vendredi 28 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le Président GBAGBO se rendra à Gnagbodougnoa, dans le Guébié, du 28 au 30 septembre prochain. Voici une nouvelle qui va plaire au professeur Kakou GUIKAHUE, membre du Secrétariat Général du PDCI-RDA et fils de la Région qui a toujours appelé de tous ses v?ux, cette visite afin que le peuple Guébié fasse un bilan comparatif du régime PDCI et de celui du FPI avec Laurent GBAGBO, au compte de Gagnoa et du peuple Guébié.
Personne n'ignore ce que représente le Guébié dans la propagande politique de Laurent GBAGBO et pour le FPI, depuis les années de clandestinité jusqu'au retour du multipartisme des années 90. Les Ivoiriens ont encore en mémoire cette image de Kragbé GNAGBE capturé qui a servi les ''Unes'' des journaux bleus du FPI de cette époque : Nouvel Horizon, Tribune du Banco, Liberté, L'?il du peuple, la Voie, etc. en mission de dénigrement d'Houphouët Boigny et du PDCI-RDA en brandissant ce qu'ils ont voulu faire admettre comme ''le Génocide du Guébié'' ou ''la Tragédie de 1970''. Autre que les chiffres fantaisistes des comptes des ''Riches malhonnêtes'' du PDCI et des ''riches honnêtes'' comptés parmi les amis du FPI, le parti de Laurent GBAGBO s'est accroché au Guébié comme fonds de commerce politique pour rallier d'abord, le peuple Bété auquel il s'est présenté ou s'est fait présenter comme défenseur ; il se plaisait dans le rôle de successeur de Kragbé GNAGBE pour la cause de ce groupe ethnique ''marginalisé'', ''exproprié'' de ses riches terres au bénéfice des Baoulé, parents d'Houphouët Boigny, lui-même ''complice'' des Français dans l'exploitation de l'économie ivoirienne. Ses discours n'étaient alors pas différents de ''l'appel aux Tribus d'Eburnie'' publié par le leader du Parti Nationaliste (PANA) le 27 novembre 1966. Oui, ils étaient nombreux les Ivoiriens qui ont connu cette époque de balbutiement du FPI ; ils étaient aussi nombreux les fils et parents du Guébié, à être surpris de l'aveu de Laurent GBAGBO devenu Président, qui a déclaré du haut de la tribune du Forum National pour la Réconciliation de 2001 ;
' De là ou je suis, je puis affirmer que Houphouët Boigny n'avait pas fait tirer sur le Guébié''. C'est vrai qu'il venait de comprendre ce que cela signifie pour un chef d'Etat de réquisitionner les Forces de défense et de Sécurité de la République pour rétablir l'ordre là où il est menacé par des mouvements d'insurrection.
Mais, il venait de comprendre surtout que, de l'ordre donné à son exécution abusive ou zélée, il y a une marge incontrôlable. Il répondait ainsi à l'accusation du film du Sociologue belge, Benoît SCHEUER : ''Côte d'Ivoire poudrière identitaire''.
L'histoire ou l'affaire du Guébié, de 1970, venait alors d'être sacrifiée sur l'autel des intérêts nouveaux du pouvoir.
Quand arrivent les évènements du 19 septembre 2002 et ses corollaires, tous les sacrifices étaient permis au nom de la République contre les ennemis de la République. Plus d'une fois, Laurent GBAGBO a tenté de mater la Rébellion sur ses bases avec les Forces ''Loyalistes''. Dans cet élan ''patriotique'' et ''loyaliste'', normal que le chef de l'Etat ait eu ce que le Secrétaire Général du MPCI, Premier Ministre aujourd'hui, appelle ''le complexe de la Rébellion''.
En effet, on ne pouvait pas être dans une logique de condamner toute attaque contre les institutions Républicaines, puis, en même temps, faire un clin d'?il de reconnaissance au Guébié dont ''le drame'' rappelle aussi une agression de l'Etat ivoirien par un mouvement clandestin. Logique, peut-être, mais difficilement admissible par ceux-là qui ont nourri le rêve de leur sang et de leur sueur. GAHI Gouda, l'un des rescapés des évènements de 1970 et Kragbé Martin, chef du village de GABA, croient vivre un cauchemar. Eux qui ont été très sollicités pour des témoignages à publier ou à diffuser afin de justifier la lutte du FPI, vivent encore dans des conditions très précaires, malades et abandonnés.
Le Président Henri KONAN Bédié avait fait mieux en acceptant d'hospitaliser le Père de Kragbé GNAGBE, malade, retranché et abandonné à Sassandra, à la PISAM. Père Kragbé est décédé après qu'on lui eut demandé de refuser l'offre du PDCI qui le soignait. Quoiqu'on ait refusé aussi ses 40 millions offerts à la famille pour les funérailles du défunt, le Président Henri KONAN Bédié a contribué après à la réhabilitation de la tombe sise dans l'enceinte de l'église catholique de GABA en guise de Soutien à la famille. L'hostilité du Guébié face au PDCI était à la dimension de ses espoirs en Laurent GBAGBO et au FPI. Hélas, que de regrets ! le ''pèlerinage'' du Président GBAGBO qui arrive maintenant dans la rallonge de son mandat après ses cinq ans de légitimité constitutionnelle, ressemble à un bluff électoraliste.
Cependant, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Et on doit espérer que, passé ''le complexe de la Rébellion'', le Chef de l'Etat pensera au Guébié. L'un des plus pauvres cantons de Gagnoa.
Gnagbodougnoa qui accueillera le chef de l'Etat, doit son érection en sous préfecture et son électrification à la transition militaire de Robert GUEI, défunt président de l'UDPCI, et depuis, plus rien ne s'y est ajouté. Son sous-préfet est encore domicilié à Gagnoa et son médecin refuse de prendre fonction parce qu'il n'y a pas le minimum d'infrastructures décentes : Pas de logement digne de ses cadres fonctionnaires ; pas d'eau courante, une électricité défaillante et un manque de commodité sanitaire. C'est cela la Vitrine du canton Guébié aujourd'hui, Monsieur le Président.
A bon entendeur

GUY CHARLES WAYORO
Membre du Mouvement
pour le Néo-Houphouétisme
(MNH)
guycharleswayoro@yahoo.fr
05 92 97 12

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