vendredi 28 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Il a réalisé son rêve de parler à la tribune de l'ONU, il est rentré hier au bercail. Mais le bref séjour du Chef de l'Etat ivoirien n'a pas été de tout repos. En outre, tout ne s'est pas déroulé comme il le voulait. Il a formulé des demandes à l'ONU qui n'ont pas eu satisfaction. L'Assemblée Générale l'a renvoyé au Conseil de Sécurité qui seul a compétence de statuer sur les sanctions et les embargos. Par ailleurs, il n'a rencontré que certains Chefs d'Etat africains. Dont notamment, Thabo MBeki, Paul Biya, le Président mauritanien, le Premier ministre guinéen, et Alpha Oumar Konaré, l'ancien président malien. S'il n'a pas eu le privilège d'être reçu par son homologue français, il a quand même parlé à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU. Dans son discours, Gbagbo a demandé plusieurs choses. Entre autres, la levée de l'embargo partiel sur les armes. Cette requête, selon de bonnes sources, a des chances de prospérer. Mais il ne s'agira que des armes légères. Plus exactement, celles qui servent à assurer la sécurité des Ivoiriens. Les armes lourdes ne sont en rien concernées. Le Chef de l'Etat a également demandé que soient levées les sanctions de l'ONU à l'endroit de Blé Goudé, Djué Eugène et Fofié Kouakou. C'est là que Gbagbo s'est trompé lourdement d'interlocuteur et de tribune. Parce que tout simplement, l'Assemblée Générale n'est pas habilitée à se pencher sur ce genre de questions. C'est le Conseil de sécurité. Selon des sources avisées, Gbagbo devrait d'abord saisir le facilitateur du Dialogue Direct. Ensuite, le facilitateur devrait saisir le Conseil de sécurité de l'ONU et poser le problème. L'ONU à son tour saisit son Conseil de Sécurité, et au cours d'une réunion spécifique statue sur la question. Il va donc sans dire que la question de la levée des sanctions ne saurait être étudiée maintenant, seulement parce que Gbagbo l'a demandée. Le Chef de l'Etat a également plaidé pour que la sécurité dans son pays soit ramenée à la phase 3. Sur ce point également, Laurent Gbagbo s'est trompé. Ce n'est pas sur sa requête que la question peut être débattue. Une fois de plus, c'est le Conseil de Sécurité dûment saisi selon les procédés en vigueur, qui décide en la matière. Parce que plus que quiconque, l'ONU est informée de la situation sécuritaire en Côte d'Ivoire. N'oublions pas que l'ONUCI fait parvenir à New York, des rapports sur la sécurité dans le pays. C'est ce rapport qui sert de baromètre à l'ONU. Par ailleurs, sur cette question et sur celle de la levée des sanctions, il y a tout un processus à suivre. Autant, on accuse l'ONU d'être très lente dans ses prises de décisions, autant elle l'est plus quand il s'agit de revenir sur lesdites décisions. En clair, Gbagbo a fait preuve d'une certaine méprise diplomatique dans la formulation de ses requêtes. Si on était en procédure judiciaire, on l'aurait invité à mieux se pourvoir. Car l'Assemblée Générale n'est pas l'instance onusienne qui peut traiter et donner suite à ses préoccupations. Notons par ailleurs qu'à New York, Gbagbo a évité la question des 100 milliards détournés au FRC dans l'achat de l'usine de chocolat.
En ce qui concerne le nom du représentant spécial du SG de l'ONU, il semble que les carottes sont cuites pour Abou Moussa. Il est de plus en plus question de la venue d'une nouvelle personnalité. Plus précisément un Asiatique. Qu'en est il du poste de Haut représentant chargé des Elections ? Le débat est clos. Le poste est supprimé. Sarkozy n'a pas reçu Gbagbo
Même s'il fait croire que cela n'était pas une obsession pour lui, Laurent Gbagbo nourrissait le secret espoir d'être reçu. Ne serait-ce qu'en quelques minutes seulement par le Président français, Nicolas Sarkozy. Malheureusement c'est d'une toute petite poignée de main qu'a bénéficié le numéro un ivoirien. Comme il l'avait fait savoir, Sarkozy a juste serré la main à Gbagbo. Pas plus. Il n'y a eu aucune rencontre, ni un huis clos entre les deux présidents, contrairement à ce que certains journaux bleus ont tenté de faire croire aux Ivoiriens. Selon une source sur place à New York, lorsque Sarkozy a serré la main de Gbagbo, ils ont brièvement échangé sur la situation ivoirienne. Et Sarkozy a demandé à Gbagbo de tout faire pour appliquer l'Accord politique de Ouagadougou pour que les élections aient lieu. Sur ce point, on se rappelle bien que le président français avait clairement fait savoir qu'il ne composerait pas avec un président qui n'était pas élu.
YMA

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