mercredi 26 septembre 2007 par 24 Heures

Issus du Apwê, Miloci, Uplgo et autres groupes, des miliciens tentent de se faire entendre à l'ouest pour réclamer leur filet de sécurité. Hier, plusieurs éléments du groupe Apwê ont essuyé un cinglant revers face aux Forces de Défense et de Sécurité.

Ça se passe mal pour les miliciens de l'ouest.
Leur manifestation, débutée en fin de semaine dernière, pour exiger le paiement à chacun d'eux la somme de 499.
000Fcfa au titre de filet de sécurité, a tourné au vinaigre hier.
Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ont reçu l'ordre de les réprimer.
Bilan: 14 blessés, dont certains par balles, selon les manifestants.
Leur chef, Benaho de l'Apwê, est aux mains de la gendarmerie de Duekoué.
Son quartier général de Duékoué a été déserté après le passage musclé des Forces de l'ordre.
Malgré tout, les miliciens ont déclaré hier être résolus à aller jusqu'au bout de leurs exigences: obtenir la prime de désintéressement en échange du dépôt de leurs armes.
"C'est la chasse à l'homme ici.
Actuellement, nous sommes réfugiés.
Mais nous ne nous arrêterons pas tant que nous n'avons pas nos filets de sécurité", a menacé hier, l'un des leurs, sous le pseudonyme de "radio bambou".
Tout a commencé le jeudi 20 septembre dernier.
Un groupe de miliciens contactent, à Duekoué, le Colonel Attoungbré du Centre de Commandement intégré (CCI).
Ces miliciens mécontents lancent ce qu'ils appellent "un ultimatum" au CCI et au Programme National de Démobilisation, de Réinsertion, de Réintégration des Communautés (Pndrrc), les deux structures chargées de la question de miliciens depuis l'accord de Ouagadougou.
L'intention des milices est à peine inavouée: bloquer les audiences foraines qui démarrent, et dont le lancement a eu lieu hier à Ouragahio et à Ferké, tant qu'ils n'ont pas satisfaction.
Samedi 22 septembre, des éléments Uplgo de Guiglo engagent les hostilités dans la rue.
Le lundi 24 septembre, avant-hier, leurs camarades Apwê de Duekoué entrent dans la danse.
C'est alors que, de source proche des manifestants, dans la journée du lundi à 16 heures, un élément des FDS, le Lieutenant Loba, s'enquiert de la conduite à tenir auprès de sa hiérarchie.
Il reçoit l'ordre du Gouverneur et préfet militaire de l'ouest.
Consigne: mâter la manifestation et la faire disparaître.
Les Forces de l'ordre sont donc passées aux actes, hier.
Le quartier général de Apwê a été pris d'assaut.
Le vieux Benaho, chef de cette milice, s'en est sorti, le visage tuméfié.
Il a été conduit avec quatre de ses proches à la gendarmerie de Duekoué.
Ses éléments, les plus chanceux, se sont dispersés dans la ville.
8 d'entre eux ont été détenus hier par les Forces de l'ordre et 4 autres ont été évacués à l'hôpital.
Du moins, selon les manifestants.
Pour eux, ce n'est que partie remise, "un retrait tactique".
Ils promettent de s'organiser pour donner la réplique au terme d'un regroupement stratégique qu'ils envisagent.
Côté préfecture militaire, l'on semble veiller au grain.
Un couvre-feu devrait être instauré hier à partir de 20 heures.
Ces miliciens, dont certains se recrutent dans divers mouvements d'autodéfense, s'estiment à 3000.
Le Cnprrc a indiqué en semaine qu'ils ne font pas partie de ses cibles.
Le CCI est encore muet sur la question.


Benoît HILI

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023