mercredi 26 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Les maires ne sont pas contents. Surtout ceux des zones ex-assiégées. Hier au Plateau, le président de l'Union des villes et communes de Côte d'Ivoire (UVICOCI), le ministre Amichia François, a dénoncé le mépris du gouvernement à leur endroit. Il a même brandi des menaces sur les audiences foraines qui se déroulent en ce moment alors que les maires des zones assiégées sont à Abidjan pour faute de moyens. Le maire Amichia François non content de cette attitude de Gbagbo et de Soro a donc prévenu : "L'opération risque d'être une symphonie inachevée car au dernier moment, pour signer les actes administratifs, on se rendra compte qu'un des éléments n'est pas présent. C'est le lieu d'attirer vivement l'attention du gouvernement et de la communauté nationale sur le danger que constitue la marginalisation des maires dont un des rôles essentiels est celui d'officier d'état civil, ce qui rend incontournable leur participation aux audiences foraines". Ce que veulent en réalité les maires des zones centre, nord et ouest (CNO), c'est le respect des engagements pris par l'Etat de leur donner des moyens pour retourner dans leurs localités. Il s'agit en fait, selon Amichia François, de kits et budgets dit initiaux, simplifiés ou normalisés. Mais, malgré les promesses parfois fermes, c'est toujours le statu quo. Et au maire Amichia François de dénoncer donc : " Aucune mesure concrète n'est prise à ce jour par les gouvernements successifs pour permettre l'installation effective des maires dont les outils de travail ont été complètement détruits et dont les collaborateurs, c'est-à-dire les agents municipaux, se trouvent dans une situation de catastrophe humanitaire". Le président de l'UVICOCI, pour être plus précis, a parlé de cinq (05) milliards (subvention de trois ans) que le gouvernement leur a promis. Cette somme que les maires selon le conférencier, ont malgré tout acceptée est en deçà de leurs besoins. Car a-t-il rappelé : "A Bouaké, c'est près de 8 milliards qu'il faut pour régler les arriérés. Nous avons fait nos évaluations et c'est 13 milliards qu'il faut au lieu de 5 milliards". En dehors de la question du retour des maires et de leurs prises de fonction dans les zones ex-assiégées, l'UVICOCI a dénoncé également une autre trahison. "Il est triste de constater que les lois et les décrets de 2003 et 2005 en la matière, sont restés lettre morte. Les ministères de tutelle sont demeurés intransigeants sur leurs anciennes prérogatives", a regretté le conférencier. Pour lui, les lettres d'attribution ne relèvent plus du ressort du ministère de la Construction à Abidjan et les projets à l'intérieur du pays. Pour tous ces manquements donc, les maires ont décidé de saisir à nouveau le Président Gbagbo et le Premier ministre Soro. "Si rien n'est fait, nous aviserons", a promis le maire Amichia François. Mais en attendant, le calvaire des maires et de leurs administrés se poursuit.
Djè KM

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