jeudi 27 septembre 2007 par Le Patriote

Nouvelle habitude, nouveau comportement. Le mois de Ramadan engendre une nouvelle habitude alimentaire chez les musulmans. Toute chose qui fait l'affaire de petits commerces qui foisonnent de facto aux alentours des mosquées. Jus d'orange, de gingembre, de bissap (obtenu à base d'oseille), bouillie de mil, beignet, soupe de viande de b?uf, la liste n'est pas exhaustive. Ce sont là, autant de commerces qui peuplent ces temps ci les abords des mosquées d'Abidjan. Un type d'activités qui a vu le jour avec l'avènement du carême musulman. Ce mardi 25 septembre 2007, il est 17h 30mn lorsque nous arrivons à la grande mosquée de Koumassi. Comme à leur habitude, de nombreux mendiants ont pris possession des alentours de la mosquée. Mais une fois n'est pas coutume, ces derniers partagent leur ?'territoire'' avec de nouvelles arrivantes. Nassan fait partie de ces nouvelles têtes. Elle est arrivée avec sa bouillie de mil, il y a de cela 13 jours, soit le 1er jour même du mois de ramadan. En fait, Nassan est une ancienne nouvelle arrivante. Chaque année durant le jeûne, je viens vendre devant la mosquée la bouillie de mil. Je le fait à cause de l'affluence qu'il y a ici (à la mosquée) durant tout le mois de ramadan. Beaucoup de personnes fréquentent la mosquée à cette période, surtout à l'heure de la rupture du jeûne , nous raconte t-elle. Non loin de la vendeuse de bouillie se trouve dame Diallo, vendeuse de yaourt, de jus de gingembre, de bissap et de passion. Mme. Diallo est aussi une ancienne nouvelle tête. Cela fait 10 ans que je viens vendre mes jus devant la mosquée de Koumassi, à chaque mois de ramadan. Tout le monde me connaît ici. Il n'y a pas que ceux qui fréquentent la mosquée qui achètent mes jus. Il y a également les passants qui me connaissent bien. Les jus attachés dans les sachets coûtent entre 50F et 100 FCFA. Les bidons entre 500F et 1000FCFA , explique Mme Diallo. Tout en prenant le soin d'insister sur la morosité du marché cette année. A la petite entrée de la mosquée est installée Sally, vendeuse de beignets d'haricot. Elle aussi avoue être venue s'installer devant la mosquée uniquement à cause mois de jeûne. Un commerce que d'ailleurs, ajoute t-elle, qu'elle n'exerce pas en temps ordinaire. Je gagne plus de 2000FCFA ici par jour. Plusieurs personnes pour des questions de goût préfèrent les beignets à base d'haricot que ceux à base de mil , explique t-elle. En face de la mosquée, de l'autre côté de la rue, l'air est embaumé par une très forte odeur de soupe de b?uf. La vendeuse, du nom de Sidibé Bébé est prise d'assaut par les clients. Aussi, essaye t-elle entre deux services de clients, de répondre à nos questions. Chaque mois de ramadan, c'est comme ça. J'exerce ce commerce ici il y a plus de 5 ans. C'est que ma soupe est très appréciée des jeûneurs et même des non jeûneurs. Mais, ce n'est pas toujours que je fais des bénéfices. J'achète deux têtes de b?uf à 30000 FCFA. Mes dépenses me reviennent entre 35000F et 40000FCFA. Le prix du plat commence à 250F. Parfois c'est tout juste ce que tu dépenses que tu rattrapes , raconte t-elle.

La traite des petits commerces.
Compte tenu de leurs activités commerciales, tous les jeûneurs n'ont pas la chances d'être chez eux à la maison à l'heure de la rupture. Ces derniers achètent des jus de gingembre ou de bissap pour rompre leur jeûne , explique Fatou, une vendeuse de ces jus et de dèguè (mélange de semoule de mil et de lait caillé), à la gare d'Adjamé. Elle ajoute qu'elle pratique ce commerce habituellement, mais augmente la quantité de ses jus en période de jeûne. Les gens aiment beaucoup mon dèguè, car je ne mélange pas mon lait. Ils viennent abondamment lors de la rupture. D'autres font des commandes , ajoute-elle. Tout en précisant que les prix varient entre 50 FCFA pour le petit sachet et 1000FCFA pour le grand bidon. Mariam, elle, a préféré se positionner avec ses jus devant la grande mosquée de la commune. Il y' a des personnes qui viennent à la mosquée pour rompre leur jeûne et faire en même temps la prière de 18h. Le plus souvent ils achètent des jus pour la rupture. Je peux gagner entre 2000F et 2500FCFA de bénéfice par jour , justifie t-elle. Ce que ajoute t-elle, elle ne gagne pas en temps normal avec son commerce de lotus. A côté d'elle, se trouve une vendeuse de dattes. Selon cette dernière, ces fruits sont très appréciés des musulmans, surtout en période de jeûne. Ceux qui achètent beaucoup les dattes nous disent qu'il est conseillé de rompre son jeûne avec, avant même de prendre un verre d'eau , commente cette dernière. A Koumassi comme à Adjamé, l'on retrouve sur un même alignement deux à trois, parfois même quatre vendeuses d'un même aliment. Mais toutes affirment gagner quelque chose. DM
Dao Maïmouna

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