Nous espérons que cette fois sera la bonne C'est le souhait exprimé par le Garde des Sceaux, hier dans les locaux du ministère au cours du lancement officiel de la reprise des audiences foraines. Selon lui, les audiences foraines se dérouleront sur la base d'un mode opératoire qui a fait le consensus de la part de toutes les parties en présence. Après avoir proclamé, la reprise de ces opérations et remis des kits et deux voitures de fonction aux présidents de tribunaux de Ferké et de Gagnoa, le ministre de la justice a aussitôt pris le chemin de Ouragahio. Bien avant, il a expliqué à la presse la symbolique du choix de la ville natale du chef de l'Etat (Ouragahio) et celle du Premier ministre (Ferkessédougou) pour le lancement des audiences foraines. C'est la manifestation la plus éloquente de l'engagement et l'adhésion de ces deux personnalités de l'Exécutif au processus de paix a-t-il affirmé. A Ouragahio, sous une fine pluie, la cérémonie de démarrage des audiences foraines s'est déroulée au centre culturel de la ville sous l'oeil vigilent des ministres de la justice et de la réconciliation nationale, du procureur général et président du tribunal de Daloa. Devant un public moyen, le président du tribunal a expliqué la procédure d'obtention de jugement supplétif. D'abord les requérants passent devant deux agents qui enregistrent leur requête. Ensuite, le requérant est examiné par un médecin qui lui attribue un âge physiologique. Le requerrant accompagné de deux témoins se présente devant le juge qui, après lui avoir posé des questions, rend son jugement. Enfin, les agents de l'Etat-civil enregistrent l'expédition, c'est-à-dire le jugement supplétif du demandeur. Avant, de démarrer les opérations, le président du tribunal a rappelé les sanctions auxquelles s'expose conformément aux articles 299 et 302 du code pénal toute personne qui fait un faux témoignage en vue de faire obtenir un jugement supplétif à une autre personne. Il a en outre expliqué que les personnes concernées sont celles qui ont au moins treize ans d'âge, qui n'ont jamais été déclarées dans l'Etat-civile et nées sur le territoire de la sous-préfecture de Ouragahio. En somme, au moment où nous quittions la ville, le tribunal a eu à enregistrer une demi-dixaine de requêtes dont quatre ont été acceptées et une refusée parce que le requérant avait moins de treize ans. Notons le président du tribunal était Bléouni Bernar, il était assisté du procureur Séri Rouba et du greffier Soro Nalourgo.
Ibrahima B. Kamagaté (Envoyé spécial à Ouragahio)