mardi 25 septembre 2007 par 24 Heures

Les Ivoiriens ne rêvent pas. C'est bien une renaissance de la Côte d'Ivoire qu' promise, samedi à Dabou, l'ancien président Henri Konan Bédié, renversé par les militaires le 24 décembre 1999.

Cette junte militaire du Général Guéi, les Ivoiriens en feront longtemps encore le procès.
L'histoire retiendra pourtant qu'elle a permis d'éviter à l'opposition d'alors (Rdr et Fpi), le châtiment dernier que se promettait de déchaîner Bédié, du haut de son règne d'après-Houphouët.
De quoi celui qui a repris en main les rênes du Pdci va-t-il faire renaître le pays ? Qu'on ne s'y méprenne pas : la Côte d'Ivoire ne renaîtra pas des péchés accumulés par les quatre années de pouvoir controversé de Bédié qui avaient suivi les élections de 1995 boycottées par l'opposition faute de transparence.
Henri Konan, qui n'a pas l'âme à se confesser, veut plutôt faire renaître la Côte d'Ivoire de la dictature du Fpi au pouvoir depuis octobre 2000.
Il promet de faire repaître les Ivoiriens dans le jardin du progrès pour tous et du bonheur pour chacun .
Samedi à Dabou, il aura tout dit du régime de Laurent Gbagbo qui pille , viole , tue , spolie les planteurs , incendie les rédactions Mais pas le moindre mea culpa de sa gestion qui a conduit au coup d'Etat de noël 1999, à la veille duquel tout le bureau politique du Rdr croupissait à la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (Maca).
Ce n'est pas d'actualité dirait-on.
Surtout que les deux partis, aujourd'hui opposés au Fpi de Laurent Gbagbo, le Rdr et le Pdci, ont fait du chemin dans leur volonté d'éteindre les rancoeurs passées.
La plate-forme du Rassemblement des Républicains esquisse à grands traits les axes d'une éventuelle cohabitation des houphouëtistes en cas de victoire des Pdcistes aux élections prochaines.
Mais pour s'arracher les suffrages du simple citoyen, il faudra que l'ancien président Bédié arrive à gommer dans les esprits ces années ivoiritaires qui ont été assimilées à une politique de ségrégation entre Ivoiriens de première et de seconde zone.
Car autant les mémoires retiendront qu'une rébellion a éclaté en 2002 sous le règne de Laurent Gbagbo, autant elles retiennent que le régime Bédié a engendré en 1999 le premier coup d'Etat.
Et s'il peut se targuer d'une majorité sociologique, voire politique, en raison de la victoire du Pdci aux législatives de 2000 (98 députés contre 93 du Fpi), Nzuéba, comme l'appellent ses partisans, pourrait avoir, dans le cas d'un second tour présidentiel, à affronter son propre rival : le Rdr, qui a raflé les municipales et que Laurent Dona Fologo, ex n°2 du Pdci qualifiait de phénomène urbain .
Mais ce n'est que de la science fiction.
Encore faut-il en effet, que le chef de l'Etat Laurent Gbagbo ouvre le jeu démocratique comme il l'assure, que l'identification, qui débute aujourd'hui avec les audiences foraines, se déroule intégralement et aboutisse à une révision effective du ficher électoral de 2000, sur lequel jure le camp présidentiel.
Difficile de dire si même le Pdci y parierait.
En tout cas, il y a encore loin de l'ambition légitime d'Henri Konan Bédié à retourner aux affaires jusqu'à la concrétisation de sa revanche politique.


Benoît HILI

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