samedi 29 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Une autre triste preuve de l'Etat de faillite avancée de l'Etat. Le c?ur de notre administration financière est parti en fumée, hier, au petit matin. La cause de cet incendie n'est pas encore connue selon le ministre de l'Economie et des finances Charles Diby Koffi. On a ouvert une enquête qui risque de ne jamais se refermer comme c'est souvent le cas chez nous. Mais en attendant, on peut s'interroger. Pourquoi le 11e et le 12e étage des bâtiments B et B1 de la Cité financière ? Car pour ceux qui ne le sauraient pas, le 12e étage abrite l'Agence comptable centrale du Trésor et de la direction de la comptabilité publique. C'est le cerveau, l'organe principal de réglementation de notre administration financière. C'est cette agence qui alimente la paierie générale du Trésor située au 11e étage du bâtiment sinistré, laquelle alimente à son tour toutes les paieries du pays. Ce sont donc les grandes structures de paiement, les grandes caisses de l'Etat qui approvisionnent tout l'Etat de Côte d'Ivoire qui ont été touchées. Par qui ? Pourquoi ? Et comment cet incendie est-il survenu ? Relève-t-il d'une intention délibérée ou d'un accident ? A-t-on voulu effacer quelque chose par ces temps de grosses révélations sur les multiples scandales de la refondation ? Car il ne faut pas oublier que toutes les opérations, transactions financières de notre comptabilité publique sont retracées et conservées par l'ACCT. Ce sont toutes ces données qui constituent la mémoire financière de notre pays qui sont parties en fumée. Même si le ministre de l'Economie et des finances tente de minimiser cette catastrophe en rassurant que des sites de sauvegarde existent au sein de notre administration financière, il n'est pas exagéré de s'inquiéter sur les éventuelles conséquences de cette situation inédite. Des ordinateurs contenant des dossiers importants ont été brûlés, des documents non moins importants qui n'ont pas encore été stockés dans les fichiers informatiques ont brûlé et ne pourront sans doute être reconstitués. Cette situation va, à coup sûr, perturber le fonctionnement normal de nos services financiers, des retards dans l'exécution de certaines procédures de paiement, ou perdre des traces de certains payements partiels. Les risques de dysfonctionnement en un mot sont énormes et incalculables. Déjà que notre administration essuie au quotidien des critiques pour sa grande lenteur. Même si ce qui vient de se passer est un accident, il ne fait pas honneur à notre pays. Mais enfin, posons-nous cette question, pourquoi toutes ces choses nous arrivent-elles ? Nous sommes devenus un pays quelconque mais il y a des chefs qui sont heureux de diriger un tel pays qui fond sous la refondation.
Akwaba Saint clair

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