vendredi 28 septembre 2007 par Le Front

Le chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a justifié, hier, sur les antennes de radio BBC-Afrique, les raisons de sa demande sur la levée de l'embargo sur les armes. Par ailleurs, il a indiqué à BBC ? Afrique que l'Accord de Ouagadougou reste la seule voie de sortie de crise.


Pourquoi, vous demandez la levée de l'embargo sur les armes, et la levée des sanctions ?

Non, j'ai seulement demandé la levée partielle de l'embargo. Ce n'est pas pareil parce que l'Accord de Ouagadougou nous demande d'assurer la sécurité des personnes et de biens sur l'ensemble du territoire. Or, les policiers et les gendarmes qui sont chargés de le faire, il faut qu'ils y aient les armes qu'il faut pour maintenir l'ordre. J'ai demandé la levée des sanctions de trois (3) personnes. Il s'agit de Blé Goudé Charles, de Djué Eugène et de Fofié Kouakou parce qu'aujourd'hui, ce sont ces jeunes-là qui font le tour du pays pour parler de paix.

Les audiences foraines sont concrètes dans deux villes symboliques. Comment la liste électorale va-t-elle être constituée ?

Aujourd'hui 75 % de la population ivoirienne a moins de 25 ans. Parmi cette population, ils sont très peu ceux qui n'ont jamais eu de papiers. Les audiences foraines, ça concerne tous ceux qui sont nés en Côte d'Ivoire. Qu'ils soient Ivoiriens ou étrangers. Parce que la Côte d'Ivoire a le devoir de donner à tous ceux qui sont nés sur son sol un acte de naissance. Celui qui n'en a pas eu, qu'il soit Ivoirien ou étranger, s'il apporte la preuve qu'il est né en Côte d'Ivoire et que depuis sa naissance, il n'a jamais eu aucun acte de naissance, alors la justice mobile lui délivre un jugement supplétif d'acte de naissance. Si on n'a pas commencé à faire le tout ensemble, c'est parce que les préfets, les sous-préfets, les magistrats, les médecins qui doivent opérer sur ce sujet, ont quelques frayeurs. Ils se disent, si je vais à Ouangofitini, si je vais à Mbengué, est-ce que la sécurité est totale ? . Mais, nous avons appelé le CCI (Centre de commandement intégré) pour qu'il envoie partout les éléments de sécurisation. La liste électorale n'a rien à voir avec ça. La liste électorale ça se fait à Abidjan. Pour la liste électorale c'est encore plus simple parce que dans l'Accord de Ouagadougou, nous partons des listes de 2000. Comme il y a une liste électorale au-moins, par village, par campement, ou par bloc de maisons en ville, on va sur place, on examine ceux qui sont morts et on prend les nouveaux majeurs.
C'est-à-dire ceux qui ont 18 ans au moment où la liste est dressée. C'est encore moins compliqué que les audiences foraines et nous n'avons aucun problème là-dessus. Mais il faut qu'on mette en place les structures, il faut que les gens qui vont le faire n'aient pas peur d'aller aux confins les plus reculés du pays.

Concernant la réunification du pays et le redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire. Est-ce que vous confirmez aujourd'hui que les impôts et les taxes collectés dans la moitié nord de la Côte d'Ivoire sont aujourd'hui versés au trésor public ?

La réunification c'est le fait que les gens puissent circuler d'Abidjan jusqu'à Tengréla. De Toulepleu jusqu'à la frontière du Ghana. C'est la réunification, ce n'est rien d'autre. Et que le pays vive sous une même administration. Vous avez parlé d'impôts. C'est vrai, depuis cinq ans, nous avons vécu sans les impôts collectés au nord. Même nous pouvons bien continuer à vivre sans les impôts collectés au nord en attendant. Mais nous avons commencé à redéployer l'administration fiscale et d'une façon générale l'administration des finances. Nous avons remis les bureaux du trésor à Bouaké, à Korhogo, partout. Nous avons ouvert les paieries, les banques. Donc nous redéployons l'administration fiscale et les institutions économiques. Ce n'est pas l'impôt qui nous fait courir dans ce cas d'espèce. Ce qui nous fait courir, c'est la réunification du pays.




Propos recueillis sur BBC Afrique par Déless Goué

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