?'Wariko'' ! L'artiste ne croyait pas bien être inspiré en évoquant les poids de l'argent dans les conflits à travers le monde. Alpha Blondy, connu pour être un homme qui ne garde pas sa langue dans la poche lorsqu'il s'agit de dénoncer les tares de nos sociétés, a touché du doigt la plaie que représente l'argent. Il le chante sans faux-fuyant, prévenant tous que l'argent est responsable de tous nos malheurs. Et comment ! Gbagbo lui emboîtait déjà le pas lorsqu'il jetait à la face du monde que ?' si je savais qu'on pouvait acheter les hommes politiques avec de l'argent, je ne me serai pas fatigué à organiser de longs meetings.'' Donnons-lui rapidement raison. Dans le milieu des politiques, on peut tout se permettre quand on a de l'argent à distribuer. Les billets de banque peuvent susciter les reniements les plus spectaculaires. Les exemples foisonnent. Commençons par le cas Fologo, l'ancien secrétaire général du Pdci, qui informe la nation de ce que ?'l'argent de l'Etat rend euphorique'' croyait ainsi porter une estocade au président de son ancien parti. Fologo qui émarge au palais présidentiel où officient ceux qu'il traitait, il y a à peine dix (10) ans, de ?'rêveurs debout'', nous situe sur les ravages de l'argent. Lui qui a voie à la ?'caisse nationale'' prendrait une carte de militant du Fpi, le parti au pouvoir, sans surprendre personne. Il est devenu, sous le prétexte de servir la République, l'un des défenseurs acharnés du régime des refondateurs. Il est même devenu l'un des théoriciens les plus avertis. D'aucuns parlent d'un rempart des plus sûrs de la citadelle Gbagbo. On ne pourrait donc pas être surpris d'apprendre un retour de M. Fologo au Pdci si jamais ce parti revenait au pouvoir. Ce retour se ferait au nom de la République. La fiction voudrait donc faire admettre que le même homme se serait mis au service de la rébellion, si celle-ci avait réussi à renverser en Septembre 2002 le régime des refondateurs. L'argent ne dicte pas sa loi qu'au seul Fologo. Il y a dans nos murs un certain Franck Guei. Avec celui-ci, c'est le monde à l'envers. Son père accusé par le pouvoir d'être le maître d'?uvre de la rébellion a été abattu comme un chien enragé aux premières heures de la crise, avec son épouse et une dizaine de ses proches. Le fils qui ne réclame aucune enquête sur la mort tragique de son père n'a pas trouvé mieux que de se mettre au service des suspects désignés. Mieux, ils mobilisent ses parents du village au profit du bourreau de son géniteur. Incompréhensible quand on ne connaît pas la force de l'argent. L'argent a pourri le monde. Bien plus en Côte d'Ivoire où la putréfaction est à son summum chez certains hommes politiques qui ne vont que là où ils sont certains de ne pas avoir mal au ventre. C'est cela la magie de l'argent.
Traoré Josper