l'expertise d'un médecin. Donc toutes ces personnes, il faut les sécuriser. C'est pourquoi, nous avons lancé officiellement l'opération que nous allons stopper en attendant de redéployer les forces de l'ordre pour qu'ils partent. Mais, chers amis, ne soyez pas plus pressés que nous. C'est nous les Ivoiriens qui voulons aller aux élections. Je ne crois pas que parmi les Ivoiriens, il y en ait qui soient plus pressés que moi. Vous comprenez ? Donc nous-mêmes, nous sommes pressés d'aller aux élections. On veut en finir avec cette histoire de oui je vais gagner?, oui je vais gagner?. Il faut donc aller aux élections pour voir la vérité. On n'a pas de problème pour ça. Mais pour qu'il n'y ait pas de contestations, il faut que les élections se passent dans des conditions transparentes, dans des conditions normales. Donc la réunification, c'est le fait que les gens puissent circuler librement d'Abidjan jusqu'à Séguéla. De Toulépleu jusqu'à la frontière du Ghana. C'est ça la réunification. Ce n'est rien d'autre. Vous avez parlé des impôts. Oui, depuis (le début de la crise), nous avons vécu sans les impôts collectés au Nord. Donc nous pouvons bien continuer à vivre sans les impôts collectés au Nord en attendant. Mais nous avons commencé à redéployer l'administration fiscale. Et d'une façon générale, nous avons ouvert des bureaux du Trésor à Bouaké, à Korhogo et partout. Nous avons ouvert les banques. Donc nous redéployons l'administration fiscale et les institutions économiques. Mais ce n'est pas l'impôt qui nous fait courir dans ce cas d'espèce. Parce que depuis cinq ans, on a vécu sans impôts collectés. Et on a vécu. Donc ce qui nous fait courir, c'est la réunification du pays. Nous souhaitons que notre pays vive sous la même administration y compris l'administration fiscale. Donc nous le ferons. Ce que nous allons gagner, c'est tant mieux pour nous. Mais même si on a gagné, on le ferait quand même parce que notre objectif, c'est d'avoir une même Côte d'Ivoire du Nord au Sud, d'Est- à l'Ouest.
La question du représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, l'affaire du contingent marocain, l'attentat manqué contre Soro et l'adresse de Laurent Gbagbo au Conseil de sécurité. Mais le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, ce n'est pas moi qui le nomme. C'est le secrétaire général de l'ONU qui nomme son représentant. Il me demande si je veux de tel ou de tel. Alors, on a réglé cette question. Il n'y a donc plus de problème et il n'y a jamais eu de problème. Je lui ai fait remarquer simplement que j'avais été trop laxiste au moment de la nomination des deux premiers : Albert Tévoédjré et Pierre Schori. Donc, je suis un peu plus regardant maintenant. Parce que les deux que j'ai cités n'ont pas vraiment fait progresser la paix en Côte d'Ivoire. Et c'est mon devoir de le dire au secrétaire général de l'ONU quand un de ses représentants ne fait pas progresser la paix. C'est mon devoir de le dire. J'ai dit aussi, s'agissant aussi du représentant pour les élections, Stoudman, qu'il faisait reculer la paix en grande majorité au lieu de la faire progresser. Donc, j'ai demandé qu'il soit relevé. Et c'est entendu. Il a été relevé. Il faut bien comprendre. Nous voulons aller à la paix. Il y a des gens qui s'amusent, pour des raisons qu'on ignore, à retarder la paix et même à aggraver les choses. Je n'en veux pas chez moi. Alors, comme je n'en veux pas, il y a deux solutions. Où bien je les déclare persona non grata, mais je n'ai pas envie de le faire parce que ça voudrait dire qu'il y a un problème entre les Nations Unies et la Côte d'Ivoire. Or, il n'y a pas de problème entre les Nations Unies et la Côte d'Ivoire. Ou alors, pour ne pas avoir à le faire, je demande aux responsables des Nations Unies, eux-mêmes, de rappeler tel ou tel représentant. Parce que je leur dis : Voici ce que font, preuve à l'appui, vos collaborateurs. Et quand je le dis, ils les rappellent généralement. Donc pour celui qui va venir, nous avons discuté, nous avons réglé la question. Il n'y a plus de problème.
Vous avez parlé du contingent marocain. Moi, je n'ai jamais accusé le contingent marocain de quoi que ce soit. Le contingent marocain, je l'ai vu au cours des deux dernières sorties que j'ai faites et en zone ex-assiégée et dans l'ex-zone de confiance. Il n'avait pas l'air de mal se porter, il se portait même plutôt bien. J'ai discuté avec eux. Ce sont les Nations unies qui accusent leurs propres gens. Moi, on me donnera le résultat final de l'enquête. Je verrai. Et puis je dirai ce que j'en pense. Mais pour le moment, la Côte d'Ivoire n'est pas mêlée ni au début ni au milieu ni à la fin. On dit Alpha Blondy a parlé. Mais demandez à Alpha Blondy. Moi, quand je parle, je suis responsable de ce que je dis. Alpha Blondy a parlé. C'est un grand artiste. Il fait la fierté de la Côte d'Ivoire. Il est l'un des artistes qui ont, sur le plan artistique, fait connaître la Côte d'Ivoire dans le milieu du show-biz. Donc je l'aime bien. Mais il est responsable de ce qu'il dit. Et puis moi, je ne sais même pas ce qu'il a dit. Je ne passe pas mon temps à écouter ce que disent tous les Ivoiriens. Donc je n'en sais rien. Vous avez parlé également du Conseil de sécurité. Mais la Côte d'Ivoire n'est pas membre. J'ai parlé là où les nations libres parlent. C'est-à-dire, devant l'Assemblée générale. Toute autre information fait partie des multiples rumeurs qui courent. Moi, je parle là où j'ai le droit de parler. J'ai eu une réunion technique avec le staff du secrétaire général de l'ONU. J'ai eu un tête-à-tête avec lui. Je suis venu. Je me suis adressé à l'Assemblée générale. J'ai eu de multiples entretiens avec beaucoup de chefs d'Etat. Ça me suffit. J'ai accompli ma mission. Je parle maintenant avec les journalistes. Généralement, je ne m'assieds pas sur une chaise qui ne m'est pas réservée. Donc, chers amis, voilà quelques réponses que je pouvais donner aux questions qui m'ont été posées.
Mais, dans ce genre d'exercice, ce sont les journalistes qui mènent le bal. C'est eux qui posent les questions. Donc on essaie de donner des réponses aux questions qu'ils posent. Je crois ne vous avoir pas trop déçu. En tout cas, j'ai fait de mon mieux pour répondre aux questions. Ce que je veux qu'on retienne, c'est que la Côte d'Ivoire est en train de sortir de la crise (). Sachez que la crise qui a secoué la Côte d'Ivoire est plus petite que celle du Libéria, de la Sierra Léone, pour ne citer que ces pays qui sont nos voisins. Je suis venu dire aux Nations Unies que nous sortons de la crise. J'ai dit aux Nations Unies ce dont nous n'avons pas besoin aujourd'hui : les sanctions qui frappent les jeunes gens. Ça ne nous aide pas aujourd'hui. L'embargo sur toutes sortes d'armes y compris les armes de maintien de l'ordre. J'ai dit aux Nations Unies de nous aider à mobiliser les fonds pour la reconstruction du pays. C'est le message que je suis venu porter.


Propos retranscrits par Benjamin Koré et Guy-Rodrigue Opéri (stagiaire)

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