mardi 25 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le sit-in organisé par les handicapés devant le ministère dirigé par Mme Jeanne Peuhmond a tourné court pour ces derniers. Les manifestations ont été sauvagement dispersées par la police.

Il était 12h22mn quand éclatèrent les premiers tirs de bombes lacrymogènes lancés par une meute de policiers postés à l'entrée de la Tour E qui abrite les bureaux du ministre de la Femme, de la Famille et des Affaires sociales. La police dispersait ainsi les handicapés réunis au sein de la Fédération pour la promotion sociale des handicapés de Côte d'Ivoire (FAHCI). "Nous ne voulons plus mendier. Nous voulons travailler comme tout autre Ivoirien et nous assumer nous-mêmes. Pour cela, nous demandons à Mme le ministre de mettre en application les résolutions prises à notre égard par le président de la République et qui sont appliquées depuis 2005 avant que Mme Peuhmond ne vienne aux affaires ", a indiqué Raphaël Dogo, président de la FAHCI. Selon lui, le ministre des Affaires sociales pratique la politique de l'autruche quand il s'agit du dossier des handicapés. Approchée pour en discuter, elle a, dit-il usé de méthodes dilatoires pour se dérober. Pire, elle a tenté de diviser pour mieux régner. Et il s'en explique : "Nous sommes environ 2 millions de handicapés en Côte d'Ivoire et la Constitution de notre pays nous protège, notamment en son Article 6. Au regard de cette loi, le président de la République nous avait accordé 201 places lors du recrutement à la fonction publique. Ce qui a toujours été fait. Quand Mme Peuhmond a accédé aux affaires, nous n'avons pas manifesté. Question pour nous de lui laisser le temps de s'imprégner des dossiers de son ministère. Mais en 2006, il n'y a pas eu de recrutement. En 2007 non plus, et lorsque nous l'avons approchée, elle a laissé entendre que cette loi était inexistante alors que nos investigations au ministère de la Fonction publique révèlent le contraire. Voilà qui justifie qu'elle ne veut pas nous rencontrer pour discuter ". Raphael Dogo et ses camarades demandent également 500 millions de francs de subvention à l'Etat au lieu des 10 jusque-là accordés par l'Etat. Ils estiment que cette somme est insuffisante au regard des besoins. A l'en croire, la mairie de Yopougon leur accorde 14 millions de francs. " Mais pourquoi l'Etat en donne 10 ? ", s'est-il interrogé. Ils ne comprennent pas par ailleurs que la Côte d'Ivoire se contente d'une seule école pour sourds qui n'admet qu'une quinzaine d'élèves par an alors que ce sont plusieurs centaines d'enfants qui sont concernés par cette situation. Mais toutes ces préoccupations qu'ils souhaitent soumettre à leur ministre de tutelle ne peuvent l'être à cause de la sourde oreille que ferait cette dernière. D'où cet énième rassemblement devant ses offices et qui a été dispersé de la façon la plus brutale. Notons que s'il n'y a pas eu mort d'homme, plusieurs cas de blessés sont à déplorer dont un cas grave : celui d'Atoh Laure José évacuée d'urgence au CHU de Cocody. Une dizaine de véhicules de particuliers ont également subi la furia des manifestants et des policiers. La FAHCI entend manifester jusqu'à ce que justice soit faite.

Bonfils N'Dri
(Stagiaire)

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