mardi 25 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

La paix est-elle réellement pour demain en Côte d`Ivoire ? En tout cas, les préfets et sous-préfets redéployés après un grand battage médiatique sont de retour à Abidjan. Où ils rongent leurs freins parce que les Forces nouvelles placées sous le commandement du colonel Soumaïla Bakayoko ne seraient pas encore en phase avec l`actualité, la signature de l`Accord de paix de Ouaga, qui a vu la nomination de M. Soro Guillaume à la Primature et l`organisation de la ``flamme de la paix`` à Bouaké le 30 juillet 2007. Ce qui se passe dans les zones encore sous contrôle des forces armées fidèles au Premier ministre, inquiètent plus d`un. De quoi est-il question exactement ? Si on en croit des sources généralement bien introduites, les soldats FAFN ne sont pas prêts à lâcher du lest dans le transfert de l`autorité aux administrateurs civils redéployés. Tout se passerait aujourd`hui comme si la Côte d`Ivoire est toujours divisée en deux. Le président du FPI, Pascal Affi N`Guessan l`a récemment appris à ses dépens lors de sa tournée à M`Bahiakro. Il avait été bloqué à l`entrée de cette ville par les hommes de Soro et Soumaïla Bakayoko avant que la hiérarchie ne se reprenne pour donner des consignes de dernière minute aux combattants. Alphonse Djédjé Mady, le secrétaire général du Pdci-Rda est aussi une victime récente des éléments des FAFN. Tous ceux qui effectuent ces jours-ci des tournées dans les ``18 montagnes`` se voient ériger un laissez-passer de la hiérarchie militaire de la rébellion avant de pénétrer cette région. Faute de quoi, ils sont refoulés sans autre forme de procès. Alors question, s`interrogent les préfets, sous-préfets et les populations restées en zones CNO. y a-t-il sincérité des Forces nouvelles quand elles affirment tout de go qu`elles sont inexorablement engagées sur le chemin de la paix, tracé par l`Accord de Ouaga ? Pourquoi les préfets et Sous-préfets redéployés dans les zones des forces nouvelles sont-ils retournés à Abidjan juste après le cérémonial devant les caméras de la télévision ? Représentent-ils vraiment l`Etat de Côte d`Ivoire dans ces zones ? Les FAFN les laissent-ils aujourd`hui restaurer l`autorité de l`Etat ? Ce sont autant de questions auxquelles devra répondre aujourd`hui le Premier ministre dont les soldats continuent de se comporter comme s`ils étaient en septembre 2002. Le ministre de l`Intérieur, Désiré Tagro, sait-il que tous ceux qu`il a redéployés sont de nouveau à Abidjan parce que les Forces nouvelles continuent d`occuper leurs maisons de fonction et de clamer qu`ils ne sont pas du tout concernés par les arrangements de Ouaga ? Selon ces administrateurs civils revenus sur la pointe des pieds à Abidjan, le pouvoir FPI doit rester vigilant comme le conseillait fort justement, samedi dernier, Laurent Dona-Fologo à Yopougon.

Maxime Wangué

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