vendredi 28 septembre 2007 par Le Rebond

Après 7 ans de ?'pouvoir'', Laurent Koudou Gbagbo a participé pour la première fois, le mercredi 26 septembre dernier, à une Assemblée générale des Nations Unies. C'était la 62éme session où plusieurs autorités internationales étaient présentes.

Le chef d'Etat Ivoirien sur la plus haute marche de la tribune du conseil de sécurité de l'Onu. C'est le constat que tout le monde a fait le mercredi dernier. Avait-il la trouille pour sa première participation à un tel événement auquel il n'était pas habitué ? Ceux qui l'ont vu en direct ont dû se rendre compte qu'il n'était pas à l'aise. Même si le discours n'a pas duré plus de 5 minutes, Gbagbo semblait avoir dit l'essentiel dans une salle où les assistants pouvaient se compter du bout des doigts.

Du radicalisme à la soumission

Qui pouvait deviner que Gbagbo, qui s'est toujours insurgé contre la communauté internationale, pouvait se muer un jour en un agneau innocent face à cette même communauté internationale ? Que non. Et pourtant, le constat a été fait le mercredi dernier. A titre de rappel, au plus fort de la crise, des slogans hostiles à la communauté internationale ont été lancés. La galaxie patriotique du Fpi a même lancé à chaque Ivoirien son blanc . Des opérateurs économiques occidentaux ont vu leur bien volé, pillé et saccagé. Même le siège de l'Onuci basé à l'hôtel Sébroko, dans la commune d'Attecoubé, n'a pas été épargné lors des événements de novembre 2004. C'était une véritable chasse ouverte contre la communauté internationale et surtout contre la France et les Français en Côte d'Ivoire. Les frontistes ont même exigé le départ des occidentaux (Français, les soldats de l'Onu) en affirmant que la Côte d'Ivoire était en mesure de régler seule ses problèmes. Quand l'embargo sur les armes et des sanctions ont été prises contre les leaders des jeunes patriotes de Gbagbo et certaines autorités du Fpi, ces sanctions ont été banalisées parce que cela n'avait aucun incident sur les personnes concernées. Mais avant-hier, Gbagbo a oublié tous ces propos injurieux contre la communauté internationale. Celui qui banalisait cette même communauté a reconnu enfin que celle-ci était importante pour lui et pour son régime. Parce qu'il a reconnu que si l'accord de Ouaga dont il loue les mérites a été crédible, c'est grâce à l'Onu, qui à travers sa résolution 1765, a entériné officiellement cet accord. Mieux le chef d'Etat révolutionnaire avait perdu sa poigne. Il a plutôt parlé, comme un homme sans défense en sollicitant le soutien économique et l'indulgence de ceux qu'il considérait comme ses bourreaux. Comédie ou stratégie ? Dans tous les cas, le radicaliste a fait place à la soumission, le mercredi dernier. Gbagbo a plaidé presque à genou, pour que ses protégés Blé Goudé et Eugène Djué ne soient plus frappés par les sanctions qu'ils encourent depuis 2005.

Gbagbo demande pardon à ses opposants

Laurent Gbagbo qui, à travers ses déclarations a toujours banalisé l'opposition Ivoirienne en la qualifiant de bombe à retardement, a sollicité le mercredi dernier la contribution de cette dernière à l'application de l'accord de Ouaga. Et plaidé pour sa contribution au processus de paix. Pourquoi Gbagbo reconnaît-il subitement l'importance de l'opposition ? N'est-ce pas Laurent Gbagbo qui a qualifié l'accord de Ouaga comme étant un accord exceptionnel parce que l'opposition a été mise en quarantaine ? En réalité cet appel à l'adresse de l'opposition n'est qu'un argument. Car l'opposition a toujours participé à l'application de l'accord de Ouaga et à l'évolution du processus de paix en Côte d'Ivoire. A preuve les présidents Bédié du Pdci et du Rdr sont membres du Cpc et ont toujours répondu à l'appel du facilitateur Blaise Compaoré.

Ben Amon

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