vendredi 28 septembre 2007 par Fraternité Matin

En mars 2005, Ziao Maifaga Charles, Ivoirien âgé de 47 ans, se faisant passer pour Commandant Koné Brahima, directeur des enquêtes douanières, a soutiré la somme de 3.200.000 F à M. Godefroy Kessié, DG du groupe Reflet's. En septembre 2007, c'est-à-dire, un peu plus de deux ans après, Ziao Maifaga, tout en demeurant douanier dans sa cachette, choisit de baisser de grade pour frapper plus fort. De commandant Koné Brahima il dévient capitaine Bamba Akessé Charles, chef du Service des ventes aux enchères. A ce titre, le faux capitaine des douanes qui s'est confectionné pour la circonstance, une tenue, a grugé d'une somme d'un peu plus de 12 millions de francs, Mme N'Zi N'Da Affoué Eliane, directrice de Société. Tombé dans les filets de la police criminelle à la suite de ce dernier acte, Ziao Maifaga Charles, délinquant notoirement connu pour avoir été déjà condamné à trois reprises pour escroquerie, sera déféré devant le parquet d'Abidjan, lundi, pour répondre de ses actes devant la justice. Mais en fait comment l'escroc opère-t-il ?
Les deux cas, à la base de l'arrestation de Ziao Maifaga Charles, alias commandant Koné Brahima ou capitaine Bamba Akessé Charles, présentent des similitudes quant aux man?uvres d'escroquerie utilisées. En effet, l'homme, ayant porté son dévolu sur des personnes financièrement nanties, propose à ses cibles des véhicules à vendre. Pour les atteindre facilement, il se sert d'intermédiaires proches de ces dernières. C'est ainsi qu'en mars 2005, il a contacté M. Godefroy Kessié à qui il a proposé de vendre pour le compte de la douane, trois véhicules à la modique somme de 7.500.000 F. Une bonne affaire pour laquelle le client a avancé la somme de 3.200.000 F. La carte professionnelle qu'il m'a présentée, la grosse voiture dans laquelle il se déplaçait avec un chauffeur et les reçus avec entête de la douane, sont des éléments qui m'ont déterminé, fait savoir le DG du groupe Reflet's à qui le faux douanier avait même fait visiter un parc de véhicules à vendre à Marcory. Il lui a fait croire que le parc appartenait à la direction des enquêtes douanières qu'il dit diriger. Et c'est après ces mics - macs que M. Godefroy Akessé va se rendre à l'évidence le jour de la remise dudit véhicule. Le parc que le fameux commandant des douanes lui a présenté n'est en réalité que la propriété d'un homme d'affaires libanais. En outre, la douane n'a pas dans ses effectifs un certain commandant Koné Brahima, et encore moins directeur des enquêtes douanières.
C'est à peu près le même scénario utilisé pour gruger Mme N'Zi N'Da Affoué Eliane. C'est en tenue de capitaine et se faisant passer pour Bamba Charles Kessé, chef du service de vente aux enchères de la douane, que le malfrat s'est présenté récemment à cette dernière. Conduit par un chauffeur (un complice en fuite), il a présenté un parc autos situé sur le Boulevard Mitterrand à la femme, comme étant la propriété de la douane. Selon la victime, le gérant de ce parc, un certain Sahobi, aurait eu un comportement tendant à faire croire qu'effectivement le mis en cause est douanier et de surcroît, patron des lieux. Pour 28 millions de francs, le faux capitaine Bamba Charles Kessé a proposé cinq véhicules de différentes marques à la dame, qui séance tenante va lui avancer la somme de dix millions de francs. La femme qui est aussi propriétaire d'un grand atelier de couture va céder au truand trois costumes de 750.000 f l'un. Elle y ajoute la somme de 200.000 F pour, selon l'escroc, des procédures à suivre. L'attestation de vente délivrée à la cliente porte la mention Douanes ivoiriennes. Deux semaines après la remise des fonds, le fameux capitaine des douanes va disparaître dans la nature. A l'hôtel où il disait se reposer tous les week-ends à la Riviera, l'homme a libéré sa chambre en faisant enlever ses affaires par l'artiste Zouglou, Dezzy Champion. Au parc auto, le gérant ne se reconnaît plus être employé du capitaine Bamba Charles Kessé en indiquant même avoir un contentieux à la police avec ce dernier. A côté de l'attitude des uns et des autres dans la commission des faits, la conjointe de l'escroc aurait elle aussi joué un rôle prépondérant. C'est pourquoi, en confrontation avec des témoins victimes, elle a été entendue des heures durant hier soir. Quant à son concubin de délinquant, Ziao Maifaga Charles alias,commandant Koné Brahima ou capitaine Bamba Kessé Charles, détenteur d'une carte d'identité nigérienne, il n'a rien nié des faits mis à sa charge. Il déclare que les dix millions que lui a remis Eliane ont servi à désintéresser une autre femme qu'il avait escroquée et pour laquelle il était activement recherché par les éléments de l'UIR.

Landry Kohon

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