mardi 25 septembre 2007 par Le Rebond

Le président, notre président, est à New York depuis le Week-end où il participe à l'Assemblée Générale de l'organisation des Nations Unies. Qu'il reçoive mon bonjour. Il est tout à espérer qu'il apprenne beaucoup de ce séjour au pays de la liberté par excellence. Souhaitons lui de jeter quelque regard sur la statue de la liberté qui surplombe la mégapole Américaine et que son attention ne soit pas seulement retenue par les gratte-ciels et autres infrastructures bâties à coup de milliards. Notre président aura certainement l'occasion de voir des manifestants exprimer librement leur opinion sans qu'ils ne soient gazés ou battus par les forces de l'ordre au prétexte fallacieux du maintien de l'ordre. Il y a aussi que ce mardi matin, notre président aura l'honneur de prendre la parole à la tribune des Nations Unies. Nul doute qu'il fera l'état des lieux dans son pays. Le président qui, longtemps, a contesté des résolutions du conseil de sécurité accusant certaines puissances étrangères, la France en bonne place, de vouloir le renverser, a l'occasion de vider son sac. Nous, qui sommes ses compatriotes, l'écouterons religieusement. L'heure est venue de crever l'abcès. Le monde entier sera à l'écoute. La vérité sur la situation en Côte d'Ivoire, tous veulent la connaître. Il ne serait pas honnête de taire certaines récriminations et venir par la suite à Abidjan manipuler des désoeuvrés dits patriotes afin qu'ils déblatèrent dans les parlements et Agoras. Ce mardi est donc un grand jour. Et pour la Côte d'Ivoire, et pour son Président.
Sans être dans le secret de la tenue de l'intervention de notre Président, on peut avancer sans risque de se tromper, qu'il voudra confirmer que la guerre est finie et que les élections générales sont pour bientôt. L'occasion sera tout aussi belle pour lui de réclamer le départ de la licorne et les forces de l'Onuci. Il est à parier que le président, en passant, réglera de nombreux comptes. Mais il reste que la tâche sera difficile. Pourra-t-il parler sans faire la genèse de la crise ? Dans cet exercice, quels mots pour indexer les chefs de la rébellion dont le grand patron est son premier ministre ? Et le président burkinabé dans tout ça ? Hier, indexé comme le parrain de la rébellion, aujourd'hui facilitateur dans la résolution de la crise, recevra-t-il des félicitations du président ivoirien ? L'intervention du premier ivoirien nous situera.
Déjà, il a annoncé les couleurs dès son arrivée à New York au cours d'une rencontre avec les ivoiriens résidents. Le dossier des audiences foraines est une fois encore revenu au centre des échanges. Ces audiences qui reprennent aujourd'hui ont retenu l'attention. La surprise est venue du président. On a entendu expliquer les conditions dans lesquelles elles doivent se tenir. Il était très à l'aise pour donner les détails du mécanisme. Des ivoiriens au pays ont, depuis ce jour, compris ce qu'étaient ces audiences foraines dont on parle tant. Comprenez qu'il a fallu que notre président aille expliquer à New York à une diaspora non concernée pour que de ses concitoyens avec qui il vit tous les jours aient une nette idée d'un dossier qui crée tant de passions. Ne disons pas incroyable ! Les refondateurs nous ont habitué à ce genre de situation. Perdre inutilement le temps. Telle semble être leur seconde nature. C'est un secret de polichinelle. Tous savent comment le président et son clan ont combattu ces audiences foraines. Une campagne médiatique a même été organisée pour les diaboliser. Des affrontements ont eu lieu, des blessés graves ont même été enregistrés. Jamais, le président n'a pensé qu'il était de son devoir de sensibiliser sur la réalité des audiences foraines. Il a plutôt travaillé à leur sabotage. C'est de son cabinet qu'a été distillée l'information selon laquelle il s'agissait de délivrer des certificats de nationalité ivoirienne aux étrangers afin que le moment venu, ils prennent part au vote. Ce qui devait arriver arriva. Les audiences foraines traînent. Ont-elles d'ailleurs commencé ? Peut être à New York. Pauvre Côte d'Ivoire.

Bouah de Maniasso

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