mercredi 26 septembre 2007 par Le Front

La table-ronde des bailleurs de fonds du processus de sortie de crise, qui s'est tenue le 18 juillet dernier au Sofitel au Plateau, avait donné des espoirs à plus d'un Ivoirien. Et, à juste titre. Les institutions financières internationales, au nombre desquelles la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l'Union européenne, se sont en effet toutes engagées à accompagner la Côte d'Ivoire dans sa difficile quête de la paix.


Ainsi, la Banque mondiale a promis faire un don de 120 millions de dollars US, soit 60 milliards de francs cfa, à la Côte d'Ivoire, sur quatre ans. Cette somme prendrait en compte plusieurs domaines. Notamment, le processus d'identification, la réinsertion économique des ex-combattants et la réhabilitation communautaire. Mais, visiblement, il y a loin entre les promesses et leurs réalisations. En effet, la Banque mondiale avait promis un important prêt dans les mêmes domaines, à l'époque du Premier ministre Banny. Malheureusement, elle n'a pas respecté cet engagement au motif que la Côte d'Ivoire n'a pas épongé ses arriérés vis-à-vis de la Banque mondiale. Ainsi, l'Etat ivoirien n'a bénéficié d'aucun fonds promis. Pourtant, toutes les dépenses et autres contrats ont été effectués et exécutés par la partie ivoirienne selon les conditions et modalités définies par l'institution bancaire. Le paiement des arriérés ne constituait pas, à l'évidence, une condition d'octroi du prêt promis. D'ailleurs, le non-paiement de ces arriérés n'a pas empêché le décaissement, par la Banque, de 750 millions de dollars US (375 milliards de francs cfa), pour le compte de Care International et 250 millions de dollars US (125 milliards de francs CFA) pour Search For Common Ground, toutes deux, des Ong qui ont ?uvré dans le domaine de la réinsertion et de la réhabilitation communautaire. Un détail qui a, tout de même, son importance : ceux qui s'agitent, ici, ont des ramifications au sein de ces Ong bénéficiaires. Un délit d'initiés ? Tout porte à le croire.
Aujourd'hui encore, les promesses de la Banque mondiale risquent d'être vaines. En effet, selon des indiscrétions, certains agents résidents de cette respectable institution se livrent, en ce moment, à des tractations nocturnes qui s'apparentent à une danse de sorcières. Dans leur fourberie voire macabre action, ils ont amené le Premier ministre Soro à renier sa propre signature, en reprenant l'arrêté de création du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire. Pourtant, leurs amendements et observations sur le projet d'arrêté avaient été pris en compte par le Cabinet du Premier ministre. Après avoir fait avaler cette pilule au Premier ministre qui a accepté, au nom de l'intérêt de la Côte d'Ivoire, ces agents doubles reviennent à la charge. Cette fois, pour revendiquer, sans oser le demander ouvertement, la tête des responsables du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRRC), dont toute la Côte d'Ivoire attend beaucoup. Sinon, comment comprendre qu'après le coup de la reprise de l'arrêté du Premier ministre, après la satisfaction de toutes leurs exigences en matière de dons, ils reprochent en sourdine à la Primature d'avoir désigné le coordonnateur de cette structure, sans une procédure d'appel d'offres ? L'arrêté que ces agents aux desseins inavoués ont, nuitamment, soumis aux services de la Primature est pourtant clair sur la question de la désignation du responsable du Programme de réinsertion. Cette désignation relève du choix discrétionnaire du Premier ministre. C'est bien écrit noir sur blanc. Ils le savent. D'où vient-il alors que les responsables de la Banque mondiale brandissent des menaces, à peine voilées, du retrait de leurs 120 millions de dollars US, si le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire n'était pas dirigé par leurs suppôts à l'insu de la maison-mère c'est-à-dire des institutions de Bretton Woods à Washington ? Tous ces hommes de paille guettent fiévreusement les deniers publics pour leurs propres poches !
Mais, nous osons penser que le Premier ministre Guillaume Soro ne laissera pas prendre à cette autre supercherie qui porte, gravement, atteinte à la souveraineté nationale. Car, les femmes et les hommes du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire, dont l'expertise n'est plus à démontrer, sont prêts à rabattre le caquet aux affairistes résidents de la Banque mondiale, à travers des actions concrètes et rapides. Nous reviendrons sur cette affaire qui risque de plomber le processus de sortie de crise. Pour démasquer tous ceux qui, comme des hiboux, travaillent la nuit contre le gouvernement ivoirien engagé dans un processus, pourtant, irréversible.



Honoré Sépé

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