mercredi 26 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Monsieur Laurent Gbagbo, son parti le FPI et leurs alliés nous ont enseigné, après le coup d'Etat du 24 décembre 1999, qu'un coup d'Etat est un moyen légal, légitime et démocratique d'accéder au pouvoir. Nous rappelions, il n'y a pas longtemps, les propos qu'ils ont tenus à l'issue de cet évènement sinistre qui allait défigurer à jamais notre belle Côte-d'Ivoire. Pour ces dames et ces messieurs de l'opposition, aucune action autre qu'un coup d'Etat n'est en mesure de "faire avancer la démocratie." En outre, plutôt que de parler de coup d'Etat, il faut qualifier ce coup de force et dire de lui qu'il est"démocratique" , quand ce n'est pas tout simplement une "révolution des ?illets !'' Ainsi, pour tenir compte des déclarations et du bel enseignement de ces pontes de l'opposition, toute personne qui considère que le régime en place ne répond pas à ses aspirations peut recourir au moyen légal, légitime et démocratique du coup d'Etat. Nouvelle culture politique donc inculquée aux Ivoiriens, eux à qui on a toujours dit qu'un coup d'Etat est détestable et qu'il représente une catastrophe pour le pays dans lequel il survient. Emboîtant le pas à leurs leaders et maîtres à penser, les journaux de cette opposition là et particulièrement les journaux du FPI "pondaient'' des articles dithyrambiques proches du délire, s'ils ne le dépassent pas.
"Notre Voie'' ne titrait-elle pas dans son numéro 490 du lundi 27 décembre 1999 :"Chute du régime BEDIE : Les militaires libèrent la Côte-d'Ivoire ?"
Et d'étaler à sa une les photos des membres d'un certain Comité National de Salut Public, dit CNSP, structure créée par le quarteron d'officiers manipulés par des politicards aigris, envieux, jaloux et haineux, qui ont perpétré le coup d'Etat et balafré la Côte-d'Ivoire.
Ce n° 490, entièrement consacré au coup d'Etat n'hésitait pas à oser les comparaisons les plus surréalistes et les plus débiles :
- les "murs de Jéricho (qui) sont enfin tombés"
- "le général Guéï (qui) sauva la Côte-d'Ivoire
- "la chute d'un régime arrogant
- "enfin la Côte-d'Ivoire (qui) respire''
- " Guéï Robert comme père Noël"
- " en avant pour le nouveau départ''
" la main de Dieu"
Et tutti quanti
Pour notre voie, le régime BEDIE, et partant le PDCI-RDA était le régime le plus abominable dont le ciel a permis l'existence sur la terre. Ce régime était présenté comme dictatorial, liberticide, corrompu, arrogant et cela justifiait, selon ce journal, le coup d'Etat perpétré par le général Guéï, ses complices et les fameux "jeunes gens.'' Les Ivoiriens n'ont-ils pas décidé de créer une nouvelle tradition qui consiste à justifier l'injustifiable et à donner de doux qualificatifs à l'inqualifiable ?
"Notre Voie'', récitant les leçons et refrains de ses maîtres ou plutôt de son maître est passée maître dans l'art d'embellir les choses les plus immondes !
Un autre journal de cette opposition "écrivait quant à lui, dans son numéro 144 du 27 décembre 1999 : "chute du régime BEDIE : La Côte-d'Ivoire renaît.'' On pouvait également lire dans ce journal :
- "Le général Guéï Robert offre au pays le plus beau cadeau de cette fin siècle.''
- "Les militaires accueillis dans la liesse populaire.''
- "La révolution des "sans grades'' : La chute d'un tyran.''
- "Bombet arrêté à son domicile : La capture facile d'un reptile politique.''
- "Mauvais calculs : comment la France voulait entraver le retour à la démocratie.''
- " Le général Guéï sur les traces du général Amadou Toumani Touré.''
- " Il craignait ADO, il a été renversé par les "sans grades" de l'Armée."
- " La fin d'une parodie du pouvoir !"
Bref pour monsieur Gbagbo, le FPI, le Front Républicain et leur presse, une dictature affreuse et exécrable régnait sur la Côte-d'Ivoire qu'elle avait prise en otage et il fallait y mettre fin par tous les moyensdémocratiques ( ?) les plus tordus et les plus suicidaires pour le pays : un coup d'Etat !
Les succès économiques du régime BEDIE notamment notre indépendance énergétique, la croissance à deux chiffres qui nous tendait les bras, la fin imminente du blocage des salaires, le peuple qui mangeait à sa fin, notre totale liberté d'aller et de venir, etc, n'étaient strictement rien aux yeux de ceux qui avaient résolu de rendre le pays ingouvernable parce que selon eux, la denrée première des Ivoiriens sans laquelle le beau tableau ci-dessus n'avait aucun sens faisait défaut : la démocratie (???) que le peuple avec eux, allait pouvoir manger au petit déjeuner, au déjeuner et au dîner !
