jeudi 27 septembre 2007 par Partis Politiques

Abidjan, le 27 septembre 2007

Madame le Secrétaire Général,
Monsieur le Secrétaire Général délégué,
Monsieur le Maire de la commune d'Abobo,
Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux Adjoints,
Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux,
Mesdames et Messieurs les membres de la Direction du parti,
Mesdames et Messieurs les Responsables du RHDP,
Honorables Chefs traditionnels et religieux,
Chères militantes, chers militants,
Mesdames et Messieurs,

Ce qui nous réunit ici aujourd'hui, ce 27 Septembre 2007, c'est la commémoration de la naissance de notre mouvement qui porte les idéaux les plus nobles qui soient : ceux de la justice, de la liberté, de l'égalité des droits et des devoirs pour les citoyens d'une même nation.

Cette célébration, c'est un rendez-vous que nous avons avec notre propre histoire faite de terribles épreuves, mais aussi de joies profondes.

Si pour cette journée du souvenir, nous avons choisi la commune d'Abobo, la plus importante de notre pays, dirigée par un des nôtres, le Maire Adama TOUNGARA, mon Conseiller spécial, que je remercie du fond du c?ur pour cet accueil si chaleureux, si enthousiaste et si fraternel, c'est parce que Abobo est pour nous tous, un lieu chargé d'histoire et de souvenirs douloureux.

Je me félicite que cette manifestation rassemble autant d'hommes et de femmes qui partagent les valeurs qui fondent notre engagement politique, les valeurs de solidarité, de fraternité et de tolérance.

Cette mobilisation exceptionnelle qui souligne la portée de cet évènement, nous la devons à une équipe, dont deux femmes de grande qualité, appréciées de tous pour leur dévouement et leur foi en notre combat. Il s'agit de Kandia CAMARA et de Anne OULOTO. Elles n'ont pas ménagé leurs efforts pour faire de cette commémoration une journée inoubliable.

Je salue, bien entendu, toute l'équipe municipale ainsi que toutes celles et ceux qui ont apporté leur contribution à l'organisation de cette manifestation.

Chères militantes, chers militants, Mesdames et Messieurs,
Si nous avons décidé de nous retrouver à Abobo, c'est aussi parce que Abobo représente à tous égards, le symbole vivant de notre farouche résistance contre un système d'oppression et de négation de la dignité humaine.

Si nous sommes rassemblés en ces lieux c'est pour évoquer la noblesse du combat que Djéni Kobina a mené pour la dignité de l'homme, la dignité des ivoiriens, la dignité de tous les ivoiriens.

C'est également pour manifester notre attachement à l'héritage politique de celui qui a posé l'acte fondateur de notre formation politique.

Djéni Kobina, c'était une idée de la Côte d'Ivoire. C'était aussi une idée de l'homme.

En Djéni Kobina, nous avons perdu un homme de c?ur et de conviction, un homme de contact, un grand serviteur de la cause que nous défendons.

Djéni Kobina restera dans nos mémoires comme un grand Homme politique, désintéressé et guidé par l'intérêt général ; un Homme pour qui l'action politique n'a de sens que si elle est au service du peuple.

Devant vous, je veux, à nouveau, rendre hommage à Djéni Kobina pour son courage et pour son engagement en faveur de la paix.
Je veux également dire à Jacqueline, son épouse et aux enfants Djéni, la peine profonde que nous ressentons depuis la disparition de notre frère Djéni Kobina.

Nous dédions cette journée à Djéni Kobina qui a été victime de l'injustice et de l'arbitraire qu'il a combattus toute sa vie durant et à toutes les victimes des atrocités que notre pays a connues. Cette journée, nous la dédions à nos martyrs.

Chères militantes, chers militants,

Se souvenir de toutes celles et tous ceux qui ont payé de leur vie, en raison de leurs origines ethniques, de la consonance de leur nom, de leur appartenance religieuse ou politique, constitue le plus bel hommage que nous puissions leur rendre. Chers victimes, nous vous demandons pardon. La Côte d'Ivoire vous demande pardon. Les images des actes de barbarie qui ont été commis se bousculent dans nos mémoires.

Des individus mus par le seul instinct de destruction ont lâchement attaqué, assassiné des innocents. Des escadrons de la mort ont enlevé nuitamment, torturé et exécuté sommairement des personnes sans défense.

Ils ont sali la Côte d'Ivoire que nous aimons tant. La Côte d'Ivoire que nous aimons tant n'aurait jamais du subir de telles atrocités.
Il n'est pas de mots assez forts pour décrire l'horreur dont nous avons été témoins.

Se souvenir c'est revivre les moments de grande douleur que nous avons vécus ici même à Abobo comme dans d'autres communes et dans d'autres régions.

Je pense au charnier de Yopougon le 26 octobre 2000, à nos militantes et à nos militants assassinés les 4 et 5 Décembre 2000, à nos militantes et militants froidement abattus les 24, 25 et 26 Mars 2004 pour avoir voulu manifester pacifiquement. Ces actes intolérables ne doivent plus se produire en Côte d'Ivoire.

