''Vendre'' son candidat à la présidentielle. Encourager les forces nouvelles à aller au bout du processus de paix. Expliquer l'importance des audiences foraines qui ont démarré hier. Tels sont les grands axes du discours que Koné Katina Justin, directeur départemental de campagne de Gbagbo, a tenu aux populations de Niakaramadougou et Katiola, dimanche et lundi derniers. Première étape du périple, la première localité citée. Et c'est au foyer où ont afflué les populations malgré la forte pluie que le DDC a livré son message. Koné Katina se désole d'entrée des désagréments dus aux intempéries. Puis se satisfait de la présence de militants PDCI dans la salle. Pour lui, cela va de soi, confie-t-il : " c'est la preuve que Laurent Gbagbo a su se poser en rassembleur des Ivoiriens de tout bord. C'est dans cette logique que le secrétaire national FPI chargé de la mondialisation et de l'intégration régionale veut s'inscrire" Je connais quelques-uns dans la salle, qui affichent fièrement leur carte du PDCI et je crois qu'ils méritent notre attention. () Je suis là en tant que directeur de campagne et je rassemble, parce que la personne que je suis chargé de représenter est une personne qui rassemble ", a-t-il justifié son état d'âme. " Je pense qu'ils sont arrivés à la conclusion que Gbagbo est le meilleur cheval, le meilleur élément sur lequel on peut parier ", diagnostique Koné Katina, qui s'étend alors sur les raisons qui militent en faveur du maintien de son candidat à la barre. Le plus important, selon le DDC, étant le combat de Laurent Gbagbo pour la dignité des Ivoiriens. Transition toute trouvée pour expliquer les dessous de la crise armée aux habitants de cette zone occupée par la rébellion. La guerre, instruit-il, ne sert que les intérêts de l'ancien colon. " Montrez que vous êtes assez forts, on peut se tromper une fois, mais pas toujours. Je demande, au nom du Président Gbagbo et du Premier ministre Soro qui en a fait son cheval de bataille, que vous facilitiez le désarmement, pour que nous puissions aller à l'union du pays ", sensibilise le conseiller spécial du président du FPI. Il fait son mea culpa, au passage. De fait, Koné Katina estime que les cadres de Katiola, dont lui-même, n'ont pas joué leur rôle auparavant: " si on avait encadré nos populations, en leur apprenant à être unies, en leur disant que nous devons régler les problèmes qui se posent à nous sinon les blancs nous exploiteront toujours, on n'en serait pas là. " Et le DDC d'étaler la face hideuse des rapports qui lient la Côte d'Ivoire à la France. Et qui fait du premier pays, le vassal du second. Koné Katina, par ailleurs président de la coordination des mouvements des Ivoiriens du nord de la Côte d'Ivoire (COMINCI), se réjouit que Gbagbo soit le seul (parmi les probables candidats) qui ait compris et qui se bat justement pour les Ivoiriens. Il salue en outre Soro qui à l'en croire, " a compris lui aussi que les gens l'ont utilisé, qui s'est dit qu'il est jeune et a saisi la main tendue de son ainé, et promis de travailler pour qu'on aille aux élections. " Ces propos forts, repris le lendemain à Katiola, fait aussi la part belle aux audiences foraines qui ont redémarré. "Quand la guerre est venue, il y a eu beaucoup de problèmes. Il y a des gens parmi nous qui n'ont pas de papiers, il faut donc leur donner des papiers", a estimé Koné Katina qui s'est exprimé à Katiola au centre culturel qui, malgré son millier de places, n'a pu contenir ceux qui sont venus écouter le DDC. Il conseille donc à l'assistance de se rendre à ces tribunaux itinérants, qui vont délivrer des jugements supplétifs à ceux qui n'ont jamais été déclarés à l'état civil. Cependant, " soyez vigilants pendant les audiences foraines ", a vivement enjoint le directeur du cadastre. D'autres contrées vont bientôt recevoir le DDC, qui avait à ses côtés les responsables FPI de la zone et Yao Martin, DLC de Katiola, qui l'a précédé sur le terrain depuis une semaine. Ce sera sans doute après la visite de Affi N'Guessan, qui viendra procéder à l'investiture de Koné Katina.
Guillaume N'Guettia