Et puis, les putschistes allaient vite montrer un visage qui ne s'apparentait ni à Noël, ni à l'Enfant Jésus.
Après la mise en place de structures faites davantage pour terroriser et tuer la population que pour la sécuriser et la défendre (P.C crise, Camora, etc ) on se mit à dénoncer des complots, des tentatives de coups d'Etat !
C'est dans cette ambiance délétère que se déroula l'élection présidentielle la plus antidémocratique de notre histoire puisqu'il a fallu, en l'habillant d'un juridisme creux, écarter les candidats susceptibles de battre les bénéficiaires, pour ne pas dire plus, du coup d'Etat du 24 décembre 1999. Monsieur Gbagbo et le FPI, qui s'étaient montrés plus roublards, accédaient ainsi au pouvoir en violant immédiatement la constitution qu'ils continuent d'ailleurs de violer au quotidien tout en l'invoquant!
C'est pourquoi, nous avons été choqué et déçu par les déclarations de ce juriste éminent de surcroît constitutionnaliste, laissant entendre que l'élection présidentielle d'octobre 2000 a été une élection démocratique, "la plus démocratique que notre pays ait connue." Nous lui laissons la responsabilité de pareilles inepties, lui qui croit qu'il faut supporter toutes les "conneries" de ceux qu'on dit ou qu'on croit de son bord. Toujours est-il que monsieur Gbagbo et le FPI ont à peine franchi le parvis du palais présidentiel qu'ils dénonçaient déjà les complots et les tentatives de coups d'Etat. Il suffisait de tousser trop fort pour être rangé parmi les suspects. Un paisible et honorable citoyen, parce qu'il téléphonait d'une cabine publique, a été jeté en prison puis contraint à l'exil parce que le délateur qui l'a ainsi livré a affirmé que ce citoyen a, au cours de son entretien téléphonique, osé prononcer un mot "qu'en termes décisifs condamnent" monsieur Gbagbo et le FPI : "nous sommes prêts"!
Les dénégations de ce citoyen respectable comptèrent pour rien et parce qu'il était collectionneur d'armes à feu, il a été accusé d'avoir voulu armer des régiments entiers pour renverser le régime et les institutions républicaines qui venaient, semble-t-il, de voir le jour avec monsieur Gbagbo et le FPI !
Que dire des massacres qu'on a volontairement et intentionnellement organisés pour donner à son pouvoir cette couleur de sang et pour faire croire qu'on a vaincu un ennemi (?) et surmonté des obstacles injustement dressés par "les ennemis de la démocratie ?"
Que dire du charnier de Yopougon qui continue de hanter nos nuits parce que jamais élucidé ?
Il ne se passait pas de jour sans que le nouveau pouvoir venu, prétendait-il, pour refonder la Côte-d'Ivoire, n'invente des complots imaginaires et des coups d'Etat farfelus.
Peut-on s'étonner de cette obsession et de cette phobie du pouvoir FPI des complots et coups d'Etat qu'il brandit à temps et à contre temps ?
Assurément pas !
Car souvenons-nous. Un certain ponte de régime FPI se disant spécialiste des problèmes stratégiques, ne déclarait-il pas, passant aux Grandes Rencontres de Fraternité Matin, que seul le Président BEDIE ignorait qu'un coup d'Etat était en préparation.
En ce qui concerne le FPI, ce parti avait pris la précaution d'infiltrer l'Armée pour la pousser à la sédition si bien que nombre de dignitaires de ce parti étaient dans le cortège des mutins.
C'est dire que si ce parti continue de clamer qu'il est étranger au coup d'Etat de 1999, il a eu une attitude qui ressemble fort à une complicité très active. Il est en effet étrange qu'un parti se disant respectueux des institutions garde le silence lorsqu'il apprend qu'un coup d'Etat va avoir lieu et que de surcroît il se retrouve dans les casernes pour être intégré au cortège des soldats rebelles et séditieux. Quand ajouté à cela le fait pour le super brave d'être parti se réfugier en toute bravoure au Gabon comme il l'a fait en 1995 lors de la tentative avortée de coup d'Etat, on peut aisément imaginer, sans être grand clerc, le degré d'innocence ( ?) du FPI et de son président d'alors.
