Journée d`hommage de la direction du RDR à ses victimes et martyrs. Hier, la cour de la mairie d`Abobo a accueilli des milliers de militants à l`occasion de la journée d`hommage aux morts, aux disparus et aux blessés du RDR. Venus de tous les quartiers de la commune, les militants et sympathisants du parti de M. Ouattara n`ont pas du tout boudé leur joie de retrouver leur président et la direction au grand complet. La cérémonie d`hier qui marquait, par la même occasion, les 13 ans d`existence du RDR a été également riche en allocutions.
Adama Toungara :
C`est un grand honneur
à notre commune?
Président du Comité d`organisation, secrétaire départemental et maire de la commune qui a abrité la cérémonie, Adama Toungara n`a pas caché sa joie et celle de ses administrés pour le choix de sa commune : "En choisissant de venir à Abobo à l`occasion de votre première sortie depuis votre retour d`exil, vous faites un grand honneur à notre commune, le bastion du RDR" a dit d`entrée de jeu le premier magistrat de la commune d`Abobo. Qui, il faut le rappeler, a réussi son test de mobilisation. Après avoir rappelé les humiliations subies par ses administrés, Toungara a salué à sa juste valeur le réconfort du président du parti aux victimes : "votre présence soulage nos souffrances et nos douleurs nées de nos meurtrissures, de nos plaies et des deuils que nous portons depuis douze ans. Je voudrais vous réaffirmer notre détermination à continuer la lutte à vos côtés, pour votre victoire aux prochaines élections présidentielles au premier tour. C`est pourquoi, les audiences foraines () restent pour nous, une priorité et nous sommes en ordre de bataille pour les réussir" a rassuré le maire de l`une des plus vastes communes du district d`Abidjan. Il n`a pas non plus passé sous silence les efforts du président du RDR à l`endroit des victimes du parti : "En matière d`assistance et de solidarité aux militants, vous êtes une source d`inspiration pour nous dans notre modeste contribution quotidienne au secours de nos frères et s?urs" a-t-il ajouté. S`adressant aux victimes, le maire a eu les mots justes : "Nous exprimons toute notre solidarité et leur renouvelons notre soutien, car, vous êtes désormais la mémoire de notre lutte, de notre combat politique pour une Côte d`Ivoire paisible, juste et prospère" a-t-il noté.
Anne Ouloto:
Souvenons-nous du charnier
de Yopougon?
Secrétaire nationale à la solidarité, par conséquent, cheville ouvrière de la cérémonie d`hommage aux victimes et martyrs, Mme Anne Désirée Ouloto a eu le discours qu`il faut. Bref mais qui rappelle les humiliations, les tortures, les assassinats que le RDR a vécus depuis sa création. Mais qui n`ont eu aucune incidence sur leur détermination. C`est pourquoi, elle a salué les militants en ces termes : " Vous pouvez être fiers de vous, ensemble, nous nous sommes constitués en bouclier humain autour de la résidence d`ADO () Ensemble, nous avons marché et dénoncé l`injustice, l`exclusion, les graves violations des droits de l`homme. Nous avons marché pour réclamer l`égalité, la justice, le respect de nos droits et la liberté. Ensemble, nous avons été gazés, battus, humiliés, pourchassés, injustement emprisonnés. Beaucoup parmi nous sont morts. Oui le RDR a perdu dans le district d`Abidjan, 410 militants recensés dont 265 à Abobo. C`est ensemble que nous avons pleuré et enterré nos morts dans la dignité. N`est-ce pas là, le sens de la solidarité chère à notre Président ?" s`est interrogée Mme Ouloto. Qui a demandé à l`assistance de se souvenir "du charnier de Yopougon, des évènements des 24, 25 et 26 mars 2004". Car c`est "ensemble dans un sursaut d`orgueil que nous avons su, la main dans la main, braver l`adversité". Enfin, la Secrétaire nationale à la Solidarité a rendu un vibrant hommage au premier secrétaire général du RDR, feu Djéni Kobina. Non sans avoir exhorté les militants à poursuivre "le combat de votre légendaire détermination qui fait peur à nos adversaires".
Le porte-parole des victimes :
Le FPI est un régime cruel?
Intervenant au nom du collectif des victimes d`Abobo, M. Djakaridja a fait le bilan suivant : "Nous sommes un total de 1250 victimes de la barbarie et de la folie meurtrière des différents régimes successifs et tout particulièrement celui du FPI qui n`a d`égale dans la méchanceté, la violence et la cruauté. Parmi nous, il y a 60 qui ont perdu des biens, 364 qui portent encore les séquelles () 449 qui souffrent encore de leurs blessures et traumatismes, 04 qui sont violés (ayant accepté de témoigner), 79 qui sont portés disparus jusqu`à ce jour, et enfin 265 tués" a rappelé le porte-parole des victimes. N`empêche. Il a réaffirmé leur " engagement et détermination sans faille pour la dénonciation et l`éradication de la violence, de la barbarie et de l`injustice () qui ne sont pas une fatalité () veulent voir les auteurs ou coupables de toutes ces atrocités payer pour ce qu`ils ont fait, ont décidé, selon leur porte-parole, de " se constituer partie civile pour intenter une action en justice contre le régime sanguinaire et liberticide du FPI "
La porte-parole des enfants des victimes :
Le sacrifice de nos parents ne peut être vain?
Orphelin depuis les évènements d`octobre 2000, la petite Sanou Aïcha a lu, au nom des enfants des victimes, une motion spéciale de soutien au président du RDR. Motion dans laquelle, elle a remercié le numéro un des Républicains et réaffirmé leur attachement aux idéaux du RDR : "Ce sacrifice suprême de nos parents demeure par ailleurs pour nous un symbole, celui de notre attachement à jamais à vos idéaux pour lesquels ils sont tombés () Vous serez président de ce pays car le sacrifice de nos parents, le sacrifice de tous les martyrs de notre grand parti ne peut être vain". Avant de demander au président du RDR de ne pas les oublier.
YMA