Le ministre de la justice et des droits de l'homme, Koné Mamadou, s'est refusé, hier mardi à Abidjan à tout commentaire relatif à la polémique suscitée par le camp présidentiel à propos du nombre de personnes concernées par les audiences foraines.
Je ne veux pas rentrer dans une guerre de chiffres. Ce qui est important, ici, c'est le démarrage du processus. Je pense qu'il faut attendre la fin de l'opération pour voir qui va gagner , a réagi le ministre Koné lors du lancement officiel des audiences foraines. Le Front populaire ivoirien (Fpi) par la voix de son président Pascal Affi N'guessan a déclaré récemment que 300.000 personnes sont concernées par ces audiences foraines sans autre précision. Du côté de l'opposition, on estime à 3 millions, les sans-papiers. Cette polémique avait retardé le démarrage de l'opération des audiences foraines en 2006. Le mode opératoire de 2006 contesté par le Fpi de Laurent Gbagbo avait provoqué de septembre à décembre, de cette même année, de violents affrontements entre militants du Rhdp (opposition) et du Fpi. Hier, Koné Mamadou a, une fois de plus, confirmé que le mode opératoire est consensuel. Il a souhaité que ce ?'départ soit bon'' étant entendu que les opérations ont échoué déjà trois fois notamment en mai, juillet et septembre 2006 puis en janvier ? mars 2007. Nous avons opté pour la prudence, mais il n'y a aucun problème , a-t-il rassuré, indiquant la nécessité d'expliquer le mode opératoire et de sensibiliser les populations avant que ces opérations ne s'étendent progressivement sur l'ensemble du territoire. A noter que les audiences foraines doivent permettre la délivrance des jugements supplétifs aux personnes nées en Côte d'Ivoire et âgées de 13 ans et plus, jamais déclarées à la naissance.
Déless Goué