Le Président ivoirien ne cessera de surprendre ses compatriotes. Hier encore il s'est illustré à son jeu favori : la langue de bois. Du haut de la tribune des Nations Unies en effet, il a supplié presqu'à genou les décideurs du monde d'aider son pays à construire la stabilité à l'intérieur de ses frontières et dans la sous-région . Pour cela trois urgences sautent à ses yeux. Primo, il faudrait que l'indice de sécurité qui est à la phase 3 mettant la Côte d'Ivoire sur le même banc que les pays non fréquentables comme la région de Gaza en Palestine et le Darfour au Soudan, soit revu à la baisse. Parce que depuis la signature de l'accord politique de Ouagadougou le 4 mars dernier entre le pouvoir Fpi et l'ex-rébellion, il y a selon lui, un climat d'apaisement qui règne dans le pays.
Secondo, estimant que depuis cet accord trois jeunes gens qui étaient sous des sanctions Onusiennes se sont engagés sur la voix de la paix, l'Onu devrait selon l'esprit et la lettre de cet accord, entériner par la récente résolution 1765 de l'Onu, lesdites sanctions. Ainsi donc Charles Blé Goudé et Eugène Djué, tous deux proches de lui et Fofié Kouakou ex-chef rebelle devraient être libres. Tertio, la levée de l'embargo. Ce troisième point résume en effet, ce que le régime Fpi prépare dans l'ombre. Pourquoi Laurent Gbagbo s'empresse t-il de réclamer maintenant la levée de l'embargo sur les armes en Côte d'Ivoire ? Les forces nouvelles et les Fanci ont-elles rendu effectif le dépôt de leurs différentes armes ? Laurent Gbagbo croit-il sincèrement que le dépôt volontaire des armes (1027) à Guiglo par ses miliciens et la flamme de la paix de Boauké, suffisent pour parler d'un désarmement effectif des deux forces en présence ? A toutes ces interrogations nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que Laurent Gbagbo Koudou prépare la ??véritable'' guerre de conquête qu'il a annoncée depuis quelques années. Et l'allusion faite au démarrage du service civique, véritable poudrière humaine du régime, n'est pas fortuite. Les pièges sont trop grands. Et Gbagbo est prêt à tout pour son pouvoir. Nous y reviendrons.
Brahima GOLLE