Ayant eu un rôle particulièrement trouble dans tout ce qui nous est arrivé en 1999, monsieur Gbagbo et le FPI, qui redoutent l'effet boomerang de leurs comportements passés, ne peuvent qu'avoir peur de leur propre ombre malgré les rodomontades auxquelles ils nous ont habitués. D'où les cortèges infinis composés à 99% d'agents et d'engins de sécurité.
D'où l'installation de détecteurs de métaux à l'entrée des églises, des temples, des pompes funèbres et même des domiciles, parce que le "prince", apeuré, a décidé d'aller à une veillée ou à un mariage. Et pourtant, le Président HOUPHOUËT-BOIGNY traité de dictateur se rendait tranquillement à la messe à l'église Saint Jean avec uniquement sa garde rapprochée. Et il ne se privait pas de saluer les fidèles à la fin de la messe. A combien de veillées et à combien de mariages le Père de la Nation n'a-t-il pas assistés sans qu'il ait été besoin de sonner le ban et l'arrière ban pour ameuter toutes les Forces de Sécurité de la République.
Le Président BEDIE traité de tyran par le même FPI se rendait aux mêmes cérémonies sans cérémonial et sans faire bloquer les routes une heure avant son passage.
Le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY et le Président BEDIE avaient confiance en leur peuple et ils ne vivaient donc pas avec cette obsession maladive d'un attentat ou d'un coup d'Etat.
Que constatons-nous par contre aujourd'hui ? Monsieur Gbagbo et les dignitaires de son régime ne mettent pas le nez dehors sans avoir consulté les augures constitués par ces légions de prophètesde malheur qui passent leur temps à leur débiter ce qu'ils souhaitent entendre et à leur promettre l'éternité au pouvoir.
Malgré cela, ils tremblent au moindre bruit et la seule expression de sa mauvaise humeur parce qu'on est lassé de son extrême misère équivaut pour eux à une tentative de coup d'Etat :
- Les enseignants se mettent-ils en grève ? C'est parce qu'ils veulent renverser "les institutions républicaines !"
- Les médecins, loqueteux, demandent-ils qu'on leur permette de vivre parce que fatigués de survivre et se mettent-ils en grève ? C'est de façon certaine parce qu'ils sont manipulés et veulent par conséquent renverser le pouvoir divin de monsieur Gbagbo !
- Les soldats déclarent-ils qu'ils sont exténués de supporter la canicule et la froidure pour des clopinettes pendant qu'une infime minorité, dont leur hiérarchie, s'engraisse sans vergogne.
Sans aucun doute, c'est l'opposition qui est derrière cette grogne qui vise à prendre le pouvoir par la forcedes armes ?
Ainsi ceux qui ont applaudi et célébré un coup d'Etat le trouvant démocratique perdent le sommeil dès que se manifeste le moindre mouvement d'humeur.
Ils ont pourtant tout mis en ?uvre pour rendre le pays ingouvernable lorsque le PDCI était au pouvoir :
- manifestations de rue et paralysie des principales artères d'Abidjan
- prise en otage et sabotage de l'école
- incitation des policiers, des gendarmes et des soldats à la sédition.
- infiltration des Forces de Sécurité et des casernes pour pousser au renversement du pouvoir et des institutions républicaines.
Ils ont fait tout cela sans état d'âme avec cette puérile et grotesque définition de la politique qui consisterait selon eux à donner des coups et non à développer le pays et à faire le bonheur de ses habitants.
Monsieur Gbagbo et le FPI se surprennent soudain à condamner les coups d'Etat et toute manifestation qui pourrait déboucher sur un coup d'Etat.
Nous vient alors à l'esprit cet adage bien de chez nous et si plein de bon sens : le sorcier mangeur d'âmes, qui décime tous ses proches ne supporte pas qu'on mange son enfant.
Et lorsque ce malheur ( ?) lui arrive, sa désolation est totale et il appelle les foudres du ciel sur ses congénères qui ont osé lui faire cet affront. Aujourd'hui, monsieur Gbagbo et le FPI qui ont étalé leur incompétence et leur incurie et ont affiché de façon ostensible leurs limites crient partout au complot et voient en tous lieux des coups de force et des coups d'Etat. Parce qu'ils ont poussé au coup d'Etat et en ont vu les conséquences, ils n'osent pas imaginer que cela leur arrive. L'idée même qu'ils puissent être victimes d'un coup d'Etat leur est intolérable. Nous souhaiterions tous que les 8 ans de malheur et de souffrance que la junte militaire puis monsieur Gbagbo et le FPI nous ont infligés prennent définitivement fin et ne reviennent plus jamais. Monsieur Gbagbo et le FPI ne peuvent cependant pas oublier que lorsqu'on crache en l'air on prend le risque de recevoir son crachat dans la figure !
DOUBE BINTY

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