mercredi 26 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

L'homme est très amer contre certains proches du chef de l'Etat. Il juge sa situation sociale actuelle très déshumanisante, cela pour avoir choisi de soutenir Laurent Gbagbo. Elie Hallassou a décidé d'écrire une lettre ouverte au chef de l'Etat pour lui faire part de ses déboires. Nous l'avons joint au téléphone hier en fin de journée pour savoir les motivations de son intention. Il répond.
Elie Hallassou, nous avons reçu copie d'une lettre ouverte que vous adressez au chef de l'Etat. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette lettre ?
Effectivement, je me reconnais dans ce courrier. C'est moi qui ai écrit cette lettre ouverte au chef de l'Etat. Doit-on comprendre alors que vous avez des regrets pour avoir soutenu le chef de l'Etat ?
Je ne regrette rien du tout. Mon combat de soutenir Laurent Gbagbo, de défendre la République reste. Mais je dis, qu'on ne cherche pas à nuire à mon combat. C'est une injustice que je subis depuis quelques années. Le problème que je pose n'est pas d'ordre pécuniaire. C'est une question de dignité et d'honneur. J'ai perdu ma dignité et mon honneur. Je suis sans moyens. Depuis que j'ai été licencié, je me suis battu seul. Aujourd'hui, je suis essoufflé financièrement. C'est régulièrement que je subis des humiliations parce qu'on suspend l'électricité et l'eau chez moi. Pendant ce temps, des gens roulent carrosse. Pourquoi pour les autres, quelque chose se fait et non pas pour moi ? Je vis une véritable injustice. Le chef de l'Etat donne des instructions pour que quelque chose soit fait pour moi. Mais curieusement, rien n'est fait. On pourrait vous rétorquer que le patriotisme ne se vend pas.
Je ne mène pas le combat patriotique pour m'enrichir, pour me faire de l'argent. Dans la galaxie patriotique, on sait qui se bat pour de l'argent. On sait qui sont ceux qui se sont enrichis dans la guerre. Moi, je ne suis pas un étudiant raté. J'ai des diplômes. J'ai un BAC+5. Le combat patriotique a enrichi certains et moi ça m'a appauvri. Qu'on ne cherche pas à nuire à mon combat. J'étais directeur commercial dans une société de la place. J'avais quatre (4) millions chaque mois quand je commençais le combat. Je n'ai pas mené le combat pour m'enrichir. Je n'étais pas un chômeur avant de commencer le combat de soutien à Laurent Gbagbo. Je ne suis pas un étudiant raté. J'avais douze années d'activités avant de m'engager dans la lutte patriotique. La culture patriotique ne me sert pas d'ascenseur social. La politique n'est pas pour moi un moyen de m'enrichir. Ainsi donc, vous soutenez que vous avez des difficultés financières ?
Cela fait plusieurs semaines maintenant que je roule en taxi à Abidjan, là où les autres ont plusieurs véhicules 4X4. J'avais une BMW série 7 que j'ai eue grâce au fruit de mon travail, qui est au garage depuis lors. Quand un leader patriotique roule en taxi, c'est vraiment l'humiliation. Vous comprenez bien tous les risques que je cours chaque jour en me déplaçant en taxi. Que feriez-vous si votre lettre ouverte reste sans suite ?
Il y a d'autres moyens pacifiques de protestation. Il y a par exemple la grève de la faim.
Seriez-vous prêt à aller jusque-là?
Quand on est dépassé par le désespoir, on est capable de tout. Si c'est malheureusement la voie que je dois emprunter pour me faire entendre, je l'emprunterai. Je suis prêt à faire une grève de la faim.

Entretien réalisé au téléphone par
Paul Koffi

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