Envoyée en mission par son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), pour expliquer les audiences foraines aux populations de Oumé et Diégonéfla les 21 et 22 septembre derniers, l'ancienne ministre Odette Sauyet Likikouet a mis à profit sa tournée pour répondre aux cadres du Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI) dont les agissements jugés pernicieux par les populations lui ont été signalés. La secrétaire générale adjointe du FPI a donné la réplique au directeur général du Laboratoire des bâtiments et des travaux publics LBTP, M.Théodore Boti Sori qui, selon les populations, répand dans l'opinion que Odette Sauyet veut le tuer avec des escadrons de la mort. On vient vous raconter que je veux tuer des gens. Laissez ces gens raconter ce qu'ils veulent, seul Dieu nous jugera. Seulement retenez que je suis à côté du président Gbagbo parce que c'est lui qui fera le bonheur du peuple Gban. Ne vous laissez pas impressionner par les sorciers et ne suivez pas ceux qui n'ont plus le pouvoir. Chassez les menteurs qui parcourent vos villages pour vous intoxiquer et vous manipuler?, a lancé le député de Diégonéfla à une foule qui a accueilli ses propos par des vivats. Pour Odette Sauyet il n'y a plus rien au PDCI car, a-t-elle expliqué, ses piliers comme Maurice Séri Gnoléba, Laurent Dona Fologo, Mme Thérese Houphouet-Boigny et bien d'autres ont pris du recul vis-à-vis de Bédié et son parti. Elle a demandé à ses parents de ne plus regarder du côté du PDCI, un parti où il n'y a plus de repère, où tout est, à l'en croire, mélangé. C'est à Affi N'guessan, président du FPI, que le frère aîné de Bédié s'est confié pour atténuer ses souffrances?. A Guépahouo, l'oratrice a prévenu les cadres du PDCI. Personne ne fera votre bonheur dans le mensonge. Dans la guerre, Gbagbo nous a donné une sous-préfecture et une commune à Guépahouo où l'extension de l'électrification a été faite. Guépahouo est mon affaire et nous devons préserver ces acquis comme un ?uf. Jamais, je ne permettrai qu'on vienne détruire ce que nous avons acquis dans la douleur. Ceux qui se dressent contre l'émergence du peuple Gban me trouveront sur leur chemin?. Quand il lui a été présenté M. Jean Boa Emile, secrétaire général du comité de base PDCI et des Baoulé qui ont tous rejoint le FPI, elle a relevé que ces Baoulé, venus du vieux parti, sont des hommes de progrès qui ont compris qu'on leur a menti tout le temps à propos de l'image de Laurent Gbagbo qu'on leur a véhiculée. Elle leur a fait savoir que la vérité se trouve du côté du FPI avant d'annoncer la grande fête qu'elle prépare activement avec le directeur général de l'économie, M. Kouassi Oussou, et à laquelle elle compte inviter l'ancienne ministre Henriette Lagou.
Le pardon
aux militants du FPI
Lors de sa tournée à Tonla, Lahouda, Diégonéfla, Guépahouo, Doukouya et Oumé, Odette Sauyet a fait montre d'humilité, en demandant pardon aux militants de son parti qui estimaient qu'ils ont été oubliés par leurs camarades de lutte qui ont connu une promotion soit par une élection soit par une nomination. Je vous demande d'être indulgents. Je vous demande pardon. Comprenez-nous car la guerre nous a contrariés. Personne ne peut vous oublier, moi qui vous parle j'ai perdu mon poste ministériel. Ensemble prenons notre mal en patience et donnons nos voix à Gbagbo. C'est pour véritablement s'occuper de vous qu'il demande vite des élections. Nous payons tous pour la guerre, mais nous essayons aussi de partager le peu que nous avons. N'oubliez pas que dans le pire des cas, nous aurions pu ne pas exister si la guerre était arrivée ici à Oumé. N'eût été la guerre, vous ne seriez pas là aujourd'hui en train de plaider pour l'entretien de vos routes. Parce que cela devrait se faire chaque année?. Ces paroles empreintes de respect et de sagesse livrées à la population ont été bien accueillies. L'assistance a vite tourné la page des récriminations pour communier avec l'envoyée du FPI dans la convivialité. Faisant un témoignage au nom de la mutuelle de Guépahouo, M. Maxime Koffi a souligné que Odette Sauyet fait beaucoup pour le département. Pour lui, le FPI a plus fait en 6 ans que le PDCI en 40 ans. Il a demandé que les militants du FPI ouvrent leurs bras aux nouveaux adhérents.
Benjamin Koré Envoyé spécial