jeudi 27 septembre 2007 par Fraternité Matin

Ce qui aurait pu être une simple séance de travail et d'échanges entre l'Union nationale des artistes de Côte d'Ivoire (UNARTCI) et l'administrateur provisoire du Burida, a failli dégénérer mardi dernier, au siège de ladite structure. En effet, pendant plus d'une heure, les membres de l'UNARTCI venus, selon eux, exposer leurs préoccupations à leur ?'frère Obou Armand'', n'ont pas apprécié la présence des journalistes. Qui, ont-ils fait remarquer, dénaturait l'esprit de cette ?'rencontre familiale''. Devant l'intransigeance de l'administrateur provisoire pour qui, cette présence se justifiait par la transparence qui a toujours guidé ses actions, et l'intervention du Doyen Amédée Pierre, les choses ont fini par s'arranger. Ainsi, ont pu être exposés au menu de cette séance, les points portant sur l'état financier du Burida, la collecte et la répartition des droits d'auteur. A ces points s'ajoute la problématique de la création par les artistes eux-mêmes d'une brigade de lutte contre la piraterie face à ce qu'ils considèrent comme un échec de l'Etat.
Au nombre des intervenants, Jack Dély s'est particulièrement plaint de l'idée de faillite émise selon lui, par la plupart des responsables qui se sont succédé à la tête de leur structure. Pourquoi donnez-vous toujours l'impression que le Burida n'engrange pas d'argent alors que les artistes continuent de produire et les droits sont perçus tous les jours? Avec toutes les sources d'entrée dont le Burida dispose, il ne peut pas faire faillite. Nous ne pouvons pas accepter qu'on dise qu'il n'y a pas d'argent. Si c'est le cas, fermez le Burida, a-t-il martelé. Au sujet de la répartition des droits d'auteurs, certains artistes, notamment le Pasteur Adjé, estiment que tous les sociétaires, y compris ceux qui ne produisent plus, ?'ont droit à quelque chose''. Pour sa part, Gadji Céli, président de l'UNARTCI, a plaidé en ces termes: Il ne devrait pas exister de débat portant sur la production ou non des artistes. L'on ne devrait pas ignorer ceux qui ne produisent peut-être plus, mais ont contribué à la construction de cette maison. L'un des points d'achoppement de cette rencontre aura été le plan de lutte contre la piraterie mis au point par les artistes eux-mêmes et qui s'est traduit par la création d'une brigade en marge de la brigade culturelle dirigée par le commissaire Ouattara. Cela, ont-ils indiqué, pour prendre leur responsabilité face à l'échec de l'Etat. Après avoir mis en exergue le rôle de l'Etat dans la lutte contre la piraterie notamment à travers la mise en place d'instruments juridiques et l'existence d'une brigade culturelle, Maître N'Dri Claver, l'Avocat conseil du Burida, a relevé les insuffisances de cette requête à travers cette interrogation: Une association privée a-t-elle le droit de créer sa brigade sans enfreindre à la loi? Avant de proposer la sensibilisation à grande échelle afin de forger une conscience citoyenne avant toute répression.
En réponse aux préoccupations des artistes, l'administrateur provisoire, M. Obou Armand-Gérard a fait remarquer que de l'état de déliquescence dans lequel se trouvait le Burida à son arrivée, il y a trois mois, la situation de cette maison évolue à ce jour de ?'façon encourageante'', eu égard aux actions qu'il a entreprises. Notamment, la recherche de stratégie en vue de l'amélioration des recettes et des prestations à l'endroit des sociétaires qui s'est traduite récemment par la remise des cartes-salaires incorporées d'une police d'assurance accident et décès, et la restructuration de sa structure. La société des droits d'auteur est appelée à devenir riche parce que cette structure est faite pour créer des richesses. Vous ne devez pas être pauvres , a-t-il rassuré.

Mayane Yapo

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