mardi 25 septembre 2007 par Le Rebond

Mme Henriette Konan Bédié
Monsieur le Président ;

Je sais que vous n'avez pas peur de cette pluie purificatrice. Elle devait tout simplement vous accompagner en bémol. Ce n'était pas ??N'Zué Kpri'' mais bien ??N'Zuéba''.
Pendant votre exil, depuis la France, vous vous étiez adressé à la population de Dabou, à travers le téléphone portable de notre fils et jeune frère le dynamique ministre Adjoumani, parrain ce jour là d'une grande manifestation. Vous aviez annoncé qu'à votre retour vous commenceriez vos tournées politiques à travers le pays par la ville de Dabou. Nous voudrions sincèrement vous remercier pour le choix de la ville de Dabou, et pour la parole tenue. Au nom des chefs du Léboutou ou encore de l'Odjoukrou ici présents, nous vous disons Akpa, Akpa, Akparo ! Bienvenu chez vous à Dabou, ville souvenir de votre tendre jeunesse où là-haut sur la colline verte, à l'école Normale vous vous êtes ouvert au savoir et au savoir vivre, initiation fondamentale et incontournable qui a servi de tremplin à votre si brillante carrière. Dans le savoir c'est ici à Dabou qu'il vous a été transmis le secret du pouvoir. D'ailleurs n'existe-t-il pas un deal originel entre vous et le peuple du Léboutou ? Votre nom est prémonitoire. Bédié n'est-il pas superposable à M'Bédié, la classe d'âge à laquelle ici vous apparteniez ? En second lieu, les chefs adioukrou vous expriment leur compassion pour tous les évènements malheureux que vous avez connu et subi, de façon stoïque et sereine d'ailleurs (coup d'Etat, exil, pillage de biens et autres frustrations). Revenu au pays par la grâce de Dieu, vous n'avez pas cherché à vous venger. Bien au contraire vous avez apporté une contribution efficace à la recherche de la paix, doctrine de votre grand gourou et maître, le Président Félix Houphouët Boigny, père bâtisseur de la Côte d'Ivoire. Nous voudrions vous féliciter pour cette grande élévation d'esprit qui vous a inspiré le pardon et même la rémission. Monsieur le Président nous ne sommes pas venus vous faire un discours et vous égrener dit dithyrambes et flagorneries. Nous sommes venus tout simplement vous apporter nos prières, nos bénédictions. Puisse Dieu les exhausser par l'intercession des mannes pour que vous retrouviez tout ce que vous avez perdu. Mandela qui a connu plus de 25 ans de geôle n'a-t-il pas achevé d'écrire son histoire et l'histoire de son pays en si peu d'années. Que votre séjour parmi les adioukrou dont l'organisation sociale et politique est un exemple de démocratie incontestable soit le levain puis le levier de votre nouveau crescendo qui ne pourra qu'atteindre son fortissimo. Que Dieu vous serve de refuge et de guide et que toutes vos actions contribuent à ramener la paix dans notre si beau pays, hélas un tant soit peu malade.

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