Je pense à tous les disparus, à toutes celles et à tous ceux qui n'ont pas eu une sépulture digne.

Je pense à toutes celles et à tous ceux qui ont été injustement arrêtés et jetés en prison.

Je pense à toutes celles et à tous ceux qui se sont vus infliger des traitements dégradants, indignes, aux filles et aux femmes qui ont été violés.

Que de destins brisés ! Que de vies volées !

Que d'humiliations subies !

Rien ne peut justifier les actes de barbarie auxquels nous avons assistés. Des crimes encouragés, parfois planifiés et accomplis dans l'impunité totale.

Rien ne légitime ce recours à la violence par des éléments des forces de sécurité.

RIEN. Absolument RIEN !

Chères militantes, chers militants,

Nous ne pouvons pas oublier nos martyrs. Nous ne pouvons pas laisser l'oubli recouvrir la mort et la souffrance.

Le devoir de mémoire est une obligation impérieuse pour chacune et chacun d'entre nous.

Nous avons une dette de reconnaissance à l'endroit de toutes celles et de tous ceux qui sont morts pour notre cause. Ils méritent notre respect.

Unis dans la même émotion, dans le même chagrin, nous voulons à travers cette journée saluer le sacrifice de toutes ces victimes de la haine et de la violence gratuite, leur rendre hommage pour leur courage.

Je m'incline respectueusement devant la douleur des familles ici présentes.

Je comprends votre souffrance et votre désarroi.

Chères militantes et chers militants,

Chacun d'entre nous mesure la dimension tragique des évènements de ces dernières années.

Nous ressentons évidemment un profond sentiment d'indignation.
Evoquer les drames qui ont été infligés à notre peuple, c'est tirer les leçons de ce qui s'est passé. C'est témoigner pour l'histoire et empêcher toute répétition de la barbarie. C'est mettre fin au règne de l'impunité.

Filles et fils de Côte d'Ivoire, chers frères, chers parents, ces évènements nous interpellent.

Nous devons nous élever de toutes nos forces contre les discriminations de toutes sortes, le racisme et la xénophobie qui sont les ferments de la division et de la haine.

Ivoiriennes, Ivoiriens, nous devons nous montrer intransigeants dans le combat contre le refus de l'autre. Nous devons nous accepter les uns les autres. Nous sommes tous des frères et nous devons continuer de vivre ensemble. Car, on peut aimer la Côte d'Ivoire sans haïr les autres.

Ivoiriennes, Ivoiriens, nous avons le devoir de nous battre pour le respect de la vie humaine, pour la promotion des droits de l'homme.

Hier comme aujourd'hui, nous ne devons pas accepter que les droits d'une catégorie de citoyens d'un même pays soient bafoués.
Hier comme aujourd'hui, nous ne devons pas nous rendre complices de l'inacceptable et de l'inexcusable.

Hier comme aujourd'hui, nous devons tout mettre en ?uvre pour rendre notre société juste et humaine.

Chères militantes, chers militants,

Cette commémoration est une invitation pour chacune et chacun de nous à dépasser tout ressentiment, tout désir de vengeance et à résister aux forces de régression. Je vous le demande, je vous en supplie.

Le souvenir des crimes qui ont endeuillé notre nation doit, au contraire, nous amener à ?uvrer résolument pour la paix, la vraie paix, celle qui se construit dans les esprits et dans les coeurs comme aimait à le répéter celui qui demeurera pour nous tous une référence à cause de son obsession pour la paix, le père de la nation, le Président Félix Houphouët- Boigny, l'apôtre de la paix.
Cette commémoration doit être un appel à la vraie réconciliation.
Nous devons être capables, dans la confiance retrouvée, d'écrire une nouvelle page de notre histoire et d'avancer ensemble sur les chemins de l'avenir. Nous devons bannir l'exclusion.

L'avènement de cette nouvelle Côte d'Ivoire passe inéluctablement par l'acceptation de nos différences et de la diversité de la nation ivoirienne.

Il suppose nécessairement la reconnaissance de la pleine et entière citoyenneté de tous les Ivoiriens et le respect des droits de chacun.

Le combat de nos martyrs ne sera pas vain, si vous participez aux audiences foraines qui ont démarré, à l'identification qui suivra et à votre inscription sur les listes électorales. Votre avenir, notre avenir en dépend : Votre document d'identité vous permettra d'exercer l'un de vos droits essentiels de citoyen à savoir : participer au choix des dirigeants parce que vous êtes une partie de la souveraineté nationale. Par voie de conséquence vous pourrez peser sur le destin de notre pays.

Chères militantes, chers militants,

Nous pouvons ensemble relever les défis de la paix. Ensemble, nous pouvons ?uvrer à la renaissance de notre nation car, je n'ai jamais perdu confiance en nos compatriotes ainsi que dans l'avenir de notre pays. Je sais que nous avons l'énergie du renouveau et la force du sursaut.

Je continuerai avec vous mon combat pour le respect de la dignité humaine et l'égalité des droits.

Ce combat est au c?ur de mon engagement politique.

Vive la Côte d'Ivoire, une Côte d'Ivoire en paix, une et indivisible
Vive le RDR
Je vous remercie.

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